Entré lentement dans la lecture de cette histoire d'une famille iranienne, j'en suis sorti extrêmement ému. Bien des cordes sensibles de la vie secrète des êtres fêlés que nous sommes y vibrent sombrement -d'une sombre beauté- gravement, et ramènent à la surface des jours les fragments intimes qu'on souhaitait -peut-être- dissimuler. La filiation et la question de l'affirmation des personnalités sont en jeu dès les premières pages, la narratrice mêle subtilement le déroulé de cette fresque familiale avec une évocation du temps présent : alors qu'elle est assise dans la salle d'attente d'un laboratoire parisien pour connaître le résultat d'une PMA dont on ne connaît pas les enjeux au début du livre, elle se repasse comme un film hypnotique son passé et toute l'épopée familiale semés de tragédies.
Le lecteur est pris à témoin sur un ton très familier, qui confère à cette lecture une couleur personnelle et à son auteur un style original, sans complexe, comme lorsqu'elle avoue des répétitions dues explique t-elle à l'importance de pensées obsédantes...
Je me suis si bien accaparé ce livre que les nouvelles d'Iran qui nous parviennent ces jours-ci (des protestations économico-politiques à travers tout le pays) m'intéressent comme si j'avais désormais un lien affectif avec ce pays.
Paru en août 2016, Ed. Liana Levi.
Pierre-Elie avait lu et commenté ce livre avant moi. Là !
Ses commentaires sont toujours passionnants.
Négar Djavadi
J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine
dimanche 31 décembre 2017
dimanche 3 décembre 2017
Extension du domaine de la lutte
du petit Houellebecq Michel.
Pour voir si derrière les sarcasmes d'homme éternellement malheureux et revanchard de cette chienne de vie insupportable, il y avait l'humour que j'avais apprécié dans les particules élémentaires et la carte et le territoire.
Ben non, c'est pas drôle. Ses saugrenuïtés de perpétuel miséreux affectif transposées dans son personnage désagréable d'ingénieur informaticien, seul, sans perspective n'ont rien de plaisant.
Un extrait, qui se passe un 29 décembre :
"Dans la soirée, je téléphone à SOS Amitié, mais c'est occupé, comme toujours en période de fêtes. Vers une heure du matin, je prends une boîte de petits pois et je la balance dans la glace de la salle de bains. Ça fait de jolis éclats. Je me coupe en les ramassant et je commence à saigner. Ça me fait bien plaisir. C'est exactement ce que je voulais."
Heureusement, c'est concis. 150 pages tout désossé. Un bon point.
Pour voir si derrière les sarcasmes d'homme éternellement malheureux et revanchard de cette chienne de vie insupportable, il y avait l'humour que j'avais apprécié dans les particules élémentaires et la carte et le territoire.
Ben non, c'est pas drôle. Ses saugrenuïtés de perpétuel miséreux affectif transposées dans son personnage désagréable d'ingénieur informaticien, seul, sans perspective n'ont rien de plaisant.
Un extrait, qui se passe un 29 décembre :
"Dans la soirée, je téléphone à SOS Amitié, mais c'est occupé, comme toujours en période de fêtes. Vers une heure du matin, je prends une boîte de petits pois et je la balance dans la glace de la salle de bains. Ça fait de jolis éclats. Je me coupe en les ramassant et je commence à saigner. Ça me fait bien plaisir. C'est exactement ce que je voulais."
Heureusement, c'est concis. 150 pages tout désossé. Un bon point.
La mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos
Voilà un film qui est bien reçu par tout le monde, public comme critiques, et que je n'ai pas aimé.
"Steven, brillant chirurgien, est marié à Anna, ophtalmologue respectée. Ils vivent heureux avec leurs deux enfants Kim, 14 ans et Bob, 12 ans. Depuis quelques temps, Steven a pris sous son aile Martin, un jeune garçon qui a perdu son père. Mais ce dernier s’immisce progressivement au sein de la famille et devient de plus en plus menaçant, jusqu’à conduire Steven à un impensable sacrifice."
Le jeune ado est annonciateur d'une espèce de vengeance divine, supérieure, implacable et inévitable. Tout se passe comme il a annoncé. C'est un messie de mauvais augure. Un petit messie pourri, mais aux USA, ils ont un pouvoir certain sur le monde, prompts qu'ils sont à courir au devant de tous les obscurantismes. Le problème c'est qu'il prévoit vraiment l'avenir et qu'au final, il faut faire un sacrifice pour s'en sortir de ce dilemme. Les dieux vengeurs sont parmi nous, merde.
Iphigénie, qui est invoquée ici comme inspiratrice de ce drame, savait qu'elle se condamnait pour ramener la paix parmi les hommes en lutte. Là, on surnage dans le surnaturel et on en vient à tuer pour avoir le droit de survivre avec les épargnés.
Je n'aime pas.
"Steven, brillant chirurgien, est marié à Anna, ophtalmologue respectée. Ils vivent heureux avec leurs deux enfants Kim, 14 ans et Bob, 12 ans. Depuis quelques temps, Steven a pris sous son aile Martin, un jeune garçon qui a perdu son père. Mais ce dernier s’immisce progressivement au sein de la famille et devient de plus en plus menaçant, jusqu’à conduire Steven à un impensable sacrifice."
nous résume Allociné.
Iphigénie, qui est invoquée ici comme inspiratrice de ce drame, savait qu'elle se condamnait pour ramener la paix parmi les hommes en lutte. Là, on surnage dans le surnaturel et on en vient à tuer pour avoir le droit de survivre avec les épargnés.
Je n'aime pas.
jeudi 23 novembre 2017
De la gratuité du geste
dans le premier chapitre de "The cute girl network", de Greg Means, MK Reed et Joe Flood, le héros est une nana jeune skateboardeuse qui bosse dans un magasin de planche à roulettes. Un jour, elle tombe et se fait mal devant un vendeur de soupe ambulant, Jack, qui la dépanne en lui donnant une soupe froide qu'elle met dans sa culotte pour soulager la douleur.
Plus tard, Jack, qui est tombé illico amoureux de la fille la retrouve dans la rue. Ils discutent, se donnent rendez-vous, et de nouveau, il lui offre une soupe, à manger cette fois. Elle lui demande : "Combien je te dois ?"
Il répond : "Ben... Je ferme dans une heure et normalement je ramène les restes à la maison pour mes potes, mais si je te l'offre, tu me respecteras quand même ?"
Je n'ai lu que le premier chapitre, mais je peux déjà recommander cette BD, qui se passe dans les rues de New York...
Plus tard, Jack, qui est tombé illico amoureux de la fille la retrouve dans la rue. Ils discutent, se donnent rendez-vous, et de nouveau, il lui offre une soupe, à manger cette fois. Elle lui demande : "Combien je te dois ?"
Il répond : "Ben... Je ferme dans une heure et normalement je ramène les restes à la maison pour mes potes, mais si je te l'offre, tu me respecteras quand même ?"
Je n'ai lu que le premier chapitre, mais je peux déjà recommander cette BD, qui se passe dans les rues de New York...
mardi 21 novembre 2017
Corps et âme, d'Ildiko Enyendi
L'action se passe dans un abattoir hongrois, les vaches tombent saignent et le directeur aussi, amoureux d'une nouvelle employée, "responsable qualité", qui se fait remarquer d'emblée par son zèle et ses difficultés relationnelles.
C'est donc une histoire d'amour entre ces deux-là. Ils se sont (logiquement ?) rapprochés après avoir constaté qu'ils partageaient les mêmes rêves. Lui en cerf, elle en biche, qui se rencontrent dans une forêt enneigée.
Tout est lourd et fort dans ce film, saisissant malgré quelques lenteurs.
La résolution est ouverte. Fin du rêve ou début d'une relation épanouie ?
Sorti en octobre 2017.
C'est donc une histoire d'amour entre ces deux-là. Ils se sont (logiquement ?) rapprochés après avoir constaté qu'ils partageaient les mêmes rêves. Lui en cerf, elle en biche, qui se rencontrent dans une forêt enneigée.
Tout est lourd et fort dans ce film, saisissant malgré quelques lenteurs.
La résolution est ouverte. Fin du rêve ou début d'une relation épanouie ?
Sorti en octobre 2017.
dimanche 19 novembre 2017
Vous est-il déjà arrivé...
... de vous souvenir d'une phrase marquante au fil d'une lecture, que plus tard, reprenant le même livre, vous auriez recherchée ?
Moi oui, plusieurs fois. Cela ne marche pas à tous les coups ! Il m'est arrivé de ne pas retrouver le passage en question. Ce qui est mystérieux, ou inquiétant quant à la qualité de ma lecture...
Or, voilà t-il pas que je reprends un livre d'ethnologie qui m'avait bien plu, et que, ne retrouvant plus sur les rayons de ma bibliothèque, je décidai de commander pour m'y replonger, avec l'idée tout de même de repérer, vingt ans plus tard, une phrase qui m'avait laissé songeur.
Et j'eus le plaisir cette fois de retomber dessus, à peu près intacte telle que dans ma mémoire, enfin, l'idée précise y était encore.
L'auteur Jacques Soustelle parle de son expérience, entre-deux-guerres, auprès des Lacandons, tribu indienne descendant de la galaxie maya et vivant au Chiapas mexicain. Son bouquin, "Les 4 soleils", est une leçon d'ethnologie qui fait le point sur l'histoire des cultures centraméricaines et même d'anthropologie, car il élargit souvent son propos à d'autres civilisations sur d'autres continents, en cherchant les traits significatifs de leur essor et les causes de leur déclin.
Il parlait de la civilisation aztèque, engloutie comme on sait par l'intervention brutale d'une poignée de cavaliers espagnols. Il notait la relative jeunesse de cette société florissante :
"La plupart des territoire annexés avaient été soumis à une date récente. L'expansion n'avait commencé qu'au XIVème siècle; il se peut quelle ait été pratiquement terminée vers 1520, mais nulle part la civilisation mexicaine n'avait reculé. On peut déduire de là qu'elle se trouvait en transition, à la fin ou très près de sa phase d'expansion, mais encore très loin de sa probable régression. Il est donc certain que c'est une civilisation encore jeune et bien éloignée de son déclin qui a subi le sort que l'on sait : accident de l'histoire, sans plus de signification intrinsèque, malgré son caractère dramatique, que la mort d'un animal de la jungle sous les crocs et les griffes d'un jaguar."
Cette idée m'avait étonné. Quelle "signification intrinsèque" peut-on chercher au cours de l'histoire humaine ? Je vous laisse béer sur cette question en vous recommandant ce bouquin qui date de 1967, et dont les données d'ethnologie universitaire sont forcément périmées mais qui permet d'approcher des Lacandons en voie de disparition (déjà à l'époque) et de prendre un recul saisissant par rapport à l'Histoire avec une grande hache.
Tout ce pendant qu'écrivant pour vous (qu'est-ce qu'on dit ?) j'étais ouïssant (avec plaisir) ceci :
Moi oui, plusieurs fois. Cela ne marche pas à tous les coups ! Il m'est arrivé de ne pas retrouver le passage en question. Ce qui est mystérieux, ou inquiétant quant à la qualité de ma lecture...
Or, voilà t-il pas que je reprends un livre d'ethnologie qui m'avait bien plu, et que, ne retrouvant plus sur les rayons de ma bibliothèque, je décidai de commander pour m'y replonger, avec l'idée tout de même de repérer, vingt ans plus tard, une phrase qui m'avait laissé songeur.
Et j'eus le plaisir cette fois de retomber dessus, à peu près intacte telle que dans ma mémoire, enfin, l'idée précise y était encore.
L'auteur Jacques Soustelle parle de son expérience, entre-deux-guerres, auprès des Lacandons, tribu indienne descendant de la galaxie maya et vivant au Chiapas mexicain. Son bouquin, "Les 4 soleils", est une leçon d'ethnologie qui fait le point sur l'histoire des cultures centraméricaines et même d'anthropologie, car il élargit souvent son propos à d'autres civilisations sur d'autres continents, en cherchant les traits significatifs de leur essor et les causes de leur déclin.
Il parlait de la civilisation aztèque, engloutie comme on sait par l'intervention brutale d'une poignée de cavaliers espagnols. Il notait la relative jeunesse de cette société florissante :
"La plupart des territoire annexés avaient été soumis à une date récente. L'expansion n'avait commencé qu'au XIVème siècle; il se peut quelle ait été pratiquement terminée vers 1520, mais nulle part la civilisation mexicaine n'avait reculé. On peut déduire de là qu'elle se trouvait en transition, à la fin ou très près de sa phase d'expansion, mais encore très loin de sa probable régression. Il est donc certain que c'est une civilisation encore jeune et bien éloignée de son déclin qui a subi le sort que l'on sait : accident de l'histoire, sans plus de signification intrinsèque, malgré son caractère dramatique, que la mort d'un animal de la jungle sous les crocs et les griffes d'un jaguar."
Cette idée m'avait étonné. Quelle "signification intrinsèque" peut-on chercher au cours de l'histoire humaine ? Je vous laisse béer sur cette question en vous recommandant ce bouquin qui date de 1967, et dont les données d'ethnologie universitaire sont forcément périmées mais qui permet d'approcher des Lacandons en voie de disparition (déjà à l'époque) et de prendre un recul saisissant par rapport à l'Histoire avec une grande hache.
Tout ce pendant qu'écrivant pour vous (qu'est-ce qu'on dit ?) j'étais ouïssant (avec plaisir) ceci :
samedi 18 novembre 2017
Les champs du possible
Qui saurait comme moi
transcrire de ta peau
En langue des signes
Tes détours enjoués
Que tapissent d'iridescents pollens
De matinales émeraudes
En poudre de rosée
De bleuets saphirs
Celant d'inconvenantes pensées
Et les ors qui venaient
Sans ordre ni raison ?
C'était au matin tout petit,
Entre chien et loir et loup
Assoupis et complices
Dans le même repaire
Truffes serrées
Des amitiés carnassières
Au-dessus s'étend une colline herbeuse
et encore au-delà, la prime clarté
De la nuit qui s'apaise.
L'herbe est fraiche aux jambes nues,
Et dans l'ombre de l'aube, de hautes fleurs
En tapis de nuées sombres,
Appellent à frôler
Leurs frêles corolles en nappes paresseuses
Longues rêveuses assoupies.
Et l'on sait que
C'est là que tu te tiens,
Dans d'illusoires tuniques de vent
Tendant une main qui invite
A glisser les pieds nus dans l'herbe matinale
Et que nous trouve
Parmi des boutons d'or couchés et consentants
Avides et désireux de ne rien manquer
Agenouillés dans les hémérocalles
Un frais soleil d'été
transcrire de ta peau
En langue des signes
Tes détours enjoués
Que tapissent d'iridescents pollens
De matinales émeraudes
En poudre de rosée
De bleuets saphirs
Celant d'inconvenantes pensées
Et les ors qui venaient
Sans ordre ni raison ?
C'était au matin tout petit,
Entre chien et loir et loup
Assoupis et complices
Dans le même repaire
Truffes serrées
Des amitiés carnassières
Au-dessus s'étend une colline herbeuse
et encore au-delà, la prime clarté
De la nuit qui s'apaise.
L'herbe est fraiche aux jambes nues,
Et dans l'ombre de l'aube, de hautes fleurs
En tapis de nuées sombres,
Appellent à frôler
Leurs frêles corolles en nappes paresseuses
Longues rêveuses assoupies.
Et l'on sait que
C'est là que tu te tiens,
Dans d'illusoires tuniques de vent
Tendant une main qui invite
A glisser les pieds nus dans l'herbe matinale
Et que nous trouve
Parmi des boutons d'or couchés et consentants
Avides et désireux de ne rien manquer
Agenouillés dans les hémérocalles
Un frais soleil d'été
samedi 4 novembre 2017
vendredi 13 octobre 2017
L'affaire de la voiture de police incendiée le 18 mai 2016...
remet en lumière entre autres choses inadmissibles,
- les témoignages de policiers anonymes, des "indics" infiltrés dans les manifs et qu'il est impossible de contredire puisqu'on ne sait pas où ils étaient, ce qu'ils ont fait etc... Leurs témoignages, pris comme argent comptant, sont pour le moins sujets à caution...
- les conditions de détention en préventive, inadmissibles en démocratie. Je l'ai déjà écrit je le maintiens, il s'agit de torture organisée, d'état.
- les témoignages de policiers anonymes, des "indics" infiltrés dans les manifs et qu'il est impossible de contredire puisqu'on ne sait pas où ils étaient, ce qu'ils ont fait etc... Leurs témoignages, pris comme argent comptant, sont pour le moins sujets à caution...
- les conditions de détention en préventive, inadmissibles en démocratie. Je l'ai déjà écrit je le maintiens, il s'agit de torture organisée, d'état.
mercredi 11 octobre 2017
La complicité par les pieds (43)
Je ne cite pas ma source, elle est pourrite : une page de plein aux as qui friment devant des façades de châteaux... Ces pieds-là, pourtant sympathiquement mêlés, seront bientôt exemptés d'ISF...
dimanche 8 octobre 2017
Quelques films en vrac (très) recommandables vus ces derniers temps
Mais pas forcément récents, ce sont des emprunts de DVD à la médiathèque de Périgueux...
Dans l'ordre chronologique :
- sorti en juin 1936
L'extravagant Mr DEEDS, de Franck Capra
L'histoire d'un dandy original et tête-en-l'air, qui hérite d'une fortune colossale qu'il n'attendait pas et qui le laisse totalement indifférent. Il dilapide le magot. Mais d'autres héritiers potentiels ne le voient pas de cet oeil, et lorsque, ramené à la réalité par diverses aventures, il voudra faire profiter des foules de paysans pauvres de sa fortune, il aura fort à faire devant les tribunaux pour ne pas être considéré comme un demeuré. Un excellent Gary Cooper avec une scène finale d'anthologie pour son procès.
Du cinéma américain progressiste d'entre-deux-guerres. Génial.
- Sorti en juin 2007 : Nue propriété, de Joachim Lafosse
Un couple déchiré, deux grands garçons qui vivent avec leur mère dans la maison familiale "d'avant", laquelle était une propriété de la famille paternelle mais dont la maman est désormais propriétaire. Le conflit va enfler avec les deux grands qui ne supportent pas l'idée que leur mère vende la maison pour refaire sa vie comme elle l'entend. Un rôle épatant pour Isabelle Huppert, en mère déchirée entre ses désirs de vie nouvelle et la confiance qu'elle veut conserver avec ses enfants. Un film grinçant, "un huis-clos implacable", comme ils disent sur Allociné. Le fils ainé est joué par Jérémie Renier, très cynique et intraitable, aux côtés de Yannick Renier, qui est aussi son vrai demi-frère dans la vraie vie...
Yannick et Jérémy (à droite) Renier
- En juillet 2011, Chico et Rita de Fernando Trueba et Javier Mariscal
Un film d'animation musical sur la vie d'un pianiste cubain qui devient célèbre dans les bas-fonds de la Havane puis sur les scènes les plus prestigieuses. Son histoire d'amour avec la belle chanteuse de jazz Rita est l'occasion de repasser, en musique, le fil de l'histoire cubaine depuis l'après-guerre jusqu'à aujourd'hui...
Très chouette.
- En avril 2012, Tyrannosaur, de Paddy Considine
Un type d'un certain âge (la soixantaine ?) totalement à la dérive, imbuvable, très susceptible et hyper nerveux, rencontre une vendeuse cul-bénite qui se prend d'amitié pour lui, mais qui fera douloureusement les frais de cet élan humaniste.
Un film génial qu'il faut trouver quand on aime chercher...
Peter Mullan et Olivia Colman jouent les magnifiques protagonistes de ce drame britannique qui penche, on s'en doute, vers Ken Loach.
- En juillet 2014, Boyhood, de Richard Linklater
Toute une jeunesse américaine, avec les mêmes acteurs, réunis chaque année pendant 12 ans pour la réalisation crédible de ce film unique, d'une grande sensibilité et qu'on suit avec passion sans s'ennuyer une seconde, malgré ses 2 heures et 45 minutes...
Et pour finir...
- En juin 2015, Mustang, de Deniz Gamze Ergüven
La question du devenir des jeunes filles d'aujourd'hui, dans les campagnes turques. On est dans une famille des classes moyennes, au moment où 5 soeurs orphelines, élevées par leur oncle et leur grand-mère, parviennent à l'âge où, dans leur société, l'on ne peut plus tolérer leurs façons libres et provocantes de fillettes courant au dehors de la maison les cuisses nues. Ce qui commence légèrement finit en drame total, et on ne peut que se prendre de sympathie pour ces fillettes qui tombent de très haut dans le monde des adultes.
Excellent.
Dans l'ordre chronologique :
- sorti en juin 1936
L'extravagant Mr DEEDS, de Franck Capra
L'histoire d'un dandy original et tête-en-l'air, qui hérite d'une fortune colossale qu'il n'attendait pas et qui le laisse totalement indifférent. Il dilapide le magot. Mais d'autres héritiers potentiels ne le voient pas de cet oeil, et lorsque, ramené à la réalité par diverses aventures, il voudra faire profiter des foules de paysans pauvres de sa fortune, il aura fort à faire devant les tribunaux pour ne pas être considéré comme un demeuré. Un excellent Gary Cooper avec une scène finale d'anthologie pour son procès.
Du cinéma américain progressiste d'entre-deux-guerres. Génial.
- Sorti en juin 2007 : Nue propriété, de Joachim Lafosse
Un couple déchiré, deux grands garçons qui vivent avec leur mère dans la maison familiale "d'avant", laquelle était une propriété de la famille paternelle mais dont la maman est désormais propriétaire. Le conflit va enfler avec les deux grands qui ne supportent pas l'idée que leur mère vende la maison pour refaire sa vie comme elle l'entend. Un rôle épatant pour Isabelle Huppert, en mère déchirée entre ses désirs de vie nouvelle et la confiance qu'elle veut conserver avec ses enfants. Un film grinçant, "un huis-clos implacable", comme ils disent sur Allociné. Le fils ainé est joué par Jérémie Renier, très cynique et intraitable, aux côtés de Yannick Renier, qui est aussi son vrai demi-frère dans la vraie vie...
Yannick et Jérémy (à droite) Renier
- En juillet 2011, Chico et Rita de Fernando Trueba et Javier Mariscal
Un film d'animation musical sur la vie d'un pianiste cubain qui devient célèbre dans les bas-fonds de la Havane puis sur les scènes les plus prestigieuses. Son histoire d'amour avec la belle chanteuse de jazz Rita est l'occasion de repasser, en musique, le fil de l'histoire cubaine depuis l'après-guerre jusqu'à aujourd'hui...
Très chouette.
- En avril 2012, Tyrannosaur, de Paddy Considine
Un type d'un certain âge (la soixantaine ?) totalement à la dérive, imbuvable, très susceptible et hyper nerveux, rencontre une vendeuse cul-bénite qui se prend d'amitié pour lui, mais qui fera douloureusement les frais de cet élan humaniste.
Un film génial qu'il faut trouver quand on aime chercher...
Peter Mullan et Olivia Colman jouent les magnifiques protagonistes de ce drame britannique qui penche, on s'en doute, vers Ken Loach.
- En juillet 2014, Boyhood, de Richard Linklater
Toute une jeunesse américaine, avec les mêmes acteurs, réunis chaque année pendant 12 ans pour la réalisation crédible de ce film unique, d'une grande sensibilité et qu'on suit avec passion sans s'ennuyer une seconde, malgré ses 2 heures et 45 minutes...
Et pour finir...
- En juin 2015, Mustang, de Deniz Gamze Ergüven
La question du devenir des jeunes filles d'aujourd'hui, dans les campagnes turques. On est dans une famille des classes moyennes, au moment où 5 soeurs orphelines, élevées par leur oncle et leur grand-mère, parviennent à l'âge où, dans leur société, l'on ne peut plus tolérer leurs façons libres et provocantes de fillettes courant au dehors de la maison les cuisses nues. Ce qui commence légèrement finit en drame total, et on ne peut que se prendre de sympathie pour ces fillettes qui tombent de très haut dans le monde des adultes.
Excellent.
Jetlag, spectacle poétique et humoristique belge
Par la troupe Chaliwaté de Namur.
Premier spectacle (offert aux abonnés) de la saison de l'Odyssée, à Périgueux.
Transcription onirique mise en mouvements, dansée, des affres du transport aérien chez un voyageur lambda.
A na pas manquer s'il s'approche de vos demeures...
Premier spectacle (offert aux abonnés) de la saison de l'Odyssée, à Périgueux.
Transcription onirique mise en mouvements, dansée, des affres du transport aérien chez un voyageur lambda.
A na pas manquer s'il s'approche de vos demeures...
jeudi 5 octobre 2017
Les retraités remontés qui descendent dans la rue
Le Macron suffisant et méprisant des petites gens va finir par se prendre des tartes dans la goule !
lundi 2 octobre 2017
L'élégance du hérisson, de Muriel Barbery
Je sais même pas pourquoi j'en parle ici, de toutes façons, vous l'avez lu avant moi ! Et bien sûr vous avez a-do-ré !
Comme moi.
Le double discours alterné, celui de la concierge d'un immeuble de luxe et celui de l'adolescente surdouée permet de décrire le microcosme de ce lieu fermé, avec dans les deux cas, un regard très critique, souvent au vitriol, sur ce monde hyper normé et bourgeois jusqu'à la lie ne convenant ni l'une ni à l'autre des deux narratrices. Quand le décor est planté survient le trouble-fête bienvenu, un japonais improbable, très cultivé et futé qui servira de lien entre les deux histoires de filles.
Ce récit au scénario original autorise une glose réflexive et philosophique savoureuse sur ce que les narratrices pensent de cette société bien pensante. Car ce que l'on lit, ce sont deux sortes de journaux intimes qui commentent parfois les mêmes faits, de façons différentes, mais toujours avec esprit.
Prix des libraires 2007.
J'ai déjà vu le film (de 2009) dans lequel Josiane Balasko plante la concierge qui cache sa soif de culture derrière des dehors gouailleurs... Je vais tacher de le retrouver pour me replonger dans cet univers sympathique ("Le hérisson", de Mona Achache).
Comme moi.
Le double discours alterné, celui de la concierge d'un immeuble de luxe et celui de l'adolescente surdouée permet de décrire le microcosme de ce lieu fermé, avec dans les deux cas, un regard très critique, souvent au vitriol, sur ce monde hyper normé et bourgeois jusqu'à la lie ne convenant ni l'une ni à l'autre des deux narratrices. Quand le décor est planté survient le trouble-fête bienvenu, un japonais improbable, très cultivé et futé qui servira de lien entre les deux histoires de filles.
Ce récit au scénario original autorise une glose réflexive et philosophique savoureuse sur ce que les narratrices pensent de cette société bien pensante. Car ce que l'on lit, ce sont deux sortes de journaux intimes qui commentent parfois les mêmes faits, de façons différentes, mais toujours avec esprit.
Prix des libraires 2007.
J'ai déjà vu le film (de 2009) dans lequel Josiane Balasko plante la concierge qui cache sa soif de culture derrière des dehors gouailleurs... Je vais tacher de le retrouver pour me replonger dans cet univers sympathique ("Le hérisson", de Mona Achache).
lundi 25 septembre 2017
La tribune de Baptiste Beaulieu, sur l'opposition crasse à la PMA,
que je me fais un plaisir de reporter ici :
Trois ans après.
J'ai grandi 32 ans sans vous connaître. La TOTALITÉ de ma vie. Dans quel trou obscur et reculé du globe vous terriez-vous pendant 35 ans ?
On ne vous a pas entendus remettre en cause l'extraordinaire progrès technique que constitue la PMA quand celle-ci ne concernait que les couples hétéros infertiles. Où étaient, alors, Gérard Collomb et ses craintes de nous voir "tous cousins" ? A-t-on surpris La Manif pour tous dénoncer ad nauseam le "droit à l'enfant" ?
Où étaient Christine Boutin et toute sa clique, ceux
qui revendiquent le droit de l'enfant de connaître l'identité de son
géniteur, où étaient-ils quand le Cecos palliait l'infertilité masculine des couples hétérosexuels en substituant le gamète de monsieur par celui d'un inconnu ?
Où était-il, alors, le hashtag #PMAsanspere ?
A-t-on entendu Elisabeth Lévy confessant (quel crève-cœur !) sa nostalgie d'un temps où on concevait les bébés en "faisant l'amour" quand la PMA ne concernait que les couples hétérosexuels infertiles ?
A-t-on subi Eric Zemmour et ses sombres prédictions, selon lesquelles "les pauvres, par leurs cotisations, paieront les caprices des riches" ?
Pourtant, l'affaire est bien connue : les lesbiennes, les gays, les transgenres ne paient pas d'impôts.
Ils ne paient pas pour les écoles des enfants de couples hétéros, ils ne paient pas pour la Sécurité sociale des enfants des couples hétéros, etc.
A-t-on entendu pendant 35 ans André Vingt-Trois théoriser le danger terrifiant du "principe d'égalité" ? Principe qui aboutit invariablement, selon lui, "à reconnaître un droit à l'enfant universel" et à "la réduction de l'enfant à être l'objet d'un désir".
Mais tu sais quoi, André ?
Etre "l'objet d'un désir", voilà ce qui peut arriver de mieux pour un nourrisson dans ce monde violent et injuste, où tant de bébés sont parachutés "par erreur ou par inconscience" !
Arrêtez de placer les lesbiennes en dehors du champ de l'humanité.
Arrêtez de les biologiser, de parler sans elles, de soupeser leurs vies, de jauger la viabilité de leurs espoirs, de leur habilité à éduquer, de leurs dispositions à être ou pas de bons parents.
Au passage, qui questionne les dispositions des parents hétéros à être de bons parents ? Quand je m'occupe d'une gamine battue et violée par son père, qui évoque cela ?
Quand je reçois un gamin aux urgences, qui a joué avec le fusil de papa et auquel il faut retirer 2 mètres d'intestin à cause de la balle, qui se soucie de l'hétérosexualité de ses parents ?
Les personnes LGBT+ ne sont pas "en dehors" de vos humanités. Elles SONT l'Humanité, parce qu'elles symbolisent le vivant visage de la diversité du genre humain.
Vous êtes des tartuffes, des hypocrites, d'artificieux dissimulateurs de la lesbophobie la plus crasse.
Ne vous cachez plus derrière des problèmes éthiques : des gens bien plus brillants que nous (et dont c'est le métier) ont mis quatre ans avant de statuer favorablement ! Lisez le compte rendu du CCNE.
Et c'est incroyable. Malgré 1.460 jours de débat et une conclusion nette, on demande encore leur avis aux lesbophobes de tout genre dans les médias. Il suffit pourtant d'une demi-journée au gouvernement pour signer deux-trois ordonnances réformant tout le Code du Travail.
De quel obscur recoin sec du cœur vous vient ce besoin de prolonger en résonance les crachats homophobes de La Manif pour tous ?
Ne nous avez-vous pas assez salis ? Pas assez comportementalisés ? Pas assez instrumentalisés ? Ne nous avez-vous pas assez jaugés, psychiatrisés, raillés, jugés, décortiqués jusqu'à l'âme ?
Vous manquait-on tant que cela qu'il vous faille gratter, et gratter, et gratter encore ? Allons, à l'os ! La hausse de 78% des agressions homophobes durant les débats autour du mariage pour tous ne vous a-t-elle pas suffi ?
Notre société est loin d'avoir attendu la PMA pour voir des femmes élever des enfants "sans père" parce que celui-ci a fui ses responsabilités et s'est barré.
Je ne développerai pas ce point par humilité. Les lesbiennes se plaignent suffisamment qu'on leur vole la parole et je m'en veux presque de parler ici à leur place mais ce qu'on entend est tellement révoltant.
Ce qui vous défrise, c'est l'idée que deux femmes puissent s'aimer d'un amour aussi pur, aussi fort, aussi invincible – ce genre d'amour qui donne envie de fonder une famille –, sans faire entrer d'homme dans l'équation.
Alors je vous repose la question.
Amandine, le premier bébé français né par PMA, a vu le jour le 24 février 1982. Je n'étais pas né.
Nous voilà en 2017, et je vous vois surgir.
Où vous terriez-vous donc pendant 35 ans ? Où lisait-on vos slogans ? Sur quelles fréquences radio entendions-nous vos indignations ? Et vos préoccupations sur les bébés à naître ?
Où ?
Baptiste Beaulieu
En tête de page de Rue 89 aujourd'hui.
"Amandine, le premier bébé français né par fécondation in vitro, une procréation médicalement assistée (PMA), a vu le jour le 24 février 1982.
Je suis né le 2 août 1985.Trois ans après.
J'ai grandi 32 ans sans vous connaître. La TOTALITÉ de ma vie. Dans quel trou obscur et reculé du globe vous terriez-vous pendant 35 ans ?
On ne vous a pas entendus remettre en cause l'extraordinaire progrès technique que constitue la PMA quand celle-ci ne concernait que les couples hétéros infertiles. Où étaient, alors, Gérard Collomb et ses craintes de nous voir "tous cousins" ? A-t-on surpris La Manif pour tous dénoncer ad nauseam le "droit à l'enfant" ?
Où était-il, alors, le hashtag #PMAsanspere ?
Etre ou pas de bons parents
Remarquons ensemble que les couples lesbiens ne pourront pas "mentir aux enfants", contrairement à d'autres... Combien de pères cachent à leurs petit.e.s la vérité sur leur filiation biologique ?A-t-on entendu Elisabeth Lévy confessant (quel crève-cœur !) sa nostalgie d'un temps où on concevait les bébés en "faisant l'amour" quand la PMA ne concernait que les couples hétérosexuels infertiles ?
A-t-on subi Eric Zemmour et ses sombres prédictions, selon lesquelles "les pauvres, par leurs cotisations, paieront les caprices des riches" ?
Pourtant, l'affaire est bien connue : les lesbiennes, les gays, les transgenres ne paient pas d'impôts.
Ils ne paient pas pour les écoles des enfants de couples hétéros, ils ne paient pas pour la Sécurité sociale des enfants des couples hétéros, etc.
A-t-on entendu pendant 35 ans André Vingt-Trois théoriser le danger terrifiant du "principe d'égalité" ? Principe qui aboutit invariablement, selon lui, "à reconnaître un droit à l'enfant universel" et à "la réduction de l'enfant à être l'objet d'un désir".
Mais tu sais quoi, André ?
Etre "l'objet d'un désir", voilà ce qui peut arriver de mieux pour un nourrisson dans ce monde violent et injuste, où tant de bébés sont parachutés "par erreur ou par inconscience" !
Arrêtez de placer les lesbiennes en dehors du champ de l'humanité.
Arrêtez de les biologiser, de parler sans elles, de soupeser leurs vies, de jauger la viabilité de leurs espoirs, de leur habilité à éduquer, de leurs dispositions à être ou pas de bons parents.
Au passage, qui questionne les dispositions des parents hétéros à être de bons parents ? Quand je m'occupe d'une gamine battue et violée par son père, qui évoque cela ?
Quand je reçois un gamin aux urgences, qui a joué avec le fusil de papa et auquel il faut retirer 2 mètres d'intestin à cause de la balle, qui se soucie de l'hétérosexualité de ses parents ?
Les personnes LGBT+ ne sont pas "en dehors" de vos humanités. Elles SONT l'Humanité, parce qu'elles symbolisent le vivant visage de la diversité du genre humain.
Lesbophobie la plus crasse
Vous vous comportez comme ces Blancs qui refusaient de partager les mêmes parties de bus que les Noirs durant la ségrégation (on ne choisit pas plus sa couleur de peau que son orientation sexuelle !).Vous êtes des tartuffes, des hypocrites, d'artificieux dissimulateurs de la lesbophobie la plus crasse.
Ne vous cachez plus derrière des problèmes éthiques : des gens bien plus brillants que nous (et dont c'est le métier) ont mis quatre ans avant de statuer favorablement ! Lisez le compte rendu du CCNE.
Et c'est incroyable. Malgré 1.460 jours de débat et une conclusion nette, on demande encore leur avis aux lesbophobes de tout genre dans les médias. Il suffit pourtant d'une demi-journée au gouvernement pour signer deux-trois ordonnances réformant tout le Code du Travail.
De quel obscur recoin sec du cœur vous vient ce besoin de prolonger en résonance les crachats homophobes de La Manif pour tous ?
Ne nous avez-vous pas assez salis ? Pas assez comportementalisés ? Pas assez instrumentalisés ? Ne nous avez-vous pas assez jaugés, psychiatrisés, raillés, jugés, décortiqués jusqu'à l'âme ?
Vous manquait-on tant que cela qu'il vous faille gratter, et gratter, et gratter encore ? Allons, à l'os ! La hausse de 78% des agressions homophobes durant les débats autour du mariage pour tous ne vous a-t-elle pas suffi ?
Notre société est loin d'avoir attendu la PMA pour voir des femmes élever des enfants "sans père" parce que celui-ci a fui ses responsabilités et s'est barré.
Profondément féministe
Ce qui vous défrise, c'est que deux femmes fassent sciemment le choix de se passer d'un homme dans leur vie intime.Je ne développerai pas ce point par humilité. Les lesbiennes se plaignent suffisamment qu'on leur vole la parole et je m'en veux presque de parler ici à leur place mais ce qu'on entend est tellement révoltant.
Ce qui vous défrise, c'est l'idée que deux femmes puissent s'aimer d'un amour aussi pur, aussi fort, aussi invincible – ce genre d'amour qui donne envie de fonder une famille –, sans faire entrer d'homme dans l'équation.
Alors je vous repose la question.
Amandine, le premier bébé français né par PMA, a vu le jour le 24 février 1982. Je n'étais pas né.
Nous voilà en 2017, et je vous vois surgir.
Où vous terriez-vous donc pendant 35 ans ? Où lisait-on vos slogans ? Sur quelles fréquences radio entendions-nous vos indignations ? Et vos préoccupations sur les bébés à naître ?
Où ?
Baptiste Beaulieu
En tête de page de Rue 89 aujourd'hui.
lundi 11 septembre 2017
Visages, villages de Agnès Varda et JR
Un documentaire road-movie qui montre les deux complices réalisateurs, la vieille femme encore dynamique et le jeune homme fringant dans leurs voyages en province, à la pêche aux rencontres riches en développements... photographiques.
Une expérience forte, les docs d'Agnès Varda sont toujours -mais comment fait-elle ?- des moments riches d'une humanité profonde et simple, comme évidente, et qui font réfléchir au vrai fond des choses qui nous mènent par le bout du nez...
Mais par-dessus le marché, il y a les projets artistiques, et là , ces affichages de visages si expressifs sur des surfaces non attendues pour cela sont encore de superbes expériences, dépassant de beaucoup la seule et authentique réussite visuelle, esthétique...
Sorti en juin 2017, actuellement sur les écrans.
Une expérience forte, les docs d'Agnès Varda sont toujours -mais comment fait-elle ?- des moments riches d'une humanité profonde et simple, comme évidente, et qui font réfléchir au vrai fond des choses qui nous mènent par le bout du nez...
Mais par-dessus le marché, il y a les projets artistiques, et là , ces affichages de visages si expressifs sur des surfaces non attendues pour cela sont encore de superbes expériences, dépassant de beaucoup la seule et authentique réussite visuelle, esthétique...
Sorti en juin 2017, actuellement sur les écrans.
Mortelle randonnée, le livre de Marc Behm et le film de Claude Miller
D'abord le livre. Lecture conseillée par Antoine de Caunes, au détour d'un dialogue radiophonique sur France Inter fin août. Je commande le truc. Il m'arrive en double, avec la version filmée, insérée dans la couverture cartonnée du livre. Trop bien, je ne pensais pas avoir vu le film, qui date pourtant de 1983.
Une écriture inspirée, avec pas mal d'implicite, au lecteur de connecter ou d'interpréter.
Un détective privé au passé sulfureux (surnommé "l'Oeil"), retrouve un jeune homme de bonne famille qui avait disparu, et assiste au meurtre de celui-ci par sa petite amie. Le roman raconte comment le détective s'attache aux pas de cette jeune fille, qui s'avère rapidement être une croqueuse d'hommes, serial killeuse et voleuse de trésor au passage (ses conquêtes sont toujours de jeunes gens fortunés), pour être toujours près d'elle à son insu, et la protéger au besoin.
Or, ce détective est aussi dans sa vie privée, à la recherche de sa propre fille qu'il n'a pas revu depuis qu'elle était adolescente, et pour laquelle il se sent redevable, n'ayant pas été un père assez présent.
Le lecteur ne sait pas vraiment pourquoi cet homme s'attache à cette meurtrière en cavale, mais il est clair qu'il y a un lien avec sa propre histoire de père éperdu.
Un des atouts du livre : il cite précisément les morceaux de musique écoutés par ses personnages, et les lectures qu'ils font au long de leurs aventures. A l'heure de la terre nette, c'est très appréciable, car, pour peu qu'on ait accès à la toile, tout en lisant, on peut se mettre dans l'ambiance réelle imaginée par le narrateur, en écoutant la musique citée.
Ce livre fait partie de ceux qu'on lit si vite que quand on est au bout, on se sent orphelin de l'histoire...
Le film tiré de ce récit est assez proche du texte, des détails s'y trouvent et globalement, c'est un film réussi, mais comme presqu'à chaque fois quand on regarde l'adaptation d'une histoire qu'on a adorée, toute variation dans la narration originelle pose question. Par exemple, on peut s'interroger sur la pertinence de tel personnage inventé de toute pièce par les scénaristes. Claude Miller fait intervenir un deuxième enquêteur (joué par Guy Marchand), absent du roman, qui trouble (enrichit ?) le récit, et qui disparaît lui aussi au bout d'un moment, englouti par le maelström meurtrier de cette histoire insensée...
Le lien entre les deux histoires, celle de la fille tueuse, et celle de la paternité souffrante de l'enquêteur, n'est jamais établi clairement dans le livre de Behm. Mais dans le film, Isabelle Adjani qui incarne la meurtrière, vient pleurer contre la porte du détective en geignant "Papa, papa..."
Je préfère quand le doute plane lourdement, à mon avis que j'ai, au lieu de livrer au spectateur des pistes toutes crues, surtout que dans ce cas, dans le roman, le lien filial entre les deux personnages principaux est fantasmé, et non établi.
Bref. Je conseille vivement le bouquin, le film n'étant pas mal non plus, quoi qu'un peu daté, avec Michel Serrault, qui est de mes acteurs préférés, s'adaptant parfaitement au rôle d'enquêteur à la fois inventif, réactif et pèpère dans sa vie perso...
Une écriture inspirée, avec pas mal d'implicite, au lecteur de connecter ou d'interpréter.
Un détective privé au passé sulfureux (surnommé "l'Oeil"), retrouve un jeune homme de bonne famille qui avait disparu, et assiste au meurtre de celui-ci par sa petite amie. Le roman raconte comment le détective s'attache aux pas de cette jeune fille, qui s'avère rapidement être une croqueuse d'hommes, serial killeuse et voleuse de trésor au passage (ses conquêtes sont toujours de jeunes gens fortunés), pour être toujours près d'elle à son insu, et la protéger au besoin.
Or, ce détective est aussi dans sa vie privée, à la recherche de sa propre fille qu'il n'a pas revu depuis qu'elle était adolescente, et pour laquelle il se sent redevable, n'ayant pas été un père assez présent.
Le lecteur ne sait pas vraiment pourquoi cet homme s'attache à cette meurtrière en cavale, mais il est clair qu'il y a un lien avec sa propre histoire de père éperdu.
Un des atouts du livre : il cite précisément les morceaux de musique écoutés par ses personnages, et les lectures qu'ils font au long de leurs aventures. A l'heure de la terre nette, c'est très appréciable, car, pour peu qu'on ait accès à la toile, tout en lisant, on peut se mettre dans l'ambiance réelle imaginée par le narrateur, en écoutant la musique citée.
Ce livre fait partie de ceux qu'on lit si vite que quand on est au bout, on se sent orphelin de l'histoire...
Le film tiré de ce récit est assez proche du texte, des détails s'y trouvent et globalement, c'est un film réussi, mais comme presqu'à chaque fois quand on regarde l'adaptation d'une histoire qu'on a adorée, toute variation dans la narration originelle pose question. Par exemple, on peut s'interroger sur la pertinence de tel personnage inventé de toute pièce par les scénaristes. Claude Miller fait intervenir un deuxième enquêteur (joué par Guy Marchand), absent du roman, qui trouble (enrichit ?) le récit, et qui disparaît lui aussi au bout d'un moment, englouti par le maelström meurtrier de cette histoire insensée...
Le lien entre les deux histoires, celle de la fille tueuse, et celle de la paternité souffrante de l'enquêteur, n'est jamais établi clairement dans le livre de Behm. Mais dans le film, Isabelle Adjani qui incarne la meurtrière, vient pleurer contre la porte du détective en geignant "Papa, papa..."
Je préfère quand le doute plane lourdement, à mon avis que j'ai, au lieu de livrer au spectateur des pistes toutes crues, surtout que dans ce cas, dans le roman, le lien filial entre les deux personnages principaux est fantasmé, et non établi.
Bref. Je conseille vivement le bouquin, le film n'étant pas mal non plus, quoi qu'un peu daté, avec Michel Serrault, qui est de mes acteurs préférés, s'adaptant parfaitement au rôle d'enquêteur à la fois inventif, réactif et pèpère dans sa vie perso...
jeudi 7 septembre 2017
Un homme est mort, de Kris et Etienne Davodeau
L'occasion de revenir sur la vie et la mort d'un film de René Vautier (célèbre pour ses engagements personnels dans les conflits sociaux de tout ordre), dont l'origine vous est proposée par le site bedetheque.com...
"1950, la guerre est finie depuis cinq ans. De Brest il ne subsiste plus rien. Des bombardements massifs et des combats acharnés de presque un mois ont anéanti la ville, son port, son arsenal. Brest est un désert.
Il faut tout reconstruire.
1950 Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne, ce sera Brest-la-Blanche, qui deviendra très vite, Brest-la-grise.
Des milliers d'ouvriers travaillent sur les chantiers.1950. C'est la grève. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement. De violents affrontements surviennent lors des manifestations.
Le 17 avril, le drame se produit. La police tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest (il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre).
René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain, ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé.
Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil."
Ce que ne dit pas cette intro, c''est que ce film aura une vie militante riche puisqu'il sera projeté 150 fois aux ouvriers brestois. Il aura aussi une bande-son originale, car étant muet au départ, Vautier a l'idée de l'accompagner de la lecture (par lui-même, en direct) d'un poème d'Eluard. Cela marche un certain temps jusqu'à ce que le René ait une extinction de voix. C'est là que survient un de ses assistants de la CGT (un type chargé de sa protection, au départ) et qui se propose se dire lui-même le poème. Surprise générale : l'interprétation unique et personnel du gars fait mouche, coup de chance, Vautier l'a enregistré...
Mais quel est l'avenir de ce film unique et introuvable, vous le saurez en lisant vous-même cette BD qui se veut souvenir d'une mémoire ouvrière...
"1950, la guerre est finie depuis cinq ans. De Brest il ne subsiste plus rien. Des bombardements massifs et des combats acharnés de presque un mois ont anéanti la ville, son port, son arsenal. Brest est un désert.
Il faut tout reconstruire.
1950 Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne, ce sera Brest-la-Blanche, qui deviendra très vite, Brest-la-grise.
Des milliers d'ouvriers travaillent sur les chantiers.1950. C'est la grève. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement. De violents affrontements surviennent lors des manifestations.
Le 17 avril, le drame se produit. La police tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest (il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre).
René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain, ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé.
Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil."
Ce que ne dit pas cette intro, c''est que ce film aura une vie militante riche puisqu'il sera projeté 150 fois aux ouvriers brestois. Il aura aussi une bande-son originale, car étant muet au départ, Vautier a l'idée de l'accompagner de la lecture (par lui-même, en direct) d'un poème d'Eluard. Cela marche un certain temps jusqu'à ce que le René ait une extinction de voix. C'est là que survient un de ses assistants de la CGT (un type chargé de sa protection, au départ) et qui se propose se dire lui-même le poème. Surprise générale : l'interprétation unique et personnel du gars fait mouche, coup de chance, Vautier l'a enregistré...
Mais quel est l'avenir de ce film unique et introuvable, vous le saurez en lisant vous-même cette BD qui se veut souvenir d'une mémoire ouvrière...
jeudi 31 août 2017
Que Dios nos perdone, de Rodrigo Sorogoyen
On aime bien les anti-héros, les flics tordus ou complètement à la dérive, incontrôlables et délirants. Cela fait des personnages fictionnels merveilleux. Ces deux-là sont ainsi, qui se permettent tellement tout qu'ils sont finalement jugés impropres au métier par leurs pairs.
Mais le fond de l'histoire, c'est la recherche d'un pervers qui s'attaque aux petites vieilles pour se venger de sa propre maman...
Un film bien charpenté qui intéressera le lecteur d'images jusqu'au bout.
Mais le fond de l'histoire, c'est la recherche d'un pervers qui s'attaque aux petites vieilles pour se venger de sa propre maman...
Un film bien charpenté qui intéressera le lecteur d'images jusqu'au bout.
My cousin Rachel, de Roger Michell
Est-ce parce que je connaissais l'histoire (j'avais vu la version noir et blanc de 1952 et peut-être même lu le roman de Daphné Du Maurier, je ne me souviens plus), toujours est-il que j'ai trouvé ce film vraiment téléphoné quant à son dénouement, avec donc très peu de plaisir-suspense...
Ceci dit, il est très soigné filmiquement et dans les reconstitutions. Very British !
Mais je conseillerais plutôt la lecture du roman d'origine.
Et si vous aimez, vous serez plus troublés encore par Rebecca...
vendredi 25 août 2017
HP 1 - L'asile d'aliénés, de Lisa Mandel
Dans une réédition de 2016, par les éditions "L'association".
"Ma mère et mon beau-père ont été infirmiers en psychiatrie pendant 35 ans. Mon enfance a été bercée par tout un tas de récits abracadabrants, drôle et effrayants..."
Ainsi revivent par ces dessins expressifs et contrastés (on apprécie l'utilisation des seules couleurs orange et gris, dans des tons variés) ces épisodes touchants et révoltants, du quotidien des malades et du personnel des HP, de1968 à 1973.
L'occasion de soulever le voile occultant un des recoins sombres de la République (l'univers carcéral en est un autre), où la torture est réprouvée, mais où elle se pratiquait malgré tout sous couvert de soins psychiatriques qui souvent prenaient un caractère ultra-répressif.
Ce n'est cependant pas un témoignage à charge contre les personnels concernés, mais plutôt une évocation de l'enfer auquel ils devaient faire face avec plus ou moins d'humanité selon les personnes...
Une lecture édifiante, qui se poursuivra avec les tomes 2 et 3, puis un tome 4 à paraître qui évoquera la situation actuelle dans les HP.
Le témoignage de l'auteure à la sortie du tome 2 :
http://next.liberation.fr/livres/2014/01/29/je-voulais-faire-entendre-la-parole-infirmiere_976381
"Ma mère et mon beau-père ont été infirmiers en psychiatrie pendant 35 ans. Mon enfance a été bercée par tout un tas de récits abracadabrants, drôle et effrayants..."
Ainsi revivent par ces dessins expressifs et contrastés (on apprécie l'utilisation des seules couleurs orange et gris, dans des tons variés) ces épisodes touchants et révoltants, du quotidien des malades et du personnel des HP, de1968 à 1973.
L'occasion de soulever le voile occultant un des recoins sombres de la République (l'univers carcéral en est un autre), où la torture est réprouvée, mais où elle se pratiquait malgré tout sous couvert de soins psychiatriques qui souvent prenaient un caractère ultra-répressif.
Ce n'est cependant pas un témoignage à charge contre les personnels concernés, mais plutôt une évocation de l'enfer auquel ils devaient faire face avec plus ou moins d'humanité selon les personnes...
Une lecture édifiante, qui se poursuivra avec les tomes 2 et 3, puis un tome 4 à paraître qui évoquera la situation actuelle dans les HP.
Le témoignage de l'auteure à la sortie du tome 2 :
http://next.liberation.fr/livres/2014/01/29/je-voulais-faire-entendre-la-parole-infirmiere_976381
vendredi 18 août 2017
Traité d'athéologie, de Michel Onfray
J'ai relu ce point historique et philosophique qui dresse le bilan des trois monothéismes qui imprègnent nos mentalités quelle que soit notre conviction religieuse.
L'occasion de rappeler que c'est une lecture indispensable, qui décille les yeux, et dresse une ardoise monstrueuse à ces entreprises d'enfumage des esprits... Cela permet à l'occasion d'argumenter avec des gens qui peuvent encore penser que le bilan des religions n'est pas si négatif, qu'il y a à prendre et à laisser...
D'où vient cette pulsion de mort qui pousse les chrétiens à imposer leur paix par la force dans le monde entier, et certains musulmans à mourir en entraînant le maximum de personnes innocentes ad patres ?
-> Lisez Onfray, c'est très éclairant contre les obscurantismes !
Merci à Anne et Philippe qui m'avaient proposé cette lecture incontournable.
Par parenthèse, et en passant cette remarque : après sa monumentale contre-histoire de la philosophie, qui fut -quand même- utile, ne serait-ce que par les critiques et donc la réflexion qu'elle a suscitée, Onfray aurait dû se concentrer sur une question ou une période, ou un courant philosophique dont il aurait pu devenir le spécialiste. Au lieu de quoi il prétend dresser de nouveau une oeuvre de portée universelle, qui à mon humble avis n'a que très peu d'intérêt (On peut -ou non- suivre sa traque du "sublime" avec "Brève encyclopédie du Monde", sur France Culture, à 16h00, ce mois-ci).
L'occasion de rappeler que c'est une lecture indispensable, qui décille les yeux, et dresse une ardoise monstrueuse à ces entreprises d'enfumage des esprits... Cela permet à l'occasion d'argumenter avec des gens qui peuvent encore penser que le bilan des religions n'est pas si négatif, qu'il y a à prendre et à laisser...
D'où vient cette pulsion de mort qui pousse les chrétiens à imposer leur paix par la force dans le monde entier, et certains musulmans à mourir en entraînant le maximum de personnes innocentes ad patres ?
-> Lisez Onfray, c'est très éclairant contre les obscurantismes !
Merci à Anne et Philippe qui m'avaient proposé cette lecture incontournable.
Par parenthèse, et en passant cette remarque : après sa monumentale contre-histoire de la philosophie, qui fut -quand même- utile, ne serait-ce que par les critiques et donc la réflexion qu'elle a suscitée, Onfray aurait dû se concentrer sur une question ou une période, ou un courant philosophique dont il aurait pu devenir le spécialiste. Au lieu de quoi il prétend dresser de nouveau une oeuvre de portée universelle, qui à mon humble avis n'a que très peu d'intérêt (On peut -ou non- suivre sa traque du "sublime" avec "Brève encyclopédie du Monde", sur France Culture, à 16h00, ce mois-ci).
dimanche 13 août 2017
Le vendredi 13 octobre 1907, un ketch quitta Cherbourg
et alla mouiller devant Brixham, à côté de Dartmouth en Angleterre. Or tout de suite un coup de vent violent se leva, brisant la première chaîne d'ancre, obligeant à lâcher la seconde et à s'engouffrer dans le petit port en grande catastrophe, se jetant sur la flottille des bateaux de pêche qui y étaient rangés, en en abîmant quelques-uns.
Ainsi commencent les aventures du J.B. Charcot, sous les ordres de Henry Rallier du Baty, avec 5 autres matelots dont Raymond, le frère du capitaine. C'est lui l'auteur de ce passionnant récit.
A l'époque -et de nos jours encore-, mettre la voile vers les îles Kerguelen sur un petit bateau de 20 mètres était une idée plus qu'audacieuse. Seuls les gros bâtiments de pêche hauturière s'aventuraient jusque là. Mais ils l'ont fait, entre Cherbourg et Melbourne en Australie, en passant par Rio, l'archipel Tristan Da Cunha, et les Kerguelen.
Sur le bateau d'Hervé, au mois de juillet, nous nous sommes lu à voix haute cette histoire vraie d'expédition maritime lointaine.
L'épisode qui a le plus retenu mon attention concerne l'escale de cet équipage à l'île Tristan Da Cunha, dans l'Atlantique sud. Car ils y trouvèrent une société indépendante du reste du monde, isolée et organisée sans chef, sans gouverneur, sans police, sans justice institutionnelle... Cependant, dans la pratique, l'un des habitants, Ripetto, un marin génois à l'origine, le seul qui sache lire et écrire, y avait un rôle de leader.
Henry Rallier du Baty écrit à propos de cet homme :
"Sa position est cependant fortuite et non le fruit de quelque droit coutumier, et à vrai dire, Tristan Da Cunha est une société comme en ont de tout temps rêvé les philosophes et que nos socialistes modernes appellent de leurs voeux. Il n'y a parmi eux ni haine, ni envie, ni malice. Tous contribuent au bien commun. Ils se rendent fraternellement service. Ils sont exempts des vices de la civilisation. Ils prient Dieu simplement. Ils sont proches de la nature, mais sans superstition panthéiste. La cupidité et l'usure leur sont étrangères. Il n'y a pas de distinction de classe, pas de riches ni de pauvres. En fait, sur ce rocher isolé au milieu de l'Atlantique, vit un peuple qui appartient plus à l'âge pastoral du monde qu'à notre époque moderne agitée, et qui sans théories, sans politique et sans lois écrites, a atteint l'état dénommé Age d'Or ou Millenium par les auteurs inspirés de toutes les époques, hantés par la décadence des villes surpeuplées."
Cette petite communauté comptait alors 17 familles pour 84 personnes.
Le J.B. Charcot
L'équipage (tous revenus sains et saufs de l'aventure)
Ainsi commencent les aventures du J.B. Charcot, sous les ordres de Henry Rallier du Baty, avec 5 autres matelots dont Raymond, le frère du capitaine. C'est lui l'auteur de ce passionnant récit.
A l'époque -et de nos jours encore-, mettre la voile vers les îles Kerguelen sur un petit bateau de 20 mètres était une idée plus qu'audacieuse. Seuls les gros bâtiments de pêche hauturière s'aventuraient jusque là. Mais ils l'ont fait, entre Cherbourg et Melbourne en Australie, en passant par Rio, l'archipel Tristan Da Cunha, et les Kerguelen.
Sur le bateau d'Hervé, au mois de juillet, nous nous sommes lu à voix haute cette histoire vraie d'expédition maritime lointaine.
L'épisode qui a le plus retenu mon attention concerne l'escale de cet équipage à l'île Tristan Da Cunha, dans l'Atlantique sud. Car ils y trouvèrent une société indépendante du reste du monde, isolée et organisée sans chef, sans gouverneur, sans police, sans justice institutionnelle... Cependant, dans la pratique, l'un des habitants, Ripetto, un marin génois à l'origine, le seul qui sache lire et écrire, y avait un rôle de leader.
Henry Rallier du Baty écrit à propos de cet homme :
"Sa position est cependant fortuite et non le fruit de quelque droit coutumier, et à vrai dire, Tristan Da Cunha est une société comme en ont de tout temps rêvé les philosophes et que nos socialistes modernes appellent de leurs voeux. Il n'y a parmi eux ni haine, ni envie, ni malice. Tous contribuent au bien commun. Ils se rendent fraternellement service. Ils sont exempts des vices de la civilisation. Ils prient Dieu simplement. Ils sont proches de la nature, mais sans superstition panthéiste. La cupidité et l'usure leur sont étrangères. Il n'y a pas de distinction de classe, pas de riches ni de pauvres. En fait, sur ce rocher isolé au milieu de l'Atlantique, vit un peuple qui appartient plus à l'âge pastoral du monde qu'à notre époque moderne agitée, et qui sans théories, sans politique et sans lois écrites, a atteint l'état dénommé Age d'Or ou Millenium par les auteurs inspirés de toutes les époques, hantés par la décadence des villes surpeuplées."
Cette petite communauté comptait alors 17 familles pour 84 personnes.
Le J.B. Charcot
L'équipage (tous revenus sains et saufs de l'aventure)
jeudi 10 août 2017
Je me souviens (47)
d'un séjour en Angleterre alors que j'étais collégien. J'étais invité par une fille qui était ma correspondante comme on pouvait en avoir à cet âge-là (et à cette époque-là, est-ce que cela se fait encore ?)
J'avais expliqué que j'apprenais à jouer de la flûte à bec. Le père de la copine avait réagi plutôt négativement, disant je ne sais plus trop quoi, que c'était un instrument scolaire plutôt limité, ou quelque chose comme ça. Or j'avais avec moi une cassette (pas celle d'Harpagon, celle qui causait, quand on avait un lecteur approprié, avec deux petites roues autour desquelles s'enroulait une bande magnétique marron clair...) des danses du Terpsichore, de Praetorius. Je lui fis donc entendre (c'était dans sa voiture) et il admit que cela pouvait être bien plaisant.
Ces musiques m'accompagnent depuis fort longtemps. Aussi fus-je assez ravi lorsque Simon Hanks, notre bon maître de musique baroque, mit, cette année, quelques oeuvres de Praetorius au programme de nos sessions d'ensemble à la Visitation.
J'avais expliqué que j'apprenais à jouer de la flûte à bec. Le père de la copine avait réagi plutôt négativement, disant je ne sais plus trop quoi, que c'était un instrument scolaire plutôt limité, ou quelque chose comme ça. Or j'avais avec moi une cassette (pas celle d'Harpagon, celle qui causait, quand on avait un lecteur approprié, avec deux petites roues autour desquelles s'enroulait une bande magnétique marron clair...) des danses du Terpsichore, de Praetorius. Je lui fis donc entendre (c'était dans sa voiture) et il admit que cela pouvait être bien plaisant.
Ces musiques m'accompagnent depuis fort longtemps. Aussi fus-je assez ravi lorsque Simon Hanks, notre bon maître de musique baroque, mit, cette année, quelques oeuvres de Praetorius au programme de nos sessions d'ensemble à la Visitation.
mercredi 9 août 2017
Valérian, de Luc Besson
Allez plutôt voir "La planète des singes - Suprématie", qui semble être une vraie réussite. Le film de Besson n'apporte rien de nouveau dans la planète science-fiction.
La porte des secrets Et autres Contes libertins de Corée
Textes rassemblés et traduits par Kim Hyeong-Jun et Rodolphe Meidinger
Ils commencent presque tous en renvoyant le lecteur à une époque "où les tigres fumaient la pipe". De fait, ces récits coquins se situent dans un type de société traditionnelle coréenne où domine la morale confucéenne, ultra-rigoureuse où officiellement tout libertinage était fortement réprouvé.
Mais pas totalement absent, puisque ces récits sont des textes historiques, datés d'après les auteurs de l'époque du Joseon (1392 - 1910). La fourchette est large, mais on nous précise qu'ils dateraient vraisemblablement du XVIII ème siècle.
On y retrouve des métiers disparus, du marchand de sel à la Gisaeng, forme coréenne de la Geisha japonaise, des lettrés et même des esclaves. L'homme est souvent l'auteur des actions principales pour parvenir à conquérir les filles qu'il convoite. Mais les femmes ne sont pas en reste dans l'expression d'un désir le plus souvent assumé. La rouerie pour parvenir à ses fins est bien partagée.
La porte des secrets désigne le sexe féminin, le sexe masculin prenant des appellations variées, jusqu'à l'aiguille de l'acupuncteur, puisqu'un fourbe réussit à convaincre la fille qu'il aime qu'elle est malade et qu'il saurait la piquer avec son outil personnel pour la guérir... (le marchand de sel acupunteur)
Ici, la présentation du livre avec le premier conte :
http://www.atelierdescahiers.com/uploads/1/4/1/3/1413354/la_porte_des_secrets_extraits.pdf
Les illustrations sont de Marcela Dvorakova :
Illustration pour "l'ascension de la petite servante"
"La veuve enlevée"
"Le poulain et le brin d'orge"
Ils commencent presque tous en renvoyant le lecteur à une époque "où les tigres fumaient la pipe". De fait, ces récits coquins se situent dans un type de société traditionnelle coréenne où domine la morale confucéenne, ultra-rigoureuse où officiellement tout libertinage était fortement réprouvé.
Mais pas totalement absent, puisque ces récits sont des textes historiques, datés d'après les auteurs de l'époque du Joseon (1392 - 1910). La fourchette est large, mais on nous précise qu'ils dateraient vraisemblablement du XVIII ème siècle.
On y retrouve des métiers disparus, du marchand de sel à la Gisaeng, forme coréenne de la Geisha japonaise, des lettrés et même des esclaves. L'homme est souvent l'auteur des actions principales pour parvenir à conquérir les filles qu'il convoite. Mais les femmes ne sont pas en reste dans l'expression d'un désir le plus souvent assumé. La rouerie pour parvenir à ses fins est bien partagée.
La porte des secrets désigne le sexe féminin, le sexe masculin prenant des appellations variées, jusqu'à l'aiguille de l'acupuncteur, puisqu'un fourbe réussit à convaincre la fille qu'il aime qu'elle est malade et qu'il saurait la piquer avec son outil personnel pour la guérir... (le marchand de sel acupunteur)
Ici, la présentation du livre avec le premier conte :
http://www.atelierdescahiers.com/uploads/1/4/1/3/1413354/la_porte_des_secrets_extraits.pdf
Les illustrations sont de Marcela Dvorakova :
Illustration pour "l'ascension de la petite servante"
"La veuve enlevée"
"Le poulain et le brin d'orge"
mardi 8 août 2017
Le nouveau nom d'Elena Ferrante
Encore plus savoureuse que l'opus I, cette suite de l'Amie prodigieuse imprègne le lecteur des langueurs et des tensions napolitaines d'antan, sans lasser, rivé qu'il est (le lecteur, donc) au destin des filles, complexement complices et rivales depuis leur tendre enfance.
Je me suis dit que beaucoup de lecteurs ont pu s'identifier facilement à la narratrice, à travers ses réussites et ses fragilités. Peut-être une des clés du succès. J'espère que le lecteur averti, dans sa lecture solitaire de cet article trop court, acquiesce quand même comme une bête en hochant ce qu'il veut, on n'est pas regardant.
Je m'en vais chercher la suite, de ce nonchalant pas, qui ne me caractérise nullement.
Je me suis dit que beaucoup de lecteurs ont pu s'identifier facilement à la narratrice, à travers ses réussites et ses fragilités. Peut-être une des clés du succès. J'espère que le lecteur averti, dans sa lecture solitaire de cet article trop court, acquiesce quand même comme une bête en hochant ce qu'il veut, on n'est pas regardant.
Je m'en vais chercher la suite, de ce nonchalant pas, qui ne me caractérise nullement.
La pleine nuit
Quelques molécules sous les ponts
De hache et de zoo
On a pris des ris,
Dés lovés comme les perles d'os hâlés
On a tout déferlé sous les deux flots
Te souviens-tu des maléfices turquoise ?
Du front à l'intérieur de nos fors,
Tout fut borné, et tu étais lasse, au swing des chaloupes
Ton alcôve en tuera et moi je te pleuvrai
Jusqu'à ce que nos puits débordent
De sucs si familiers qui lissent tes berges folles
Et te percent à jour
En pleine nuit.
De hache et de zoo
On a pris des ris,
Dés lovés comme les perles d'os hâlés
On a tout déferlé sous les deux flots
Te souviens-tu des maléfices turquoise ?
Du front à l'intérieur de nos fors,
Tout fut borné, et tu étais lasse, au swing des chaloupes
Ton alcôve en tuera et moi je te pleuvrai
Jusqu'à ce que nos puits débordent
De sucs si familiers qui lissent tes berges folles
Et te percent à jour
En pleine nuit.
samedi 8 juillet 2017
Un moment rare (2) : quand Superman s'invite chez moi !
Vendredi soir 7 juillet, Gabriele Lodovici est passé à la maison. En coup de vent, donc, seulement le temps d'une soirée et d'une nuit à Périgueux, mais ce fut un grand moment d'amitié. Je ne regrette pas mon inscription dans les douches chaudes...
Il a 42 ans, travaille à Bergamo près de Milan, comme web designer. Il est indépendant, son bureau est chez lui et il décide de son emploi du temps en toute liberté. Il a commencé par faire le "Giro", le tour d'Italie, quelques jours avant le vrai tour, en suivant précisément le parcours de la course. A l'arrivée, étonné d'y être parvenu, l'idée lui vient de rééditer avec le Tour de France. Ni une ni deux, il se lance, tentant de trouver chaque soir un point de chute sympathique et bon marché, ce que nous avons tenté de lui proposer.
Curieusement, le Tour de France lui a paru plus difficile, à cause des conditions climatiques, très changeantes, alors qu'en Italie, le soleil l'a accompagné sur tout le parcours, et pour lui, c'est beaucoup plus simple. Il voyage léger, avec un sac profilé fixé sous sa selle. Il a été amené à réduire le volume de ce bagage, qui en est réduit à quelque chose de très minimal. A l'entendre, dans les étapes de montagne, le moindre objet superflu, sur son vélo (en carbone Ridley, de fabrication belge), se paye cher au sommet..
J'ai passé une excellente soirée en compagnie d'une sorte de Superman (il dit que plus rien ne l'effraie, qu'il se sent comme un super-héros !)
Je ne suis pas l'auteur de cette dernière photo...Trouvée là.
Il a 42 ans, travaille à Bergamo près de Milan, comme web designer. Il est indépendant, son bureau est chez lui et il décide de son emploi du temps en toute liberté. Il a commencé par faire le "Giro", le tour d'Italie, quelques jours avant le vrai tour, en suivant précisément le parcours de la course. A l'arrivée, étonné d'y être parvenu, l'idée lui vient de rééditer avec le Tour de France. Ni une ni deux, il se lance, tentant de trouver chaque soir un point de chute sympathique et bon marché, ce que nous avons tenté de lui proposer.
Curieusement, le Tour de France lui a paru plus difficile, à cause des conditions climatiques, très changeantes, alors qu'en Italie, le soleil l'a accompagné sur tout le parcours, et pour lui, c'est beaucoup plus simple. Il voyage léger, avec un sac profilé fixé sous sa selle. Il a été amené à réduire le volume de ce bagage, qui en est réduit à quelque chose de très minimal. A l'entendre, dans les étapes de montagne, le moindre objet superflu, sur son vélo (en carbone Ridley, de fabrication belge), se paye cher au sommet..
J'ai passé une excellente soirée en compagnie d'une sorte de Superman (il dit que plus rien ne l'effraie, qu'il se sent comme un super-héros !)
Je ne suis pas l'auteur de cette dernière photo...Trouvée là.
mercredi 5 juillet 2017
Un moment rare : quand Queen s'invite chez Green Day...
Exceptionnel. Le public de 65000 fans, qui attendait, le 1er juillet, le concert de Green Day a repris le "Bohemian Rhapsody" de Queen, soutenu par un fond musical. Dans Hyde Park, à Londres. Et en plus, ils chantent juste, ce qui n'est pas évident pour cette mélodie.
De plus avant un concert de Green Day, qu'on a tant écouté, mais dont je ne suis pas l'actualité -je suis heureux d'apprendre qu'ils tournent encore....-
Ils sont trois sur scène, efficaces comme six...
Un petit rappel ?
De plus avant un concert de Green Day, qu'on a tant écouté, mais dont je ne suis pas l'actualité -je suis heureux d'apprendre qu'ils tournent encore....-
Ils sont trois sur scène, efficaces comme six...
Un petit rappel ?
Chronique de l'italien fou et heureux
Acte 1 : Je m'inscris sur le site warmshower.org
Il s'agit d'un site mettant en relation des cyclistes en balade avec des hébergeurs potentiels de ces cyclistes (une forme de "couchsurfing" spécifiquement pour les pédaleurs).
Acte 2 : Je reçois une demande d'hébergement d'un certain Gabriele Ludovici, qui prétend faire un tour de France à vélo, avant le vrai Tour, quelques jours avant les dopés.
Acte 3 : Après quelques échanges d'informations, je confirme finalement assez tardivement l'accueil sur le site. Gabriele me dit "Pas de problème, je serai là le 6 juillet".
Acte 4 : J'entends par hasard, le 5 juillet sur France Inter, une interview d'un italien dont je comprends très vite qu'il s'agit de mon voyageur.
Conclusion : je reçois demain soir une vedette de la bicyclette et de la radiophonie...
Conséquence de la conclusion : j'ai mis de la bière au frais dans mon frigo.
Il s'agit d'un site mettant en relation des cyclistes en balade avec des hébergeurs potentiels de ces cyclistes (une forme de "couchsurfing" spécifiquement pour les pédaleurs).
Acte 2 : Je reçois une demande d'hébergement d'un certain Gabriele Ludovici, qui prétend faire un tour de France à vélo, avant le vrai Tour, quelques jours avant les dopés.
Acte 3 : Après quelques échanges d'informations, je confirme finalement assez tardivement l'accueil sur le site. Gabriele me dit "Pas de problème, je serai là le 6 juillet".
Acte 4 : J'entends par hasard, le 5 juillet sur France Inter, une interview d'un italien dont je comprends très vite qu'il s'agit de mon voyageur.
Conclusion : je reçois demain soir une vedette de la bicyclette et de la radiophonie...
Conséquence de la conclusion : j'ai mis de la bière au frais dans mon frigo.
dimanche 2 juillet 2017
Je me souviens (46)
qu'un été de mon enfance, alors que j'avais environ 12 ans, dans le camping où nous étions avec mes parents et mes frères, j'avais fait seul la connaissance d'une fille de mon âge. Je ne me souviens plus dans quelles circonstances. Mes souvenirs précis débutent lorsqu'elle me proposa d'aller voir sa caravane, où elle était installée avec sa soeur. J'étais à la fois content de me faire une petite copine et intimidé car très peu déluré. Il faisait encore jour mais la caravane était éclairée à l'intérieur. La fille entre devant moi et je vois sa soeur, qu'elle me présente, qui était assise en face sur la banquette de l'autre côté d'une table centrale. Grande fille beaucoup plus mûre que sa cadette, assez jolie, au décolleté très ouvert, avec une cigarette aux lèvres. A côté d'elle, un type jeune aussi, serré contre elle, un bras passé derrière sa taille, le visage tout près de sa poitrine, et comme fasciné par la peau blanche. Il ne réagit même pas à notre arrivée. La grande soeur dit : " Qu'est-ce que vous venez faire ?" A quoi sa frangine répond qu'elle me faisait voir la caravane. La grande fait une moue agacée. On s'assoit en face d'eux, le type se trémoussant pour être toujours au plus près de la nana.
J'étais très mal à l'aise. Il était évident qu'on tombait fort mal dans leur programmation de soirée. Rien ne m'avait préparé à vivre ce genre de situation.
J'ai salué à voix basse, je me suis sauvé penaud, je n'ai jamais revu la fillette. Je me souviens d'un sentiment de léger dégoût. Pour moi, à l'âge que j'avais, ces filles n'étaient pas "fréquentables".
J'étais très mal à l'aise. Il était évident qu'on tombait fort mal dans leur programmation de soirée. Rien ne m'avait préparé à vivre ce genre de situation.
J'ai salué à voix basse, je me suis sauvé penaud, je n'ai jamais revu la fillette. Je me souviens d'un sentiment de léger dégoût. Pour moi, à l'âge que j'avais, ces filles n'étaient pas "fréquentables".
samedi 1 juillet 2017
Prescription d'écrans pour un enfant addict :
"Rien pendant la semaine, 3 h00 le samedi, 3 h00 le dimanche."
Alerte : des enfants sont enfermés dans une autre tour d'ivoire... Du reste, les symptômes sont très proches de ceux de l'autisme. Des portraits d'enfants que des enseignants reconnaitront.
J'aime bien l'attitude de la pédiatre qui discute avec les parents désemparés. On ne guérit pas facilement en culpabilisant...
Alerte : des enfants sont enfermés dans une autre tour d'ivoire... Du reste, les symptômes sont très proches de ceux de l'autisme. Des portraits d'enfants que des enseignants reconnaitront.
J'aime bien l'attitude de la pédiatre qui discute avec les parents désemparés. On ne guérit pas facilement en culpabilisant...
jeudi 29 juin 2017
Une curiosité : le Tour de France fait -régulièrement- le tour de la France...
La preuve par la carte :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/06/29/combien-de-fois-le-tour-de-france-a-t-il-traverse-votre-departement_5153251_4355770.html
(veuillez cliquer svp avec votre doigt, pour savoir)
Ce qui me rappelle ( mais dites moi quel est le lien !...) une remarque de Patrick Font à propos de la mort de Claude François qui s'était électrocuté dans sa baignoire en changeant une ampoule grillée :
"Pour une fois qu'un service public rend service au public !"
Hein ! Dites moi !
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/06/29/combien-de-fois-le-tour-de-france-a-t-il-traverse-votre-departement_5153251_4355770.html
(veuillez cliquer svp avec votre doigt, pour savoir)
Ce qui me rappelle ( mais dites moi quel est le lien !...) une remarque de Patrick Font à propos de la mort de Claude François qui s'était électrocuté dans sa baignoire en changeant une ampoule grillée :
"Pour une fois qu'un service public rend service au public !"
Hein ! Dites moi !
Des forums sur le net parlant de PMA
mercredi 28 juin 2017
De la bipolarité
par le professeur Bourin, de Nantes.
"Des oscillations d'humeur, souvent de nature dépressive..."
Une heure de conférence sur les façons de définir la maladie (qui semble se répandre), le degré de gravité de celle-ci et les thérapies variées et graduées qu'on peut lui appliquer.
A rapprocher de cet étonnant témoignage, sous forme de BD :
"Des oscillations d'humeur, souvent de nature dépressive..."
Une heure de conférence sur les façons de définir la maladie (qui semble se répandre), le degré de gravité de celle-ci et les thérapies variées et graduées qu'on peut lui appliquer.
A rapprocher de cet étonnant témoignage, sous forme de BD :
mercredi 21 juin 2017
L'amant d'un jour, de Philippe Garrel
Un film court (1h15) en noir et blanc, qui mêle deux relations amoureuses, avec des filles de 23 ans, qui au départ ne se connaissent pas. La première vient de se faire larguer par son petit ami, elle se réfugie chez son père où elle rencontre la seconde, qui est l'amante de son père prof de fac. Le film raconte l'amitié des deux femmes, mais il y a en réalité une forme de concurrence qui s'installe entre elles et qui se résoudra tranquillement par une normalisation dramatique pour certains des personnages.
Sorti le 31 mai 2017.
J'ai franchement bien aimé.
Louise Chevillotte, l'étudiante amante de son prof de fac, est très séduisante avec ses jolies taches de rousseur, et Caravaca très crédible en prof de fac, intello à principes...
Sorti le 31 mai 2017.
J'ai franchement bien aimé.
Louise Chevillotte, l'étudiante amante de son prof de fac, est très séduisante avec ses jolies taches de rousseur, et Caravaca très crédible en prof de fac, intello à principes...
mardi 20 juin 2017
Une nouvelle assemblée... sans ouvrier, pour décider du prochain code du travail
Un article de bastamag.net
La nouvelle Assemblée s’est fortement renouvelée. Elle est un peu plus jeune que la précédente, et la proportion de femmes continue de progresser, même si la parité est encore éloignée. Mais ce renouvellement ne concerne pas tout le monde : les catégories populaires y sont faiblement représentées et les ouvriers totalement absents. Un problème de taille quand les députés seront amenés à légiférer rapidement sur les conditions de travail et les protections sociales. Sans oublier l’énorme abstention qui marque le début de cette nouvelle législature.
La nouvelle Assemblée s’est fortement renouvelée. Elle est un peu plus jeune que la précédente, et la proportion de femmes continue de progresser, même si la parité est encore éloignée. Mais ce renouvellement ne concerne pas tout le monde : les catégories populaires y sont faiblement représentées et les ouvriers totalement absents. Un problème de taille quand les députés seront amenés à légiférer rapidement sur les conditions de travail et les protections sociales. Sans oublier l’énorme abstention qui marque le début de cette nouvelle législature.
lundi 19 juin 2017
Bon, allez-y vous expliquer à ces enfants argentins que c'est un gentil pape progressiste...
Après de premières révélations sur des évêques français, Mediapart publie de nouvelles informations concernant le pape François.
Cette fois, c'est le pape François qui est directement concerné. La vague de publications de Mediapart et de Cash investigation sur des affaires de pédophilie dans l'Eglise se poursuit ce mardi. D'après le site d'investigation, le souverain pontife aurait tenté, alors qu'il était en poste à Buenos Aires, d'influencer le travail de la justice pour faire innocenter un prêtre condamné pour pédophilie.L'article complet, ici.
Alpha dog, de Nick Cassavetes
Un excellent thriller dramatique, tiré d'un fait divers. Les errances d'une jeunesse dorée de L.A., complètement coupée de la vraie vie par les artifices de l'argent, et des consommations hallucinogènes. Rattrapée par une réalité cruelle qui dépasse soudain tous ces jeunes gens...
Le film est mené comme une enquête, chaque témoin du drame est numéroté comme pour l'investigation. Et comme dans beaucoup de films adaptés de faits réels, on apprend à la fin, par un défilement de texte, ce que sont devenus les protagonistes dans la vraie vie.
C'est un film fort, qui laisse pantois, devant ces destins brisés si stupidement.
Un film sorti en mars 2007.
Le film est mené comme une enquête, chaque témoin du drame est numéroté comme pour l'investigation. Et comme dans beaucoup de films adaptés de faits réels, on apprend à la fin, par un défilement de texte, ce que sont devenus les protagonistes dans la vraie vie.
C'est un film fort, qui laisse pantois, devant ces destins brisés si stupidement.
Un film sorti en mars 2007.
dimanche 18 juin 2017
Un dessin qui ne vieillit pas !
Evidemment, c'est plus ou moins vrai selon les secteurs!
c'est incontestable dans la première circonscription de l'Essonne. Les magouilleurs qui n'ont pas de parole n'ont rien à faire dans l'hémicycle...
Je me souviens (45)
qu'un jour de lycée, en terminale à Laval, mon excellent ami, qui l'est resté depuis, avait fait un commentaire sur les disques vinyles que je venais de lui rendre, après lui avoir empruntés quelques jours.
"Ils sont tous rayés, t'as laissé tomber un râteau dessus, ou quoi ?"
Or, il se trouve que, juste avant venait de se concrétiser la séparation d'avec ma copine de ces temps-là, qui me faisait bien de la misère (la séparation, pas la copine...). Je me suis mis à pleurer avec des vrais sanglots devant le copain qui ne comprenait pas cette réaction excessive...
Du reste, c'était pour me chambrer, les disques étaient nickel...
"Ils sont tous rayés, t'as laissé tomber un râteau dessus, ou quoi ?"
Or, il se trouve que, juste avant venait de se concrétiser la séparation d'avec ma copine de ces temps-là, qui me faisait bien de la misère (la séparation, pas la copine...). Je me suis mis à pleurer avec des vrais sanglots devant le copain qui ne comprenait pas cette réaction excessive...
Du reste, c'était pour me chambrer, les disques étaient nickel...
mercredi 14 juin 2017
Du FN à l'aide au migrants de Calais : histoire d'une femme de coeur
Où le coeur rejoint la raison, car cette femme, Béatrice Huret, avait été chamboulée par la misère de la jungle avant de rencontrer l'iranien Moktar.
Béatrice Huret
Béatrice Huret
lundi 12 juin 2017
dimanche 11 juin 2017
A mon tour d'être embarqué par le fleuve Ferrante
J'ai évidemment voulu voir si la magie dont parlent tous ses lecteurs opérait sur moi. La réponse est positive, très même.
Passionnante cette amitié entre deux fillettes, issues de milieux très modestes dans une banlieue napolitaine de la fin des années 50. Les portraits sont fins, très complexes -les personnages ont souvent des réactions inattendues-, tirés vraisemblablement de personnages réels, puisque l'auteur, dont l'identité réelle n'est pas encore connue certainement, a reconnu à ses oeuvres "une inspiration autobiographique".
En tout cas un magnifique portrait de fillette indomptable, la petite Lila, qui me fait penser tout à coup -mais de loin quand même- à la personnalité marginale de Lisbeth Salander, chez Stieg Larsson. Leurs réponses aux oppressions diverses ne sont pas les mêmes, mais il y a des traits psychologiques -et physiques- qu'elles partagent.
Courez chez votre libraire voir ce livre ! J'irai quant à moi chercher "le nouveau nom", la suite de ce roman italien.
Passionnante cette amitié entre deux fillettes, issues de milieux très modestes dans une banlieue napolitaine de la fin des années 50. Les portraits sont fins, très complexes -les personnages ont souvent des réactions inattendues-, tirés vraisemblablement de personnages réels, puisque l'auteur, dont l'identité réelle n'est pas encore connue certainement, a reconnu à ses oeuvres "une inspiration autobiographique".
En tout cas un magnifique portrait de fillette indomptable, la petite Lila, qui me fait penser tout à coup -mais de loin quand même- à la personnalité marginale de Lisbeth Salander, chez Stieg Larsson. Leurs réponses aux oppressions diverses ne sont pas les mêmes, mais il y a des traits psychologiques -et physiques- qu'elles partagent.
Courez chez votre libraire voir ce livre ! J'irai quant à moi chercher "le nouveau nom", la suite de ce roman italien.
mercredi 7 juin 2017
A Périgueux, un bar solidaire : "Au sourire"
Une initiative à la fois simple dans le fonctionnement, efficace, festive et solidaire.
Isabelle Murat était la patronne de Chez Zaza mais en 2010 elle a baissé le rideau pour raison de santé. Et la voilà de retour dans son bar devenu solidaire rebaptisé Au Sourire. Elle à fait appel à la générosité pour que revive ce bar de quartier très convivial. Le lieu est ouvert à tous gratuitement pour des réunions, des ateliers, des petits déjeuners ou des repas de groupes. Seules conditions : prendre les consommations au bar et faire un don en aliments ou en produits d'hygiène qui seront revendus 1 euro. Isabelle met à disposition une plaque de cuisson, un four micro-ondes et un réfrigérateur. Elle a même installé un flipper.
49, route de Bergerac
24000 Périgueux
Prochaine revente des produits collectés : le samedi 10 juin, de 9h30 à 19h30.
https://www.facebook.com/muratisabelle/
Zaza Murat.
Vélorution périgourdine a adopté le lieu et le concept...
Isabelle Murat était la patronne de Chez Zaza mais en 2010 elle a baissé le rideau pour raison de santé. Et la voilà de retour dans son bar devenu solidaire rebaptisé Au Sourire. Elle à fait appel à la générosité pour que revive ce bar de quartier très convivial. Le lieu est ouvert à tous gratuitement pour des réunions, des ateliers, des petits déjeuners ou des repas de groupes. Seules conditions : prendre les consommations au bar et faire un don en aliments ou en produits d'hygiène qui seront revendus 1 euro. Isabelle met à disposition une plaque de cuisson, un four micro-ondes et un réfrigérateur. Elle a même installé un flipper.
49, route de Bergerac
24000 Périgueux
Prochaine revente des produits collectés : le samedi 10 juin, de 9h30 à 19h30.
https://www.facebook.com/muratisabelle/
Zaza Murat.
Vélorution périgourdine a adopté le lieu et le concept...
Inscription à :
Articles (Atom)