mercredi 31 août 2011

Si vous croisez cet individu ...

...fuyez, fuyez son immense démence ! Il oblige ses disciples à se prosterner devant le saint cubi...

ou sa sainte bible...


Au coucher du soleil...

il rassemble ses ouailles sur une plage de Bretagne, et les oblige à manger du poisson grillé, à écouter des lectures de textes de Desproges, et à faire des photos de groupe ridicules...


  ...qui finissent immanquablement par l'exercice rituel du "tâs".

Aussi, ayez le bon réflexe, faites comme la dame de la plage,
fuyez !

Plomodiern, Finistère, samedi 20 août 2011
Photos : Angie and je

lundi 29 août 2011

Bientôt l'arc-en-ciel des cultures humaines aura fini de s'abîmer dans le vide créé par notre fureur.



Claude Lévy-Strauss

A La Gacilly,

dans le Morbihan (pas loin de Redon) se tient depuis huit ans chaque été un festival-exposition de photographie en extérieur. De grands formats sur des supports très rigides, organisés sur 10 lieux dans ce chouette village, chacun présentant un/des photographes ou un thème.
Souvent le cadre naturel des lieux d'exposition offre un contraste intéressant avec les couleurs (notamment dans les photos de nature, et cette année le festival avait pour thématique générale "peuples et nature"), ou crée une atmosphère surprenante, moins neutre qu'une salle de musée. Parfois, ça tombe moins bien, mais dans l'ensemble, c'est très réussi.
L'occasion de faire des photos de photos...

















Les noms des photographes et tout le programme :

dimanche 28 août 2011

Pierre Soissons (4)

Editions Quelque part sur terre

On est bien d'accord,

sur l'ensemble de ce qu'on a vu dans le off de Mimos, c'est ce type, le clown chilien TUGA, qui avait notre préférence.




Il a obtenu le prix du public, pour son spectacle "Avec votre permission".
C'est du vrai mime, très inventif, et l'interaction avec  le public est constante.
A Périgueux, les gens se disaient "Avez-vous vu le clown chilien qui joue avec les voitures ?"

A ne pas manquer si près de chez vous.

http://aquitaine.france3.fr/info/le-clown-tuga-a-charme-les-festivaliers-69925912.html

Ô doux et sage et noblissime Ernest !

Parmi les innombrables vertus dont la généreuse providence t'a comblé, saura t-on jamais avec la nécessaire mesure et l'indispensable emphase, vanter, même par temps calme, le génie qui te fit cultiver dans ton insulaire jardin de toute beauté, ces oignons jusqu'à moi parvenus, suivant les chemins détournés que tu sais ?

Coucher avec elle

Coucher avec elle
Pour le sommeil côte à côte
Pour les rêves parallèles
Pour la double respiration

Coucher avec elle
Pour l'ombre unique et surprenante
Pour la même chaleur
Pour la même solitude

Coucher avec elle
Pour l'aurore partagée
Pour le minuit identique
Pour les mêmes fantômes

Coucher avec elle
Pour l'amour absolu
Pour le vice pour le vice
Pour les baisers de toute espèce


Robert DESNOS,
Fortunes, Ed. Gallimard, 1942

samedi 27 août 2011

Lectures d'été (3)

Michel Roquebert est un des grands spécialistes de la question cathare. Pour mener ses études, il s'installa même 10 ans dans le village de Montségur, construit après le démantèlement du pog ("lieu escarpé" en occitan) suite à la chute du bastion des hérétiques, en 1244.
C'est un récit chronologique, linéaire, extrêmement bien documenté, peut-être même proche de l'exhaustivité quant aux sources issues d'archives d'époque, compte tenu de "l'appareil critique de haute tenue", comme aurait dit Mr Maillard à la fac d'Angers, il y a de cela quelques années, de derrière ses doubles foyers.

Il reste que ce type d'étude, publié en 1970 semble ne pas avoir été touché par la grâce de l'école des Annales, qui commença pourtant à réformer la science historique après guerre, derrière Lucien Febvre et Marc Bloch. L'histoire "bataille", s'intéressant à l'événementiel sur une courte période était progressivement remplacée par des travaux où la sociologie, la démographie, l'économie et la longue durée étaient privilégiées. L'un des travaux qui ont marqué l'apparition de cette nouvelle histoire fut le bouquin de Braudel sur la Méditerranée. Je le cite sans l'avoir lu, mais c'est un jalon dans l'historiographie qu'en dehors de ceux qui l'ignorent, tout le monde connait.

Reste que ce livre fait le point de façon très précise sur les faits terribles qui ont eu lieu lors de cette croisade.
Rappelons le tout premier haut fait des croisés du Christ : le massacre de tous les habitants de Béziers, le 22 juillet 1209. Les chiffres varient entre 10000 et 20000 habitants.
Quant à la sauvagerie de certaines exactions, Roquebert fait une remarque très juste : on ne peut pas considérer pour les excuser que ces actes étaient "acceptables à l'époque", qu'ils étaient la norme de ces temps barbares, à partir du moment où parmi les rangs des croisés se trouvaient aussi des combattants qui furent horrifiés par ce qu'ils virent.

vendredi 26 août 2011

Hourra ! SNCF ! Alleluia ! CQFD !

Claire Chazal a pondu.


Mes implorations couché dans la fiente n'auront donc pas été inutiles. Ceci prouve que mes poules, qui ont donné maintes fois la preuve de leur sagace malignité, sont sensibles aux implorations.
Quand même, il était temps qu'elles couchassent dans la paille leurs ovaloïdes omelettes, j'allais les foutre au pot, moi, ces saletés...






La complicité par les pieds (12)

Bréal-sous-Montfort, 24 août 2011

Circule ces temps-ci

sur des toiles, une fable moderne suivie d'un appel à cesser l'inaction, que je restitue très volontiers :

La crise des ânes 

Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village. Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent. Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.  Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune. Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement. Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes. 
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.  Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants. 
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois.

Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ?
Que ferez-vous ? 

Pour nous retrouver, tous sur la place du village :

Samedi 15 octobre 2011(Journée internationale des indignés) 

jeudi 18 août 2011

Lectures d'été (2)

Il y a des auteurs de polars qui construisent des histoires passionnantes. Dennis Lehane, en plus de ça a une écriture à lui, quelque chose de net, d'implacable, qui impressionne vraiment (les gens impressionnables, dont je). J'avais adoré "Shutter Island", tout sauf simple à décrypter et envoûtant à souhait. Le film superbe qui en a été tiré est une restitution très juste de cet univers déroutant. Dans "un dernier verre avant la guerre", je trouve les portraits particulièrement réussis, je trouve qu'on les "voit", les types. Lehane est né avec la métaphore hypertrophiée.

Exemple (mauvais) extirpé (trop) rapidement, mais quand même, ça donne une idée de :

"Sterling était un rougeaud bien en chair, le genre qui porte son poids comme une arme, pas comme un handicap. Il avait une masse de cheveux blancs et raides sur laquelle on aurait pu faire atterir un DC-10, et une poignée de main qui s'arrêtait juste avant de provoquer la paralysie. Il était le leader incontesté de la majorité au Sénat du Massachussets depuis au moins la guerre de Sécession et il n'avait aucun projet de retraite."

Traduction de Mona de Pracontal.

























Puis j'ai repris le chemin du merveilleux chez Murakami, avec "les amants du Spoutnik". Après Lehane ça fait un choc culturel. On songe tout d'abord qu'on a tombé de Flaubert dans Enid Blyton*. Mais petit à petit la magie est revenue, sauf que j'ai de nouveau eu la curieuse impression d'avoir déjà lu ça quelque part, comme lors de "Chroniques de l'oiseau à ressort" après être passé par "La course au mouton sauvage", "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil" et peut-être "Kafka sur le rivage", qui reste de loin le plus à mon goût.
C'est comme s'il construisait une oeuvre enchevêtrée où les morceaux qui s'entrecroisent finissent par former un édifice cohérent.
Peut-être.
Souhaitons le lui.
Lui le.
Le lui !

* Je sais j'exagère, c'est fait exprès pour frapper l'esprit du lecteur...

Les blagues intraduisibles

A man goes into a pet shop.
- I'd like a parrot for my son.
- Sorry Sir, we don't swap.

Exhumed out of...

L'autre est un équilibre

On insiste trop sur l'enfer de l'autre. Son regard avec ce qu'il faut de sérénité, et l'air de celui qui sait que l'avenir est pavé de surprises à déguster, ça vous conforte dans un plaisir silencieux nimbé par l'attente de les vivre avec l'autre. L'autre se goure souvent, il sert de garde-corps contre les échecs qu'il vit sous nos yeux, et qu'on ne tombera pas dedans : l'autre est un air-bag. L'autre renvoie à notre propre ridicule, il est très utile pour limiter la vanité à un truc vivable. L'autre est indispensable, car sur une île déserte, sa présence insupportable vient rapidement à nous faire défaut. Il faut reconnaître que l'autre est un truc vachement positif, quel que soit.

Et par une parenthèse digressante qui n'a rien à voir que dans le lointain, ça fait longtemps que j'ai envie de voir ce film, mais si ça se trouve, on n'y trouve rien de tout ce qui fait que l'autre est comme une poire belle-Hélène, avec du caramel chaud et des petits morceaux de noisettes dessus.




On peut aimer l'histoire

Santillana Del Mar



et les blagues à deux balles





mercredi 3 août 2011

Lectures d'été 1

Alice Munro est née en 1931, au Canada. Elle a longtemps été libraire, à Victoria (Ontario). Elle est reconnue pour ses nouvelles, où la psychologie intime des personnages joue un grand rôle. Ce sont des récits assez complexes, où des détails qui semblent anodins au premier abord ont leur importance.
J'avais lu ça, chouette recueil de nouvelles,


où des femmes, engluées dans des histoires qu'elles veulent fuir, tentent d'en réchapper, mais souvent sans succès.


















J'ai poursuivi avec celui-ci,

 évocation de l'histoire de ses ancêtres qui ont émigré d'Ecosse (c'est son arrière-grand-père qui a fait le grand saut), d'abord aux Etats Unis, puis au Canada anglophone (Ontario).
Quand le récit arrive à son histoire perso, ça prend l'allure d'une autobiographie, toujours très bien écrite, avec beaucoup de sensibilité féminine, marquée par le poids des obligations ou des interdits religieux, dans la société puritaine des colons anglo-saxons.