Michel Roquebert est un des grands spécialistes de la question cathare. Pour mener ses études, il s'installa même 10 ans dans le village de Montségur, construit après le démantèlement du pog ("lieu escarpé" en occitan) suite à la chute du bastion des hérétiques, en 1244.
C'est un récit chronologique, linéaire, extrêmement bien documenté, peut-être même proche de l'exhaustivité quant aux sources issues d'archives d'époque, compte tenu de "l'appareil critique de haute tenue", comme aurait dit Mr Maillard à la fac d'Angers, il y a de cela quelques années, de derrière ses doubles foyers.
Il reste que ce type d'étude, publié en 1970 semble ne pas avoir été touché par la grâce de l'école des Annales, qui commença pourtant à réformer la science historique après guerre, derrière Lucien Febvre et Marc Bloch. L'histoire "bataille", s'intéressant à l'événementiel sur une courte période était progressivement remplacée par des travaux où la sociologie, la démographie, l'économie et la longue durée étaient privilégiées. L'un des travaux qui ont marqué l'apparition de cette nouvelle histoire fut le bouquin de Braudel sur la Méditerranée. Je le cite sans l'avoir lu, mais c'est un jalon dans l'historiographie qu'en dehors de ceux qui l'ignorent, tout le monde connait.
Reste que ce livre fait le point de façon très précise sur les faits terribles qui ont eu lieu lors de cette croisade.
Rappelons le tout premier haut fait des croisés du Christ : le massacre de tous les habitants de Béziers, le 22 juillet 1209. Les chiffres varient entre 10000 et 20000 habitants.
Quant à la sauvagerie de certaines exactions, Roquebert fait une remarque très juste : on ne peut pas considérer pour les excuser que ces actes étaient "acceptables à l'époque", qu'ils étaient la norme de ces temps barbares, à partir du moment où parmi les rangs des croisés se trouvaient aussi des combattants qui furent horrifiés par ce qu'ils virent.
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