samedi 31 décembre 2016

Doit-on tolérer les espèces animales "liminaires" dans nos villes ?

La question se pose. revenu récemment de Paris, j'ai constaté qu'un jardin public rue de Rivoli (le jardin de la tour St Jacques) était fermé pour cause de dératisation. Un article de Libération invite à y réfléchir :

Faut-il tuer ces rats que Paris ne saurait voir ? 

 Par Philippe Reigné, Agrégé des facultés de droit, professeur du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) (mis à jour à

On s’acharne contre ceux que l’on appelle des animaux «liminaires». Ni domestiques ni sauvages, ils vivent avec nous en ville. Mais pourquoi l’espace urbain serait-il réservé aux êtres humains ?

Le 28 septembre, le Conseil de Paris a adopté le vœu qu’«un groupe de travail sur le sujet des animaux en ville soit créé», considérant «le souci de notre municipalité pour la condition animale et les actions qu’elle a déjà engagées en ce sens». Il est cependant difficile, avec la meilleure volonté du monde, de classer, parmi «les actions déjà engagées», les plans de dératisation que, régulièrement, les services municipaux mettent en œuvre afin de lutter contre la «prolifération» des rongeurs dans Paris…
Le plan d’action en cours, lancé le 8 décembre, a été rendu public par un communiqué officiel annonçant la fermeture de plusieurs squares et invitant à signaler la présence de rats. Pour la première fois, ce me semble, ces mesures suscitent la polémique ; leur pertinence est contestée par Jean-Paul Richier, psychiatre et praticien hospitalier ; une pétition a été lancée à l’initiative de Jo Benchetrit, psychologue clinicienne, demandant l’arrêt immédiat des opérations de dératisation, aussi bien à Paris qu’à Marseille, elle a recueilli plus de 20 000 signatures.
Cette polémique n’est pas seulement due à la maladresse du docteur Georges Salines, chef des services parisiens de santé environnementale, qui, interrogé par le Parisien, affirme : «Les rats sont une menace sanitaire réelle. Il n’y a pas de risque de maladie ou de peste… Que les Parisiens se rassurent.» Se rendant sans doute compte du caractère contradictoire de ses propos, le docteur Salines ajoute dans la même interview que «ce sont des problèmes de propreté ainsi qu’un réel désagrément visuel et psychologique», formulant une opinion purement subjective étrangère à ses fonctions et à sa qualité de médecin.
En réalité, l’acharnement parisien contre les rats, commun à de nombreuses autres municipalités, tient à ce que ceux-ci sont des animaux liminaires.

[La suite de l'article ici !]




vendredi 23 décembre 2016

Demain tout commence, de Hugo Gélin

Excellent divertissement tous publics. Omar Sy est parfait et le film évite les poncifs du film aux personnages "genrés" dont "Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu ?" (Philippe de Chauveron, 2014) est le pompon du paroxysme.
Il y a même quelques réflexions bienvenues sur la difficulté d'être parent.
Sauf que.
Puisqu'il est promis à un gros succès public, des personnes non averties risquent de prendre ce qui vient dans une comédie aux caractères outrés -qui le rendent savoureux ou comique- pour les principes d'une éducation idéale. Comme le film est très elliptique sur les années de jeunesse de la gamine (on fait des sauts de plusieurs années en quelques scènes), parvenir à élever une fillette magnifique, sensible et raisonnable -comme est décrite la gamine-  semble découler des recettes magiques de ce papa-poule qui veut transformer la vie de sa fille en conte de fée. Une éducation sans contraintes semble t-il, où les relations parent-enfant relèvent du copinage, une décor de rêve qui éloigne le quotidien des basses réalités de la vraie vie et le plus ennuyeux, une existence fondée sur le mensonge (le père veut faire croire à sa fille que sa mère pense à elle et reviendra forcément un jour), tout ça est fort éloigné des principes inaliénables qui font pousser les enfants vers un brin de droiture et de sérénité.
Bref, nous avons droit là à un magnifique conte de fée, qui tombe un peu dans la sensiblerie, mais qui émouvra même les plus durs-à-cuire, avec une issue pas drôle du tout...












jeudi 22 décembre 2016

Jimmy's hall de Ken Loach

Un excellent film, sorti en juillet 2014, qui s'inscrit dans l'histoire irlandaise du XXème siècle. On assiste à la renaissance en pleine campagne, d'un lieu de plaisir et de connaissance, espèce d'université populaire avant l'heure. Mais l'église et les notables n'ont jamais envisagé l'émancipation des petites gens, vers plus de liberté et d'intelligence. D'après une histoire authentique, comme le plus souvent chez Ken Loach.

 "1932 - Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s'occuper de la ferme familiale.
L'Irlande qu'il retrouve, une dizaine d'années après la guerre civile, s'est dotée d'un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis…
Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l'Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le "Hall", un foyer ouvert à tous où l'on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l'influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface."


Dixit Allociné.







mercredi 21 décembre 2016

lundi 12 décembre 2016

Au pire

Au pire tu ne trouveras
Penchant ta tête sur mon épaule de bois,
Que des spasmes de silence qui tomberont comme des rideaux foudroyés
Et comme les lambeaux de l'ombre des ifs aux margelles moussues
De ma sépulture anonyme.
Il n'y a rien à retenir,
Ni le cri des milans dans un ciel figé, si bleu à s'écorcher,
Ni cette odeur de cire ancienne remontée d'un fond d'armoires polies
Trop polies des crasses abolies d'anciennes familles
Raccouchées d'armoiries vénérées qui fleurent bon la sueur froide
Et le crime.
Ni la fraicheur des chemins creux où nous lavions nos espoirs 
si crétins 
Dans les remugles entêtants d'une boue chaude qui maculait nos bottes
Alors, on ne décèlerait, au travers dépoli de ton regard figé sur cette aurore glacée,
Que les miasmes quelques atomes éperdus fous témoins égarés
D'un amour abyssal 
Déjà sec.

dimanche 11 décembre 2016

Retour sur deux films de 2014 qui m'avaient échappés

Ugly, film indien de Anurag Kashyap avec Ronit Roy, Tejaswini Kolhapure.

Dans une métropole indienne, une petite fille est enlevée dans une rue animée. Son père l'avait laissée dans une voiture pour 10 minutes. Il est acteur et passait voir son impressario et ami pour une affaire professionnelle. Se rendant compte de la disparition, les deux hommes se jettent à la poursuite du premier suspect -qui finit sous les roues d'une voiture- puis dans une enquête pleine de rebondissements. Premier souci : le flic chargé de l'enquête n'est autre que le beau-père de la petite fille disparue... Et il n'est pas très arrangeant.
Une plongée palpitante dans la complexité de la société indienne, où l'on croise des tas de malaises et de mal-être, avec un point d'orgue final affreux et magistral.

Sorti en mai 2014









Leviathan, film russe de Andrey Zvyagintsev avec Aleksey Serebryakov, Elena Lyadova

Le synopsis de Allociné :  

"Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage.
Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif..."

Un superbe film très dramatique, où l'on approche les rouages pourris des pouvoirs locaux en Russie. Comme dans "Ugly", les victimes vont se retrouver sur le banc des accusés...

Sorti en septembre 2014







GiédRé



J'adore son air ingénu quand elle chante des horreurs...






Il y a un versant féministe sympathique dans sa chansonographie :