dimanche 31 mars 2019

A propos d'Olivier Basselin

J'ai reçu la photo d'un extrait de notice historique parlant de la vie légendaire de ce normand de Vire.
Il me revint en mémoire que jadis, nous écoutions le groupe Sélune qui évoquait en chanson ce poète (la Sélune est une rivière normande). Ces chants sont des interprétations de textes du manuscrit de Bayeux écrit au XVème siècle.










Merci Pierre-Elie ! 





Un texte grivois à double sens ?

Dieu mercy, j'ay bien labouré,
Aussi ma charrue est lassée;
Jamais je ne l'atelleray,
Tant qu'el soit ung peu reposée (bis)

J'avois deulx beufz et I poulain
Qui soulloyent bien tirer d'accord.
Mais le rouge a le cueur si vain,
Qu'a bien petit qu’il n’en mort.

Hellas! il est bien enhané
De la grant douleur que j’avoye,
Dont j’ay laissé, bien estonné,
 La charruette enmy la voye.

***

Je lesray ma terre gesir
Qui se voulsist bien labourer,
D’en voir le fruict j’ai grand desir;
 Dieu m’y doint bien perseverer.

Mais il y a ung feugueray
Qui est l’orée d’une valée,
Où j’ay par maincte foys bouté
 Ma charrue jusqu’à la roye.

***

 Il fault mon poullain reposer
Et froter et tenir chault,
Car il ne se veult disposer
 A labourer, le cueur luy fault.

En tout temps, esté et yver,
Volluntiers je laboureroye,
D’acord, de hait, sans estriver:
 J’y prends soullas, plaisir et joye




mercredi 27 mars 2019

Les disparus du phare, de Peter May

Connaissez-vous un auteur de romans dont vous pouvez dire à coup sûr que chaque bouquin va vous accrocher au point que vous ne pourrez plus poser le truc après deux pages lues ?

Moi oui.
C'est Peter May.

Là, dans les disparus du phare, l'intrigue développe deux fils narratifs. Un homme s'éveille sur une plage d'Ecosse (sur une des îles Hébrides qu'on visite avec les protagonistes). Il est amnésique. Ses recherches le portent à croire qu'il habite à Edimburg. Il se pointe à l'adresse dite et connait une grave déconvenue : personne ne le reconnait… Là commence le second tableau, on y suit la grande ado de cette maison, qui ne se remet pas du suicide de son père deux ans plus tôt...

Après ça si je vous colle le résumé du Rouergue, vous ne ferez pas facilement le lien avec mon intro...

"
Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Tétanisé par le froid, le cœur au bord des lèvres, frôlant dangereusement le collapsus. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est ; seul affleure à sa conscience un sentiment d’horreur, insaisissable, obscur, terrifiant. Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayée par les vents lui échappent, d’autres les connaissent fort bien. Alors qu’il s’accroche à toutes les informations qui lui permettraient de percer le mystère de sa propre identité, qu’il s’interroge sur l’absence d’objets personnels dans une maison qu’il semble avoir habitée depuis plus d’un an, la certitude d’une menace diffuse ne cesse de l’oppresser. Muni, pour seuls indices, d’une carte de la route du Cercueil qu’empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d’un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d’îlots perdus dans l’océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d’urgence vitale.
Revenant à l'archipel des Hébrides où il a situé sa trilogie écossaise, Peter May nous emporte dans la vertigineuse recherche d’identité d’un homme sans nom et sans passé, que sa mémoire perdue conduit droit vers l’abîme.
"
J'ajoute juste que ça cause vachement d'environnement et d'abeilles !

Lisez Peter May, vous pourrez mourir en paix !






Peter May 










dimanche 24 mars 2019

Dur ou mou, pour le brexit !


On ne traite pas avec un état qui réinvente la prédation puis -dans de nombreux cas- la revente d'êtres humains. A la différence près du travail forcé -puisqu'il s'agit d'enfants- on a là un système criminel organisé, institutionnel, aussi abject que l'esclavagisme d'autrefois.

Il faudrait que cela soit dénoncé clairement au niveau de l'UE pour qu'aucun état membre ne s'amuse à reprendre ces merveilleuses pratiques dérivant de l'ultra-libéralisme...

Il faut absolument être au courant de ces abus pour pouvoir contrer leur expansion...
Merci d'écouter ceci attentivement !



vendredi 22 mars 2019

La chute de l'empire américain, de Denys Arcand

Tabarnac allez voir ça !

Un polar qui est en même temps un film social prenant la défense des déshérités du Canada, un presque documentaire sur les paradis fiscaux permettant aux tricheurs de s'en mettre de côté sans passer par le fisc et même un vrai film comique, avec là-dessus le gâteau à la crème savoureuse de la langue du Québec, là franchement ça ne se loupe pas !

Après, vous faites ce que vous voulez de votre vie...

La seule question que je vous poserai quand vous l'aurez vu, et pisqu'on cause de trilogie avec "La chute de l'empire américain" (1986) et "Les invasions barbares" (2003) c'est :
c'est quoi t-est-ce le lien trilogique des trois ensemble ? 
Y'en a forcément, ok ?





La lune d'hier soir

ronde et souple comme un sable roux
gazelle blonde de mes insomnies
que je fus été voir luire sur mon perron joli

comme un point sur le pommier noir du voisin.





















Petit retour chez Siaudeau, listes de courses...

http://lameduseetlerenard.blogspot.com/2019/03/listes-de-courses.html


Profitez en pour courir le renard ou la méduse.

jeudi 21 mars 2019

Fleur-de-Tonnerre, de Jean Teulé

Nous revoici en Bretagne, au milieu du XIXème siècle. L'histoire de cette domestique issue du monde paysan morbihannais est aussi une des chroniques judiciaires les plus saisissantes de l'histoire de la justice contemporaine. Hélène Jégado, du village de Plouhinec dans le Morbihan, est tout simplement la plus grande serial killeuse de l'histoire de France : 60 victimes sur 97 tentatives d'empoisonnement ! Et encore, elle n'a sans doute pas tout avoué.

Jean Teulé propose une version romancée de cet itinéraire hors du commun.
Lecture possible.






mercredi 20 mars 2019

Tant qu'il y aura des ogres, expo géante de Lydie Arickx

Au château de Biron, bâtiment magnifique qu'on visite en même temps que l'oeuvre.






































































Le petit Poucet



























La frontière du silence



























La Harpie



























L'ogresse-mère











L'insomnie

















Le collier de l'ogre devant Le grand bleu



























Crâne et collier


























Icare devant La peur



























L'homme qui marche



























Masque









Grandeur nature




Je vous laisserai découvrir par vous même l'extraordinaire cuisine de l'ogre. Et tout le reste, c'est géant !







mardi 19 mars 2019

Celle que vous croyez, de Safy Nebbou


Sorti le 27 février, adaptation du roman éponyme de Camille Laurens

"Pour épier son amant Ludo, Claire, la cinquantaine, se crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara, une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, le meilleur ami de Ludo, est immédiatement séduit. Dans l'engrenage, Claire tombe à son tour éperdument amoureuse de lui. Si tout se joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigineuse où réalité et mensonge se confondent."
Synopsis UGC

Dans l'invention des relations amoureuses des personnes de plus de 50 ans, l'asymétrie des chances entre hommes et femmes a souvent été décrite, justement dénoncée comme une injustice dont les femmes sont victimes. Il est plus aisé à un homme de retrouver une relation  à cet âge, le plus souvent avec une partenaire plus jeune, que l'inverse. Dans la société apparait consécutivement la silhouette d'une femme abandonnée, perdue, quelquefois amère, voire aigrie et possiblement revancharde. Ce portrait existe aussi en masculin, plus rarement donc.
D'une certaine façon, c'est à ce profil que le héros de ce film (Claire, jouée par Juliette Binoche) essaie grâce aux réseaux sociaux, d'échapper fuyant cette fatalité en contactant un jeune homme (l'ami de celui qui l'a laissée) à travers un faux profil créé sur internet*. Elle y arrivera en partie, bénéficiant dans un premier temps de l'adhésion du partenaire, qui se montre empressé de répondre à cette approche à distance… Elle adhère si bien à son personnage virtuel qu'elle réussit même à se faire croire à elle-même qu'elle a réellement 24 ans.
Malheureusement, ce qui est un jeu au départ, se révèle piégeux, à mesure que la femme tombe amoureuse "pour de vrai" du jeune homme.
Ce film pose donc de vraies questions d'actualité, il n'est pas très optimiste (Juliette Binoche, qui est incroyable dans ce rôle, pleure beaucoup) même si c'est une tentative de libération féminine.

Mais c'est un formidable scénario, la deuxième moitié de cette histoire est pleine de surprises...

*Attention ce n'est pas dit clairement dans le film, c'est une proposition de ma part...




















François Civil et Juliette Binoche


dimanche 17 mars 2019

Toponymie et patronymie en Périgord

Un domaine passionnant. Jean-Louis Lévêque maitrise le sujet -et la langue occitane- de façon magistrale.

C'est sur le site des Archives Départementales de la Dordogne, ce sont eux les organisateurs.


La conférence

jeudi 14 mars 2019

Asterios Polyp, de David Mazzuchelli

Un roman graphique de toute beauté, assez intello, complexe dans la narration, et que j'ai envie de qualifier de brillant. L'histoire d'un type qui est prof d'architecture dans une université étasunienne, unique dans son genre et indépendant de façon maladive. Limite de mauvaise foi pour se démarquer du monde.
Son quotidien, dans la vie privée comme au boulot, est passionnant, toujours inattendu, et finalement, ce type qui semble inaccessible, inflexible, insensible aux autres sera quand même attentif aux remarques de sa chérie, une femme remarquable qui sait composer et communiquer avec cet ours…













Je l'ai lue en français...




Merci jean-Luc pour cette suggestion !








dimanche 10 mars 2019

Warmshowers, le réseau des cyclistes randonneurs

Si l'idée d'accueillir chez vous des cyclistes de passage ne vous effraie pas, et si vous faire héberger vous-mêmes lorsque vous êtes en balade vous convient, collez-vous au réseau Warmshowers !
Ce que j'aime dans cette communauté, c'est l'idée de partage réciproque, le "donnant-donnant", mais comme les personnes qui vous hébergent ne sont pas les mêmes que celles que vous accueillerez à votre tour, il n'est question ici que de confiance et de générosité.
Mais en plus, vous n'aurez que très exceptionnellement de mauvaises surprises. Je n'en ai pas encore eu sur les 7 ou 8 voyageurs que j'ai reçus. Il y a la même garantie que pour Blablacar avec le système des avis qu'on laisse sur sa page. Les insupportables sont éliminés !

Dernière visite dans mon logement provisoire de Champcevinel : Rebecca, une jeune voyageuse anglaise, qui remonte tranquillement toute la France, pour atteindre Le Havre, prendre le ferry et rejoindre la région du "Lake District" où elle habite..




























Je dis qu'elle remonte "tranquillement" mais elle est très en forme… Elle fait des étapes de 80 ou 100 km, dans notre  "hilly" Périgord, c'est franchement beaucoup, chargée de plus comme elle l'est (elle a tout le matos pour être autonome en camping…)

Elle a fait une étape de plusieurs jours à Bordeaux, où sa maman l'a rejointe.

















samedi 9 mars 2019

Chez les gilets jaunes de Trélissac (Périgueux, Dordogne)

Ce week-end, ils ont invité une bonne flopée de graffeurs de toute la France. L'idée c'est de faire de ce bâtiment commercial décrépit (un ancien Mammouth abandonné depuis des lustres...) une oeuvre. Tout sera repeint (extérieur et intérieur).
J'ai adoré l'ambiance.

Ils expliquent que ce rendez-vous ne plaît guère à la Préfecture, mais qu'ils ont eu envie de montrer qu'ils n'étaient pas les protestataires incultes et imbéciles pour lesquels on veut les faire passer...

En tout cas, cela révèle une grosse capacité organisatrice.

Et autre chose : pour ceux qui pensent que le mouvement va s'épuiser, ils sont en train de planifier une action dans le sud de la Dordogne, pour juin prochain...






















































jeudi 7 mars 2019

J'veux du soleil, de Gilles Perret et François Ruffin


Une soirée militante qui fait du bien, (Merci Ciné-cinéma !) avec cette avant-première du film des fakiriens  Perret et Ruffin. Et enfin une vraie défense des gilets jaunes !

Car enfin, ces gens qui se rassemblent aux abords des cités mais en restent définitivement exclus, ils se battent pour leur survie tout simplement. C'est aussi pour cela qu'ils ne lâcheront pas.

Un des point centraux de ce documentaire qui leur laisse de bout en bout la parole est de montrer qu'on n'a pas là affaire à des fachos sauvages xénophobes et antisémites. Je fais partie des gens très nombreux qui ont eu cette crainte au début du mouvement, en novembre. Je n'ai pas adhéré d'emblée.

Allez voir ce film qui raconte des quotidiens ordinaires souvent désespérés, mais ça c'était avant, car presque tous disent qu'ils ont trouvé sur les ronds-points une fraternité et une solidarité qu'ils pensaient disparue dans l'égoïsme et le consumérisme...

La grande salle était pleine avant-hier, le public a longtemps applaudi ce film et son co-auteur (Gilles Perret qui était présent). Il a commencé par présenter les conditions de tournage, 6 jours d'affilée, sans préparation et ensuite en brûlant les étapes du montage, de l'étalonnage, etc... pour pouvoir le montrer à chaud. C'est donc une performance de vidéaste.

Enthousiasmant !


Résultat de recherche d'images pour "j'veux du soleil ruffin"























mardi 5 mars 2019

Jusqu'à la garde, de Xavier Legrand

Pas facile de faire un film intéressant sur ce thème archi rebattu du couple qui se sépare. Certes ici, contrairement à la plupart des situations de départ, le jeune fils du couple semble avoir choisi son camp. Il ne cherche pas à recoller les morceaux, il ne veut plus voir son père, point barre. Cela ne suffirait pas à en faire un objet passionnant, même si le spectateur a tout de suite envie de se faire sa propre idée sur les torts des uns et des autres.
J'ai écouté Xavier Legrand parler de sa façon de construire le récit. Ce type est un méthodique qui suit une idée directrice : comment susciter l'intérêt du spectateur à chaque instant ? Au montage, il traque les creux possibles d'ennui cachés dans son histoire. Et il y arrive car à la fin, on se dit que cette aventure était somme toute assez ordinaire, mais qu'on ne s'est pas lassé de suivre cette famille en crise.
Le jeune comédien Thomas Gioria est hyper crédible, et les parents, joués par Denis Ménochet et Léa Drucker semblent vraiment avoir "la gueule de l'emploi", si vous m'autorisez cet écart, ce qui est évidemment le signe d'une performance d'acteurs...































lundi 4 mars 2019

Ils ont combattu pour la Patrie, de Mikhaïl Cholokhov

Qui se souvient de cet auteur soviétique, né en 1905 et mort en 1984 ? Pourtant il obtint le prix Nobel de littérature en 1965. La lecture de biographies de ce russe nous convaint que c'est l'auteur d'une oeuvre majeure, "le Don paisible", et que le reste de ses écrits n'est pas à la hauteur de ce roman remarquable, souvent comparé à "Guerre et Paix" de Tolstoï.
Pourtant, la lecture d' "Ils ont combattu pour la patrie", est enthousiasmante, les hommes sont des personnalités riches et leur langage a cette verve qu'on devait trouver effectivement chez ces soldats aguerris qui ne se parlent qu'en s'invectivant, presque toujours sur un ton ironique et acerbe.
On se trouve dans les plaines de l'Ukraine, lors du repli de l'armée rouge devant la progression des panzers allemands, après qu'Hitler ait dénoncé (trahi) le pacte germano-soviétique. Le roman fait un portrait élogieux de ces résistants, il les dresse en héros, tout en montrant leurs faiblesses humaines sans complaisance. Je pense que ces hommes ont vraiment existé. On connaît l'incroyable résistance de cette armée repliée ensuite sur Stalingrad, et comment ils se sont sacrifiés par bataillons entiers pour résister à la Wehrmacht.
Ceci dit, la lecture du Don paisible devrait être la meilleure façon d'approcher cet auteur qui fut tout de même, il faut le préciser, un vrai apparatchik soviétique, membre de grandes académies et proche des dirigeants de l'URSS qu'il accompagna à l'occasion lors de voyages officiels à l'étranger.





























C'est dans cette édition antique sur un exemplaire très abimé, que j'ai lu ce texte...

Merci Jacques pour cette suggestion !
 

dimanche 3 mars 2019

Extrait de Children's corner Suite puis Toccata, album Mister Swing meets Debussy


Avec une pensée affectueuse pour Bapt, qui a intégré des orchestres grenoblois en s'essayant cette fois à la trompette...





Mais son instrument de départ, c'est le piano...




samedi 2 mars 2019

Je me souviens (62)

être passé par hasard dans le lotissement de villas (ils les appellent "chalets") sur pilotis qu'on voit au début de 37,2 le matin, le film de Jean-Jacques Beineix, avec Béatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade qui quelques années auparavant, m'avait tellement impressionné. Ce film date de 1986.
C'était l'été, j'étais avec une amie, nous avions nos sac à dos et nous cherchions ma famille qui avait loué un appart dans le secteur de Gruissan (dans l'Aude). En fait ce n'était pas du tout dans ce secteur.
Tout tourisme culturel de pèlerinage est impossible ici, le chalet est brûlé, réellement, par  Betty dans le film… Cet endroit étonnant est situé en bord de mer Méditerranée, un moment dans le film, il y a un plan silencieux où l'héroïne aperçoit une goélette, toute voile dehors, passer au-dessus de la digue. Dans ce film étrange, c'est un pur moment de poésie.








J'ai tout plein d'amis au MEDEF, Frédéric Fromet et les Ogres de Barback







J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
Pour faire du pognon je vendrais père et mère
Le laisser-aller du pauvre m'exaspère
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
Mon dieu c'est le patron qui vire, qui dégraisse
Et qui impunément se tire avec la caisse
Je gère mon foyer comme une entreprise
Ma femme est employée à l'Ajax et au Pliz
L'autre jour elle a voulu faire grève la feignasse
On aurait dit une fonctionnaire
Agiter ainsi le chiffon rouge c'est dégueulasse
C'est prendre en otage la poussière
J'y ai dit : Si tu gueules, je te délocalise
On verra si en Chine, tu joues les insoumises
Quand on a la chance d'avoir un boulot on s'écrase
J'en connais tant qui voudraient ta place
Je t'en prie ma chérie ne me donne pas l'occase
De t'lourder pour la chômeuse d'en face
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
La bourse c'est ma vie, j'ai une tronche de CAC
La hausse du pétrole brut c'est mon aphrodisiaque
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
Au-dessus de mon pieu j'me suis fait un poster
Avec Le Figaro et ses pages financières
Tu veux des RTT, tu veux des vacances
Reprends ton balai, mets-le toi où je pense
Le temps libre c'est pour les poètes, les mollasses
L'homme s'épanouit dans le labeur
Me dis pas qu'avec ton aspiro tu n'es pas jouasse
Qu'il ne suffit pas à ton bonheur
Tu veux toucher une prime, tu veux une augment'
T'auras pas un centime, pense aux dividendes
De nos actionnair's qui ne sont pas tous philanthropes
Eux qui jugent plutôt d'un bon œil
Les plans de licenciement pourvu que ça rapporte
Des pépètes dans leur portefeuille
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
C'est pas moi qui bosse, et je m'en mets plein les fouilles
En pleurnichant Maman, les impôts me dépouillent
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
C'est pas moi qui bosse, j'ai des grouillots sympas
Qui comptent pas leurs heures pour mon assistanat
Tes acquis sociaux, tes droits et ta retraite
Pourquoi pas ton salaire?
Je les fais disparaître
Il n'y a pas que toi qui saches faire le ménage
Qu'on me donne mon costume tout gris
Et dans le code du travail je te fais un carnage
Pour que tu sois corvéable à merci
Madame se rebelle? Madame fait sa fofolle ?
Voila qu'elle en appelle
Au porteur de banderole
C'est pas des syndicats qui vont me filler la frousse
Pas trois bolcheviks à la Bastille
C'est pas ta chienlit qui va gouverner, allez ouste
En choeur chantons travail, patrie, famille
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
Tout doit être profit, tout doit être rentable
Cette chanson est nulle, elle m'rapport'ra que dalle
J'ai tout plein d'amis au MEDEF
Ma religion c'est le bénef
Je comprends pas les gens qui vivent au RSA
Alors que le climat est bien meilleur en Suisse