vendredi 31 août 2012

Naître sous une lourde étoile

Le 13 mai 1904, vers 11h00, nait Salvador Dali, à Figueras. Ses parents avaient eu un premier garçon en 1901, mort à 22 mois. Il s'appelait lui aussi Salvador...

L'excellente autobiographie de Dali commence ainsi :
"A six ans, je voulais être cuisinière. A sept, Napoléon. Depuis,mon ambition n'a cessé de croître comme la folie des grandeurs." (Chapitre "Suis-je un génie ?")

Parcourir les pointes du triangle de l'Ampourdan s'avère passionnant.















Figueres : lieu de naissance de Dali, c'est là qu'il a lui-même pensé et aménagé son musée, le "théâtre-musée Dali".
Portlligat : Maison de Dali et de Gala, construite peu à peu sur les ruines d'une étable, à mesure que le succès apportait au peintre des moyens nouveaux, dans une crique (à l'époque) déserte près de Cadaquès. Conservée dans l'état avec tous les objets de leur vie quotidienne.
Château de Pubol : lieu acquis par le couple mais choisi par Gala comme résidence personnelle. Elle y finit sa vie, après quoi Dali vint y résider à son tour jusqu'à sa mort.



















Salvador Dalí (1904 - 1989) et sa soeur Anna Maria Dalí (1908 - 1989) en 1925 © Fundation Gala Salvador Dalí

Une caractéristique de l'Ampourdan souvent rappelée quand on évoque la vie de Dali : c'est une terre où souffle la tramontane, et quelquefois longtemps, fort, au point que ce vent têtu a la réputation de rendre les gens fadas. Dali dans le récit de sa vie, raconte qu'il a lui-même toujours exercé une attraction spéciale sur les personnes mentalement fragiles qu'il croisait. Il ajoute que bien sûr, lui-même ne l'était pas du tout. Il est question en particulier, d'une certaine Lidia, amie des Dalis, veuve et mère de pêcheurs, dont les raisonnements sans queue ni tête fascinaient les visiteurs de Portlligat.




A deux, c'est mieux !

titre emprunté à Philippe Meyer, dans son émission de chanson thématique radiophonique (une rubrique de "La prochaine fois je vous le chanterai").

Pour les grands qui pensent que de la complicité peut s'immiscer dans les moments de lecture.

Là.


Je me souviens (7)

de l'odeur dans la salle d'attente du dentiste, Monsieur C., à Laval, qui faisait vraiment mal à chaque fois, avec sa roulette et son attirail à l'ancienne, tout droit sorti des coulisses de Brazil. J'étais petit et il fallait toujours "dévitaliser" les dents. Dévitaliser est un verbe qui sent le cabinet dentaire.

mercredi 29 août 2012

Belle du Seigneur

Y'en a qui disent que tant que vous avez pas lu ça, vous avez rien lu, ou bien qu'une fois que vous avez lu ça, vous pouvez aller vous coucher, c'est bon, le reste, c'est du Reader's Digest. C'est vrai qu'on a l'impression d'avoir un lingot dans les mains, pas seulement par la masse de papier (1100 pages dans l'édition Folio de poche) mais parce que ça brille de tas de feux qu'on se demande comment il a fait le type pour inventer un truc pareil. Je ne me sens guère de taille à faire un commentaire littéraire quelconque, je dirai seulement que sur le thème de la passion amoureuse, je n'avais rien lu de si riche, si pertinent, si détaillé, si malin. Il est aussi beaucoup question de la volonté de passion amoureuse, pas toujours consciente. On a droit à l'analyse ou au démontage de tous les ressorts, pas toujours avouables des élans du coeur. L'hypocrisie, les faux-semblants, les menus mensonges y compris envers soi-même, sont exposés là sans pitié. S'agit-il d'une cruauté sans pareille, ou est-on en présence d'un propos hyper-réaliste, utile et bienfaisant ? Le sommet du démontage de la mécanique amoureuse se trouve, à mon avis, au moment où Solal réussit, comme dans un paroxysme de cynisme, à séduire Ariane.
La critique sociale, très présente dans l'analyse du fonctionnement des fonctionnaires de la SDN, ou dans les moeurs pourries juqu'à la moëlle de la bourgeoisise genevoise, est pour moi un thème secondaire de l'oeuvre (Wiki le propose comme thème premier du livre).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_du_Seigneur

Autre réussite incroyable : le maniment des styles les plus variés, à mesure que la narration est menée par les différents personnages.
Je ne suis pas encore tout à fait au bout, mais il semble évident qu'on a droit là, à une belle et cruelle tragédie...



mercredi 22 août 2012

RECOMPENSE


Si vous êtes raisonnables toute la semaine
Si vous faites bien vos devoirs
Si vous apprenez bien vos leçons
Si vous ne vous battez pas avec vos camarades
Si vous ne tirez pas la queue du chien
Si vous mangez bien votre soupe
Si vous ne faites pas crier votre grand-mère
Si vous vous lavez les mains avant de vous mettre à table
Si vous vous brossez bien les dents
Si vous allez vous coucher sans pleurer
Si vous faites votre prière tout seuls
Si vous êtes bien sages avec maman
Dimanche on ira voir papa à l'asile.


Louis CALAFERTE (1928-1994)

lundi 20 août 2012

Caryl Ferey, il a un style à lui.

C'est très évident après la lecture de Haka (j'avais beaucoup apprécié "Zulu", auparavant). C'est une forme d'écriture qui côtoie sans cesse la poésie, aime les métaphores et complexifie délicieusement la psychologie des personnages, qui n'offrent jamais de profil simpliste ou uniformes. 
Ça se lit comme un roman , d'ailleurs c'en est un.
Par ailleurs, c'est un breton d'adoption, car il est né à Caen. Mais franchement, je vois pas le rapport.


Calais-Douvres, choisissez "My Ferry Link"

Pour soutenir les employés d'un groupe qui a coulé, et qui donnent l'exemple d'une forme d'autogestion qui pourrait montrer la voie pour nombre d'entreprises "liquidées"...

http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/08/20/premiere-traversee-transmanche-d-un-navire-my-ferry-link-qui-reprend-le-flambeau-de-seafrance_1747641_3234.html#xtor=RSS-3208
















Crédit photo : JDD.fr (pas d'auteur indiqué)

En Russie, les Pussy Riot ne demanderont pas la grâce présidentielle

Les trois jeunes femmes du groupe de punk russe Pussy Riotcondamnées vendredi à deux ans de camp pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine dans une cathédrale, ne vont pas déposer de demande en grâce présidentielle, selon leurs avocats, Nikolaï Polozov.
Les avocats ont posé aux trois jeunes femmes la question d'une éventuelle demande en grâce présidentielle juste après l'énoncé des peines vendredi, et "littéralement, elles ont répondu : 'qu'ils aillent au diable avec cette grâce'", a précisé M. Polozov. Il a, par contre, réitéré l'intention de la défense de faire appel de cette condamnation, dès qu'une copie du jugement leur sera remise.
"C'EST À LUI DE NOUS DEMANDER DE LE GRACIER"

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, ont été condamnées à deux ans de camp chacune pour "vandalisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté en février une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.

 

Crédit photo et texte http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/08/20/en-russie-les-pussy-riot-ne-demanderont-pas-la-grace-presidentielle_1747705_3214.html#ens_id=1287272&xtor=RSS-3208


Y'a des nanas russes qui ont du caractère et un sourire carnassier bien sympathique. Le seul point contestable, c'est cet appel à la vierge, comme si le ciel pouvait sauver les hommes de leur immense bêtise... (ndr)



On the road to Spain

A Força Real (Pyrénées Orientales - 507 m. d'altitude)
















Autoportrait au miroir circulaire.
















Vue de Força Real.

Localisation de Força Real et de Collioure (près d'Argelès)














Collioure

































































































Une idée chouette : l'affichage dans la rue de reproductions de tableaux là où se trouvait -à peu près- le peintre.
















Les toits de Collioure, Henri Matisse, 1905 ou 1906.

mercredi 8 août 2012

Pompadour, le 7

Joli site. Visites décevantes. D'abord le château. On sent bien que le gars qui mène, c'est un employé du haras, passionné de chevaux. On passe beaucoup de temps dans l'écurie de Mme Poisson (la maîtresse de Louis XV). Quant à l'histoire, euh...
















Cette vue très ancienne du chateau a été réalisée hier.

Après, on a visité le haras avec le même guide.

On a vu des extraits de chevaux.
















çui-ci, il a été offert à Chirac par le roi du Maroc. (et, à l'instar de Desproges, je pose la question : "Qu'est-ce que ça peut foutre ?")

çui-là, y'en avait qu'un bout...
























Ils n'élèvent pas que des chevaux au haras.
















Par contre, ils peuvent faire preuve d'humour.
















Et par la fenêtre des écuries, on voyait ça.

















Pour concluer, je déconseille formellement ces visites, à moins d'être avec des copains pour rigoler un bon coup, mais quand même, ça fait cher de la rigolade (11 €), et sauf dans le cas très rare où ce n'était qu'un prétexte pour faire une virée à moto dans le soleil avec sa chérie.

Photomaton

J.O. : derrière le cirque charmant des athlètes qui rient et qui pleurent,

les marques, les multinationales nous préparent un monde ravissant (du verbe ravir = voler).

http://scinfolex.wordpress.com/2012/07/27/comment-la-propriete-intellectuelle-a-transforme-les-jeux-olympiques-en-cauchemar-cyberpunk/

Où l'on apprend que la mamie qui tricote un pull avec les anneaux olympiques pour le vendre au profit de son association fera bien de demander l'autorisation : c'est un droit réservé...

dimanche 5 août 2012

Je l'ai trouvé dans ma bibliothèque,

sans savoir d'où il pouvait venir.

J'ai bien aimé, c'est léger, drôle, very British, et ça m'a fait penser à Jérome K Jérome, avec ses bonhommes, là, les trois, dans son rafiot.
L'héroïne (Miss Seeton) est une vieille dame un peu gaga, employée par Scotland Yard, parce que soit qu'elle a de la chance, soit qu'elle est très fine, elle arrive à dénouer des affaires compliquées, mais sans en avoir l'air, toujours avec son air innocent... Ce qui est sympa, c'est qu'on ne sait jamais si elle cache bien son jeu, ou si elle est réellement toquée...

























Dans le genre policier anglais, Miss Seeton a la particularité d'avoir été l'héroïne de trois romanciers qui se sont succédés...

"Emily Seeton est l'héroïne d'une série de romans policiers humoristiques, écrits par trois écrivains différents : créée par Heron Carvic en 1969, elle vivra sous la plume cinq aventures, jusqu'en 1975. En 1990, les aventures de Miss Seeton seront reprises par Roy Peter Martin sous le nom de Hampton Charles pour trois romans, puis de 1991 à 1999 par Sarah J. Mason sous le pseudonyme de Hamilton Crane (les initiales H et C étant conservées en hommage à Heron Carvic). Si les romans de Hampton Charles restent fidèles à ceux de Heron Carvic, ceux de Hamilton Crane montrent une nette évolution des personnages, à tel point que seuls les noms restent familiers aux lecteurs des premiers épisodes."

Notice Wikipédia

samedi 4 août 2012

Mimos, c'est fini !

En grande beauté. J'ai été emballé par les 5 filles islandaises, qui s'amusent à faire un répertoire des douleurs de la féminité, des cauchemars de fillettes, des obsessions et des pressions que subissent les femmes.

"Teach us to outgrow our madness", de la cie Shalala

Pourtant, ce n'est pas un spectacle féministe à proprement parler. C'est une proposition de mise en scène de quand la douleur intime devient insupportable et qu'il faut qu'elle s'exprime par l'hystérie...
Tout ça dans un délire d'espaces hypersymboliques où la rage et la fureur s'expriment à plein. C'est la première fois que je vois distribuées des boules quiès à l'entrée d'un spectacle... C'est vrai que la bande-son est un peu forte par moments, mais c'est pour mieux ressentir les vibrations (plusieurs fois, on reçoit comme les battements d'un coeur).









La vidéo résume bien cette proposition délirante que j'ai été le seul, semble t-il à apprécier...




Là on est bien d'accord, le festival Mimos a depuis 3 - 4 ans un succès très évident...

http://www.sudouest.fr/2012/08/05/60-000-spectateurs-a-perigueux-pour-mimos-787552-1980.php

Nuit, sans hésiter...

Maintenant qu'on l'a vu, on peut le recommander. Ils sont tous très bons, ils s'amusent en jouant, le texte est superbe. C'est drôle et beau comme un conte ancien.
A l'abbaye de Boschaud, la nuit est tombée et tout s'est dénoué dans l'ombre ou à la lueur des torches...

http://nuit2012.overblog.com/

















Ici même, devant ces arches...
















Crédit photo.

Il reste 4 séances, du 6 au 10 août... 

 

jeudi 2 août 2012

Conjugaisons et interrogations

J’irai je n’irai pas j’irai je n’irai pas
Je reviendrai
Est-ce que je reviendrai ?

Pourtant je partirai (serais-je déjà parti ?)
Parti reviendrai-je ?
Et si je partais ? Et si je ne partais pas ? Et si je ne revenais pas ?

Elle est partie, elle ! Elle est bien partie. Elle ne revient pas
Est-ce qu’elle reviendra ? je ne crois pas. Je ne crois pas qu’elle revienne
Toi, tu es là Est-ce que tu es là ? Quelquefois tu n’es pas là.

Ils s’en vont, eux. Ils vont ils viennent
Ils partent ils ne partent pas ils reviennent ils ne reviennent plus

Si je partais, est-ce qu’ils reviendraient ?
Si je restais, est-ce qu’ils partiraient ?
Si je pars, est-ce que tu pars ?
Est-ce que nous allons partir ?
Est-ce que nous allons rester ?
Est-ce que nous allons partir ?

Jean Tardieu

Huis clos conjugal

Un homme se réveille à l'hôpital, il est amnésique. Une femme vient le chercher, elle dit que c'est sa femme. Il veut bien.
Mais que s'est-il donc passé ? La femme a sa version, que l'homme écoute avec attention...

Une écriture théâtrale efficace, un face à face psychologique bien vu.