dimanche 2 décembre 2012

Mariage pour tous, le point de vue de Causette, un magazine féminin qui tranche !

Le débat est donc clos.

Monsieur le maire : « Non, mais, madame, vous avez vu la tête de votre fiancé ?! Vous imaginez un peu l’état de vos futurs enfants ? Je suis désolé, vraiment désolé, mais je ne peux pas faire ça, question de conscience. » Il désigne alors, visiblement gêné pour lui, un grand monsieur tout blanc planté derrière lui : « Madame, Jean-Bertrand, mon premier adjoint, s’occupera très bien de votre cérémonie. » Il semble vouloir passer à autre chose. « Pardon, Jean-Bertrand ? Vous ne pourrez plus jamais dormir si vous liez madame à ce tromblon ? Ah ! je comprends, il faut dire qu’il est particulièrement laid, le bougre ! C’est votre liberté, mon JB. Écoutez, madame, revenez dans un mois, on a une adjointe aveugle qui doit reprendre son service... On ne lui dira rien pour votre fiancé, hein, et ça devrait passer. » Voilà ce qui arriverait si le président Hollande cédait aux opposants au mariage pour tous en reconnaissant, finalement, « la liberté de conscience » des maires à refuser de marier les couples homos. Avant que l’entourage élyséen ne rétropédale sur les propos du président, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, nous expliquait qu’il faut que les couples homos voient « leur mariage célébré par un officier d’état civil qui le fera avec plaisir ». Ah ! c’est nouveau, ça : on a le droit de ne pas respecter la loi si on ne la kiffe pas ! On va bien s’amuser, sous Hollande ! Ma position est simple. Elle dit qu’il n’y a que deux solutions : soit vous considérez les homos comme des personnes normales, qui méritent de faire partie de la même société que vous et, auquel cas, selon le principe d’égalité, la question de leur accorder le droit de s’unir en mairie ne se pose pas ; soit vous les en excluez, auquel cas vous acceptez de les discriminer et ne pourrez, du coup, vous défendre d’avoir un problème avec l’homosexualité. Être contre le « mariage pour tous », c’est être homophobe. Point.

Le débat est donc clos.

L’égalité, OK, mais entre soi, entre hétéros « normaux ». Aujourd’hui, chez nous, plusieurs catégories sociales sont toujours exclues, de fait, de l’universalité du droit : les femmes, les homos, les handicapés, les SDF, les détenus, les gens du voyage, les étrangers forment une grande classe de sous-citoyens pour qui l’égalité n’est qu’un mot gravé par erreur sur les façades. Égalité, je te mets – par décence envers la vérité – en suspens. Je vais pour cela prendre mon petit rouleau de sparadrap et aller scotcher deux parenthèses au fronton des bâtiments publics, de part et d’autre de ces sept lettres qui auront peut-être un sens ici aussi, un jour. Ça sera notre pétition à nous. Signez-la, et envoyez-moi les photos !

Causette

http://www.causette.fr/le-mag/ 



1 commentaire:

  1. J'ai adoré la petite mise en scène qui m'aurait fait rire, si elle ne décrivait pas une réalité un peu gerbante...
    Bravo à vous!

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