Le débat est donc clos.
Monsieur le maire : « Non, mais, madame, vous avez vu la
tête de votre fiancé ?! Vous imaginez un peu l’état de vos futurs
enfants ? Je suis désolé, vraiment désolé, mais je ne peux pas faire ça,
question de conscience. » Il désigne alors, visiblement gêné pour lui,
un grand monsieur tout blanc planté derrière lui : « Madame,
Jean-Bertrand, mon premier adjoint, s’occupera très bien de votre
cérémonie. » Il semble vouloir passer à autre chose. « Pardon,
Jean-Bertrand ? Vous ne pourrez plus jamais dormir si vous liez madame à
ce tromblon ? Ah ! je comprends, il faut dire qu’il est
particulièrement laid, le bougre ! C’est votre liberté, mon JB. Écoutez,
madame, revenez dans un mois, on a une adjointe aveugle qui doit
reprendre son service... On ne lui dira rien pour votre fiancé, hein, et
ça devrait passer. » Voilà ce qui arriverait si le président Hollande
cédait aux opposants au mariage pour tous en reconnaissant, finalement, «
la liberté de conscience » des maires à refuser de marier les couples
homos. Avant que l’entourage élyséen ne rétropédale sur les propos du
président, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et
ministre des Droits des femmes, nous expliquait qu’il faut que les
couples homos voient « leur mariage célébré par un officier d’état civil
qui le fera avec plaisir ». Ah ! c’est nouveau, ça : on a le droit de
ne pas respecter la loi si on ne la kiffe pas ! On va bien
s’amuser, sous Hollande ! Ma position est simple. Elle dit qu’il n’y a
que deux solutions : soit vous considérez les homos comme des personnes
normales, qui méritent de faire partie de la même société que vous et,
auquel cas, selon le principe d’égalité, la question de leur accorder le
droit de s’unir en mairie ne se pose pas ; soit vous les en excluez,
auquel cas vous acceptez de les discriminer et ne pourrez, du coup, vous
défendre d’avoir un problème avec l’homosexualité. Être contre le «
mariage pour tous », c’est être homophobe. Point.
Le débat est donc clos.
L’égalité,
OK, mais entre soi, entre hétéros « normaux ». Aujourd’hui, chez nous,
plusieurs catégories sociales sont toujours exclues, de fait, de
l’universalité du droit : les femmes, les homos, les handicapés, les
SDF, les détenus, les gens du voyage, les étrangers forment une grande
classe de sous-citoyens pour qui l’égalité n’est qu’un mot gravé par
erreur sur les façades. Égalité, je te mets – par décence envers la
vérité – en suspens. Je vais pour cela prendre mon petit rouleau de
sparadrap et aller scotcher deux parenthèses au fronton des bâtiments
publics, de part et d’autre de ces sept lettres qui auront peut-être un
sens ici aussi, un jour. Ça sera notre pétition à nous. Signez-la, et
envoyez-moi les photos !
Causette
http://www.causette.fr/le-mag/
J'ai adoré la petite mise en scène qui m'aurait fait rire, si elle ne décrivait pas une réalité un peu gerbante...
RépondreSupprimerBravo à vous!