mercredi 28 novembre 2018

Un petit passage par la collapsologie ?

Je me souviens dans les années 1980 avoir discuté de cela avec mes copains, suite à une lecture que j'avais faite ("L'économie mondiale", éd. La Découverte) qui abordait le sujet. Leur réaction était beaucoup dans le doute ou le déni à l'époque.

Passionnant, mais faut un peu de temps (1h50).




mardi 27 novembre 2018

Je crois me souvenir (7)*

qu'il y a quelques années, tu avais marché dans la neige longtemps et à t'observer remonter la pente jusqu'au chalet,  j'avais vu clairement ton souffle en filets de vapeur d'eau fugaces et réguliers et j'attendais ce moment si rare où enfin arrivée tu frôlerais ma joue avec la tienne devenue toute rouge pendant que je réchaufferais le bout de tes doigts dépassant des mitaines dans mes mains chaudes.


*Souvenir fictif

dimanche 25 novembre 2018

Les chatouilles, de Andréa Bescond et Eric Métayer


 Résultat de recherche d'images pour "les chatouilles affiche"

Andréa Bescond est réalisatrice et actrice principale de ce film très impliquant, douloureux même à suivre. Elle joue son propre rôle, de petite fille ayant connu des agressions sexuelles de la part d'un adulte pendant son enfance.

Je propose fainéantement la critique du Monde, sans m'associer aux diverses réserves faites par son auteur... Pour moi le film n'est pas affaibli par le jeu des multiples registres, quand il passe de l'un à l'autre rapidement. La construction est originale, déstructurée de diverses façons, et cela permet au contraire de faire passer habilement toute une palette d'émotions. Bien que très rude, ce n'est pas un film larmoyant, il n'y a pas non plus de désir de vengeance. J'ai beaucoup aimé la traduction de ce chemin de souffrance, ce chaos qui s'ensuit dans toute sa vie d'adulte. On le ressent incroyablement dans cet essai de traduction original...

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Ce serait une mauvaise idée que d’essayer d’abord de faire la part du cinéma, en sortant d’une projection des Chatouilles. La forme de film qu’a pris ce récit n’est qu’incidente, il s’agit d’abord de trouver un nouveau public pour raconter une histoire, le genre d’histoire que pas grand monde a envie d’entendre dans ses détails, dans sa durée – celle d’Odette, une petite fille violée par un homme adulte. Dans l’histoire de cette enfant qui porte (on le répétera souvent au long du film) le prénom du cygne blanc du ballet de Tchaïkovski, est ­contenue l’histoire de la coréalisatrice des Chatouilles – avec Eric Métayer –, Andréa Bescond, qui lui avait d’abord donné la forme d’un spectacle seule-en-scène.
Présenté à Cannes, dans la section Un certain regard, la version cinématographique des Chatouil­les est un film hétérogène qui passe de l’affrontement direct avec la réalité à la fantaisie, de la comédie à la confession à vif, sans toujours négocier très gracieusement ses transitions. Reste que le cœur du film bat si puissamment, qu’il exige et obtient l’attention.

Chronique d’une jeunesse

Odette (Cyrille Mairesse), 9 ans, est la proie de Gilbert Miguié (Pierre Deladonchamps, opaque, ordinaire), un ami de ses parents (Karine Viard et Clovis Cornillac), qui arrache des moments d’isolement avec la petite fille pour la violer. Devenue adulte et danseuse professionnelle, Odette (Andréa Bescond) se débat avec les séquelles du crime, entre toxicomanie et psychothérapie.
Lire le portrait (Festival de Cannes) : Pierre Deladonchamps, reconnu
Le fil de l’histoire zigzague entre l’enfance et l’âge adulte, s’embarque dans des rêves et des fantasmes (d’évasion, pas de vengeance) dans l’intention manifeste d’alléger le poids qui pèse sur le public, au risque d’émousser la force du propos. Le parcours de danseuse d’Odette, de la classe de Madame Maloc (Ariane Ascaride, qui retrouve pour l’occasion son accent du sud) aux cachetons grappillés avec des amies à l’occasion de­ ­publicités ou de petites fêtes, ­divague au point de relever parfois d’un tout autre film, qui serait la chronique d’une jeunesse au début de ce siècle.

Impossible pénitence

Mais, sans doute comme dans la vraie vie, le souvenir et la douleur des blessures reçues reprennent le contrôle du récit. Celui-ci trouve toute sa force dans ce que Les Chatouilles ont de plus clas­siquement cinématographique. Autour de la performance instinctive d’Andréa Bescond, surgissent des personnages qui donnent à cette histoire d’autres dimensions.
Il y a d’abord Carole Franck en thérapeute réticente, qui hésite à se charger d’un cas aussi pesant avant d’y accorder tant d’attention qu’elle sort de son rôle. Et surtout, Karine Viard en mère murée dans sa surdité, son aveuglement. Il faut beaucoup de temps à Odette pour révéler à ses parents ce qui lui est arrivé. Alors que son père plonge dans la contrition, cherchant une impossible pénitence, la mère donne à son remords la forme du rejet. Elle refuse de voir en sa fille une victime, adoptant le discours qui a si longtemps servi à faire rejaillir la culpabilité sur les victimes de viol. Karine Viard ­déploie ce mécanisme d’autodéfense toxique avec une violence d’autant plus saisissante que son personnage semble ne rien voir de sa propre abjection.
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L'article complet de Thomas Sotinel





Lune complice


Le bruit d'un train dans le lointain
Une voyageuse aux cheveux noirs qui somnole
Et toi qui me manques tant

L'ombre des bouleaux qui se penche doucement dans l'obscurité
Quelque chose se blottit là
Et toi qui me manques tant

Sur mon lit une flaque de lumière blanche
Lune complice
Et toi qui me manques tant

Les lampadaires de la rue morts
Nos souvenirs qui s'évanouissent
Un doute fébrile qui fleurit
Me manquais-tu donc tant ?
























mercredi 21 novembre 2018

Des voyageurs à la recherche de douches chaudes...

qui se signalent par le réseau Warmshowers, mettant en lien des cyclistes sur la route en quête d'hébergement. Les membres du réseau peuvent tour à tour être hébergés et hébergeants...


Début octobre, j'étais contacté par Pavel, marcheur tchèque poussant son chariot tricycle, parti de la frontière de son pays avec l'Allemagne, remonté par le sud de l'Allemagne vers l'est de la France, passé à Paris puis descendu plein sud-ouest vers l'Espagne et faisant escale donc chez moi à Périgueux. Drôle de voyageur, curieux équipage. Une bonne soirée en tout cas avec ce zèbre.
Puis il était reparti marchant vers Toulouse et Barcelone, la fin du voyage pour lui.



























Or il y a deux jours, je recevais une demande d'hébergement de deux jeunes chiliens à vélo. C'était OK pour moi, mais ils eurent un problème technique et furent bloqués vers Brantôme. Les gens qui les reçurent ne pouvaient les installer à l'intérieur et leur proposèrent de planter la tente dans le jardin. Une nuit où il fit -2°C ...
Le lendemain j'étais encore dispo, et ils furent accueillis par Felipe un ami et voisin chilien d'origine.

Débarquée en avion en Ecosse, Paulina récupéra deux vélos dans un lieu où il y en avait plein à prendre. Puis, elle prit le train avec ses deux bicycles, pour rejoindre son copain Nicolas (nom de famille Alliende) à Londres. Les vélos n'étant pas équipés pour la rando, ils s'arrangèrent pour se bricoler des sacoches dans des bidons de plastique. Passés sur la continent à partir de Douvres, ils firent escale aux Pays--Bas, en Belgique, puis trouvèrent Paris sur leur chemin vers le sud. Ils filent maintenant vers Toulouse et Barcelone pour prendre un bateau vers le Maroc.
Ces deux-là sont exceptionnels de frugalité. Ils prouvent qu'on peut voyager à très peu de frais.
Ils vivent de récupe, en demandant dans les magasins s'il y a des denrées à jeter. Ils font les poubelles des supermarchés, et cherchent sur les lieux de marché ce qui est invendable. Ils trouvent des hébergements alternatifs dans des squats quand ils sont dans des cités, et sont souvent invités spontanément par des gens de rencontre. Warmshowers aide aussi à se loger sur la route.

Ils prônent la révolution, et ne boivent pas d'alcool car ils sont choqués par ceux qui eux aussi se disent révolutionnaires mais n'ont aucune hygiène de vie et font des excès à tour de bras. Ils y voient (légitimement non ?) une contradiction radicale. Bref des gens passionnants

En discutant, on s'est rendu compte qu'on avait une connaissance commune, un clown de Valparaiso, nom de scène Tuga, qui a gagné le prix du festival off de Mimos, il y a 4 ans. C'est un ami à eux car ils font aussi du spectacle de rue.


























Je les ai envoyés vers Fleurac chez Martine et Pierre...





















Nicolas avec sa magnifique valise à l'ancienne et ses sacoches bidonnantes.





dimanche 18 novembre 2018

D'abord on est allés à St Vivien se promener...















Le long d'un ruisseau appelé l'Euche.

Des gens avaient dissimulé des boîtes dans ce coin de campagne. On les a toutes trouvées.

Sur le retour, on s'est trouvés ralentis à un rond point de la zone commerciale de Marsac, alors qu'on se rendait chez nos amis les maraichers de la ferme des Tistous.


















Je me suis demandé comment les militants de la France Insoumise pouvaient accepter de côtoyer les pourris d'extrême droite dans ces rassemblements fourre-tout... Le seul bon point positif de ces journées, c'est la concentration des nuages au-dessus de la tête du Macron tout puissant...




Je me souviens (56)

qu'autrefois, quand j'étais enfant, mes parents (mon papa surtout) mettaient cette musique, presque uniquement le dimanche matin. Chez moi, on n'écoutait pas souvent de musique. On avait peu de disques vinyls.C'était réservé à des moments particuliers.





samedi 17 novembre 2018

Trouvé et lu le tome 5 des Vieux Fourneaux

désormais universellement reconnu depuis le film (un peu raté malgré de bonnes intentions...).
La thématique se déplace vers l'accueil des migrants en rance, et en Australie, avec le cas de l'île de Nauru, pointé du doigt... Il semblerait qu'on ait là-bas des sortes de camps de concentration australiens de toute beauté où les migrants passent des années hors de toute justice humaine...

Un article du journal belge Le Vif, d'août dernier.

Un tome réussi, même s'il me semble un peu en deça des précédents, moins enlevé peut-être, moins  euphorisant certainement... Cela reste un grand moment de lecture plaisir, accentué par l'impression d'édification qu'on en retire, comme à chaque fois...




























vendredi 16 novembre 2018

Je n'aime pas

me lever la nuit pour passer les ombres à la machine. Elles ne sèchent pas bien dans l'obscurité et je les préfère crasseuses avec leur bonne odeur de passé qui ne reviendra plus.

jeudi 15 novembre 2018

Un amour impossible, de Catherine Corsini

C'est une enfant qui parle et raconte la vie de sa mère en voix off. A l'écran, les jeunes actrices se succèdent pour figurer cette fille née en février 1959 et qu'on voit grandir. La fillette sera élevée par sa mère seule. Son père refusera longtemps de la reconnaître et fera preuve envers sa mère d'un cynisme redoutable. Mais celle-ci toujours amoureuse fera des efforts pour que la relation père-fille soit possible, en particulier lorsqu'il se souvient de loin en loin qu'elles existent et qu'il leur rend visite.
Tout se brise quand lui, le père annonce à la mère de sa fille qu'il s'est marié par ailleurs. Mais il continuera à voir sa fille...

Virginie Efira (la mère) est remarquable, le film est un long fleuve pas tranquille de 2h15 et elle passe par tous les âges de la vie avec une sincérité étonnante, toujours juste avec sobriété sans jamais surjouer. C'est une performance.

Le film finit par poser la question d'une opposition de classe s'insinuant dans la vie des couples, pour tordre les êtres les plus vulnérables, ou les plus humains au départ. J'ai été très remué par ce film.








mercredi 14 novembre 2018

Trouver l'orgasme

Plaidoyer pour un peu plus de respect et d'attention au plaisir féminin...

 



lundi 12 novembre 2018

Will you still know my name ?


Toussaint

Les automnes tombent comme des mouches
Comme on perçoit l'hallali on se couche
C'est l'octobre qui rit là et rend et forclot ses pores éventés
Une espèce d'oxymore des sous-bois, le beau-laid perfide
S'oxyde comme un four à griller ses lamelles
"Ite" pérore l'étole des vanteurs de tout ce que ça crée
Les dépressions venues du large repèsent sur nos foies
Et montrent la voix des extinctions fumasses
On y pense odes et fins tout ce qui est mûr y meurt
Dans un trop gras silence où sombrent en des fosses livides
Des mélopées humaines sensées nous élever

Hors et loin de cette crasse

Tropique de la violence, de Natacha Appanah

Un roman court, choc, coup de poing. Un témoignage aussi, de la situation dégradée de Mayotte, île française saturée de misère. Moïse, un ado arrivé clandestinement sur l'île est recueilli par une infirmière mais lui échappe lentement et est progressivement absorbé par le gang de Bruce, un caïd de quartier, à peine plus âgé que lui.
Le texte est écrit à la première personne, puisque chaque personnage témoigne tour à tour, et chaque chapitre porte en titre le nom de celui qui s'exprime.

Une écriture inspirée, une très belle découverte.

Natacha Appanah, née en 1973, est d'origine mauricienne, ce livre était en 2016 son 7ème roman.






























dimanche 11 novembre 2018

Penché dans le vent, de Thomas Riedelsheimer

Fascinés par son premier documentaire (Rivers and tides) qui suivait pas à pas Andy Goldsworthy lors de ses créations de plein air, nous sommes partis curieux de voir comment évoluait le travail de ce créateur d'exception de land art. La forme du film est très similaire au premier. Il a intégré près de lui sa fille qui l'assiste, mais surtout, il évolué vers plus d'intériorité au sens matériel du terme. S'il y a encore des phases de travail en plein vent (on le voit couvrir des galets de feuilles d'automne humides, emportées régulièrement par des coups de vent) les constructions sont plus monumentales et ont tendance à créer des creux, quelquefois tout simplement dans un bâtiment dont la pièce intérieure est utilisée comme objet transformé. Ou bien forment des espaces creux diversement ouverts sur l'extérieur. 
S'inscrivant dans la création éphémère, il en vient à considérer qu'un homme évoluant lentement à quatre pattes dans le lacis des branches d'une simple haie est une oeuvre visuelle à part entière. Tout comme la gerbe de couleurs qui sort de la bouche d'un homme recrachant des pétales de fleurs.
Mais pour tout dire, on est restés sur notre faim. Pour qui ne connait pas Goldsworthy, le choix du premier film nous parait plus judicieux.

Donc ceci (qui date de 2004) :





















Plutôt que cela (qui vient de sortir) :


























Et puis comme le premier est disponible sur Dailymotion, pourquoi s'en priver ?








La Marseillaise humanisée de Djamel DJENIDI






Je crois me souvenir (6)*

qu'il y a quelques années, j'avais rencontré, assise sur un banc dans la gare d'un tout petit bled, une fille aux cheveux longs tout noirs et qu'après avoir échangé deux mots très banals, nous avions commencé à marcher ensemble en silence dans la campagne, sur les chemins étroits d'une espèce de parc assez sauvage. Elle marchait vite sans m'attendre et à un moment, elle s'est arrêtée sous un grand arbre, s'est retournée, a levé les yeux vers la ramure impressionnante, puis m'a regardé et doucement un léger sourire est apparu sur son visage, comme pour demander malicieusement "Que faisons-nous donc ici ?"

*Souvenir fictif...

Le grand bain, de Gilles Lellouche

Pour moi, c'est un grand film, plein de sensibilité, collant à la diversité des humanités révoltantes, souffrantes, méprisantes, toutes cherchant la voie de sortie, ou seulement le bol d'air (pour rester dans la thématique du film) qui permet de tenir un peu plus loin. C'est à mon avis la première qualité du film : rendre la complexité des situations vécues par ces cabossés de la vie. Avant le côté comique burlesque qui est aussi très présent. D'ailleurs, il faut attendre presque la moitié du film et l'arrivée de l'entraîneuse de choc (Leila Bekhti) pour que s'imposent les situations franchement drôles. Auparavant, on était bien plus proches du cinéma sociétal de Ken Loach que de comédies comme "Little Miss Sunshine" -auquel le film peut faire penser par ailleurs-.
Je trouve qu'il faut rendre hommage à cette brochette d'acteurs, tous des vedettes reconnues, qui ont accepté de se montrer dans leur réalité physique (presque) nue, très peu à leur avantage. Il y a une autodérision formidable dans tout ceci.
Le film fonctionne si bien que la fin heureuse (très idéalisée quand même) passe parfaitement et propose un grand moment d'émotion, je me suis vraiment laissé embarquer...
Les excellents chiffres d'entrées de ce film (presque 1.5 millions de spectateurs rien que dans sa première semaine) montrent qu'une majorité de spectateurs a réagi positivement et s'est (sans doute en partie, c'est une proposition...) reconnue dans ces gueules cassées, par exemple dans le constat déprimant de la décrépitude des corps avec le temps, mais il y a évidemment plein d'autres occasions de s'y reconnaître, plus ou moins partagées dans le monde...
Je ne vois pas de contreperformance d'acteurs qui sont tous convaincants. Sans doute ce scénario leur aura rappelé des petites choses pénibles à eux aussi, cachées derrière ou enfouies sous leur succès de stars.
Magnifique !




























Tee-shirts ?

A l'origine, ce sont des impressions pour T-shirts. Je donne l'adresse mais je les trouve chers. Du reste la plupart peuvent se refaire facilement à la maison avec un ordi, une imprimante à jet d'encre (pas laser), du papier transfert et un fer à repasser...





























































samedi 10 novembre 2018

Le désespoir

Encore un exemple de parent qui sent à distance, sans raison, que quelque chose de grave est arrivé à l'enfant...

Le second témoignage est un exemple parfait de ce qui est dénoncé aujourd'hui par les profs, utilisant le hashtag "Pas de vague"...

Ceci dit dans les deux cas, l'attitude du corps enseignant pose vraiment question.


Gregory Alan Isakov - That Sea, the Gambler





mercredi 7 novembre 2018

Shusaku Takaoka

On connaissait les explications historiques des (vraies !) histoires de l'Art.





































On se souvenait des inserts technologiques dans la peinture classique de Kim Dong-Kyu...





























































Personnellement, je ne connaissais pas les détournements de Shusaku Takaoka.




















































































































Clin d'oeil à Banksy.

























Une de ses multiples versions de Joconde

























































Par ailleurs, cet artiste japonais aime puiser dans l'univers Disney...