mercredi 31 mars 2010

Encore une troupe à ne manquer sous aucun prétexte...



Philippe Genty, issu de l'univers de la marionnette, a élargi son champ d'action, en intégrant des formes de théâtre visuel, dans des spectacles presque sans paroles, où la danse contemporaine, la poésie et le symbolique ont une grande place. C'est aussi le roi de l'illusion d'optique et de l'escamotage... Du grand spectacle.



"Voyageurs immobiles"
Odyssée de Périgueux, 31 mars 2010

Warf !



La meute UMP attendant un lâcher de pauvres.

mardi 30 mars 2010

Concours de sagacité

Paru il y a des années
Dans le Canard Enchaîné,
Cet exceptionnel sonnet
Tout cousu de contrepets
Appelle votre sagacité
A la rescousse
Comme le couscous
Appelle le poulet
Bien sûr, il faut tout décrypter, y compris les titres...


dimanche 28 mars 2010

Pendant que la délégation du Burkistan oriental



prépare sa grande sortie du 1er juin (à Excideuil), la fanfare de ce micro-état répète inlassablement pour ce rendez-vous très solennel.



Pour découvrir cet état méconnu :


http://burkistan.over-blog.com/

Au moment de la réplique :

"Touche pas au grisbi, salope !", ils ont arrêté le film (les tontons flingueurs), rallumé les lumières, et servi un coup de gnôle à tous les spectateurs de la salle éberlués.
C'était à Ribérac, pour fêter le départ en retraite de Gervaise, qui s'occupait du cinéma depuis des années.

Souvent la capitale régionale polarise

un large territoire concentrique autour d'elle qui englobe une grande partie de la région. C'est le cas pour la Dordogne très largement incluse dans le champ d'influence de Bordeaux. C'est très évident dans le domaine économique (on remarque rapidement les petits camions blancs de livraison, immatriculés 33, qui sillonnent nos routes et irriguent le département des produits et services girondins), c'est aussi très vrai dans le domaine culturel.
Les deux dernières sorties spectacles concernent deux compagnies de Bordeaux, excellentes, chacune dans leur domaine.
Le Barber Shop Quartet est un quatuor vocal qui reprend la tradition des barbiers américains (je ne développe pas, j'ai déjà collé un article sur eux...). Le groupe se produit au petit théâtre des Beaux-Arts, près du TNBA de Bordeaux, un lieu chaud et intime, à jauge restreinte (120 ?) et très accueillant. Il faut essayer de voir leur spectacle avant que le groupe ne mute. Deux des quatre quitteront bientôt l'ensemble, dont le "petit fada", espèce de boute-en-train monté sur ressorts et qui a des capacités vocales surprenantes (voir le clip n°3 sur leur site). Ils sont en train de faire passer des auditions pour recruter, mais ce ne sera forcément pas pareil...
Voir le site de la troupe, avec les petites vidéos, qui ne rendent pas grand chose. C'est vraiment un spectacle à voir sur scène.
A Bordeaux, vendredi 26 mars.

http://www.barber-shop-quartet.com





La troupe Opéra Pagaï crée des spectacles où se mêlent la musique, les marionnettes, le jeu théâtral et une technique vidéo incroyable. Le spectacle "High Dolls" invente un supposé groupe de rock, joué par des marionnettes de grande taille (1m20) musiciennes (ce sont les manipulateurs, cachés derrière, qui jouent en direct). C'est déjà une performance technique. Mais le dispositif vidéo est exceptionnel. Il s'y mêle la prise d'images en direct projetées sur différents types d'écrans, la projection de films réalisés lors de la création du spectacle (avec des enfants notamment), des montages-superpositions d'images réalisés en direct... C'est un peu complexe à expliquer, il faut vraiment voir ça.
A Terrasson, samedi 27 mars.











http://www.operapagai.com

samedi 27 mars 2010

jeudi 25 mars 2010

Sans titre

Il pleut
Tu mouilles
C'est la fête à la belette

Oliver's English counterpetry joke

What's the difference between a nun praying and a girl having a shower ?


You don't know ?
Click on the title...

mercredi 24 mars 2010

Vespéral programme

T'emmener au fond des bois
Noirs
T'y faire subir des sévices
Roses
Atroces
Comme
Te chatouiller
La catachrèse
Avec un brin d'herbe
Jusqu'à ce que tu éternues
Te prendre dans mes bras
Pour te porter dans la clairière
En faisant exprès
D'accrocher ta robe aux épines
Pour qu'elle se déchire
Chercher ton anacoluthe
Dans les buissons
Puis la retrouver dans l'extase
Fêter ça
En buvant une coupe
De ta salive
Exiger que tu me montres
Sur le champ
Ton esperluette
La détailler jusqu'à ce que tu rougisses
De l'intérieur
Retirer le lacet de ton ellipse
Attacher avec
Tes poignets à une branche de houx
Puis poser mes lèvres sur ta bouche
Et attendre...

Attendre
Dans une sereine angoisse
Que s'apaisent
Nos oxymores
Et que se pose
La nuit brune
Sur tes yeux clos
Et mon coeur lourd

Et pourquoi pas non plus

me demander de renoncer à respirer ?

"L'aide-mémoire" Un texte de Jean-Claude Carrière

mis en scène par le théâtre Grandeur Nature à Périgueux.

Un homme découvre qu'une femme s'est glissée dans son appartement pendant son absence. Elle refuse de partir et ses explications, partielles, confuses, contradictoires troublent l'homme qui va en tomber amoureux malgré tout. Elle ne quitte plus ce nid douillet. Mais à mesure qu'ils se découvrent l'un l'autre, tout se trouble. Lequel manipule l'autre ?
Une histoire déroutante, l'interprétation est convaincante.

Avec Isabelle Gazonnois et Gilles Ruard,
mise en scène Jean-Marie Champion









Les deux acteurs dans "Vaudevilles en village", une création de 2005.





A noter une curiosité, il y a une bande son qui défile en continu pendant le spectacle, et qui consiste en l'apparition -sonore-, par moments, d'une note unique, grave, qui commence très faible, va en s'amplifiant, puis redisparaît progressivement. Cela donne une intensité dramatique aux propos qui sont tenus à ce moment. Or, comme la bande son est lancée au début et qu'on n'y touche plus, ces moments sonorisés interviennent aléatoirement. Ce ne sont pas les mêmes à chaque séance, selon le rythme de jeu qui est forcément différent d'une fois sur l'autre...

mardi 23 mars 2010

Qui se souvient de Marie-Louise Tromel

pendue le 2 août 1755, en place publique à Quimper ?







« Marie la Balafrée, femme brigand » — Auteur : Delno


Une bio rapide de ce Robin des bois breton, en cliquant sur le titre...

lundi 22 mars 2010

On peut ranger les insultes

du capitaine Haddock en 4 catégories...

D'abord les noms de personnes, de fonctions, tout ce qui désigne un individu.
"Anthropophage", "jocrisse", "potentat emplumé", "crétin des Alpes"...
C'est la catégorie la plus importante en nombre d'occurences.

Ensuite, les noms d'oiseaux -qui pointent des animaux pas forcément emplumés- sont aussi assez fréquents...
"cercopithèque","lépidoptère", "mérinos","oryctérope", "loup-garou à la graisse de renoncule"...

Puis il y a toute une série d'objets matériels qui sont de graves insultes dans l'esprit ravagé du marin...
"gyroscope", "moule à gaufres", "ophycléide", "phylactère"...




Enfin, et c'est là qu'on veut en venir,
il y a un dernier groupe de jurons constitué de quelques mots qui n'appartiennent à aucune des trois catégories précédentes. Des objets immatériels, donc... On y trouve des maladies, des principes mathématiques, une référence historique, une notion de droit et ... deux figures de rhétorique 


- choléra
- logarithme
- mégacycle
- moratorium
- pacte à quatre
- phylloxera
- anacoluthe
- catachrèse

Insulter l'ennemi avec des figures de rhétorique, il fallait l'oser ! En même temps, elles vont bien, elles envoient clair, comme des beignes bien flanquées. 

Au passage, pour ceux qui comme moi, ne se souviendraient pas de ce que ça désigne,
l'anacoluthe est une construction grammaticale commencée, puis interrompue brusquement, oubliée et faisant place à une autre.
Ex : "Ô ciel,
Plus j'examine et plus je le regarde,
C'est lui" (Racine)
La correction réclamerait :
"plus il me semble que c'est lui..."
L'anacoluthe est parfois la marque d'une émotion, elle est justifiée par l'idée à exprimer, mais la plupart du temps elle n'est qu'une incorrection résultant soit d'une mauvaise culture,soit d'une négligence blâmable dans l'expression.

Quant à la catachrèse, c'est une figure de rhétorique consistant dans l'emploi d'un nom appliqué à un autre objet ayant quelque analogie avec lui.

Ex : "une feuille de papier, les bras d'un fauteuil, à cheval sur un muret"...

La catachrèse est la figure de rhétorique la plus courante et la plus banale. On l'utilise quotidiennement sans éprouver la moindre sensation d'effort.


Ces deux définitions sont recopiées de "l'intégrale...", Albert Algout, Casterman.

Merci


Graffitti-pochoir de Banksy


à vous qui prenez quelques minutes de temps en temps pour fréquenter ces pages. Il n'y a aucun commentariste d'article parmi vous (ça n'a aucune importance), mais ça n'empêche pas de recevoir par ailleurs des messages sympas qui m'encouragent à poursuivre.
Bises à tous

Lau



Pour fêter ça...


http://www.youtube.com/watch?v=Bd455XDWDIM


La même en public, version bien tonique...


http://www.youtube.com/watch?v=Wlc5O5-cNDA&feature=related

dimanche 21 mars 2010

Les Seventeen Hippies

Au départ, ils n'étaient que trois ; aujourd'hui les "17 hippies" sont un paquet. Une sorte de paquet cadeau/pochette surprise qui varie entre 15 et 30 musiciens dont certains sont des amateurs (on compte des mères et des pères de famille dans l'histoire). Nés en 1995, les "17 hippies" sont une fanfare alternative qui puise son répertoire dans tout ce qui peut être festif : freilekh klezmer de mariages juifs, bourrée auvergnate, conjunto mexicain, chansons corses, polonaises… Ancrés dans les musiques du monde, ces hippies ont Berlin pour port d'attache et adorent larguer leurs amarres musicales vers des lieux incongrus : maisons de retraite, jardins, parcs, restaurants et même -lors de la Coupe du Monde de football- un car de CRS stationné à proximité du Stade de France et dont les occupants se morfondaient. Le chef d'escadron a donc invité la joyeuse bande à monter à bord (mais connaissait-il le nom du groupe ?). Faire le bœuf au lieu de crier "Mort aux vaches", voici la preuve authentique que la musique adoucit les mœurs… Rien ne résiste à leur énergie bon enfant. Avec une joie de vivre contagieuse, ils accumulent les faits de gloire. En octobre 1997, ils ont donné 17 concerts en 24 heures, décrochant ainsi un record du monde. Pendant les fêtes de la musique ils parcourent la ville en bus, drainant le public derrière eux. En mars 1998, pour l'ouverture du festival South by Southwest (Austin, Texas), 22 des "17 hippies" ont fait un voyage mémorable, improvisant des concerts à l'arraché et des réjouissances musicales dont les Texans ont eu du mal à se remettre(...). Entre fête bavaroise et rock n' roll, ces "17 hippies" vagabondent avec bonheur et bonne humeur.
(Article de Magali Bergès - Source Mondomix) 



Deux albums sortent du lot dans ce que je connais de leur discographie :

Sirba (2003)
Berlin Style (2006)

Je ne connais pas encore Ifni, (en 2005) qui réserve sans doute de bonnes surprises.

Marlène, chanson en germanofrancophonie :
http://www.youtube.com/watch?v=rSVsxZq1lms&feature=related

Une vidéo amateur d'assez bonne qualité pour "le train de 7h40", un de leur tubes :
http://www.youtube.com/watch?v=Kz3J-uFaYow&feature=related

"Frau von ungefähr"
http://www.youtube.com/watch?v=QzeGu8lW71g&feature=related



Pour en savoir plus sur le groupe, article Wiki en cliquant sur le titre.

A Saint Astier, ce soir

Allain Leprest a réussi à chanter -mais c'est toujours sur le fil du rasoir- avec sa sensibilité exacerbée et une compagne accompagnatrice pianiste tutrice complice (Nathalie Miravette) qui lui communique son énergie positive,

- Donne moi de mes nouvelles
- Martainville
- Quand auront fondu les banquises
- Il pleut sur la mer
- Chanson plouf
- Le temps de finir la bouteille
- La retraite
- Arrose les fleurs
- Les tilleuls
- D'Osaka à Tokyo
- Y'a rien qui se passe
- Le mime
- Nu
- La gitane
- "Milou" ce n'est pas le titre exact de la chanson, mais je ne retrouve pas...
- Le café littéraire
- Combien ça coûte ?
- "Un SMS au vermicelle" -souvenir d'enfance- Pas le titre exact...
- Goodbye Gagarine
- Saint Max
- Mont Saint Aignan
- Le pull over, chanson de Juliette Gréco et Jean Ferrat, interprétée avec sa compagne de scène, Nathalie Miravette.
- Fini les baloches
- C'est peut-être
- J'ai peur
- Une valse pour rien (Avec Nathalie Miravette)
- Sur les pointes
- Mec (poème sans musique)
- Un dernier texte sans musique, très drôle, mais dont vous ne saurez rien de plus...



Un chanteur en danger -il est malade- à ne pas manquer.

Mont Saint Aignan
http://www.youtube.com/watch?v=6P61lk9j6NM

samedi 20 mars 2010

Ce que transmurent les pires (sélection de)












A la vue

De tes sphères hémistiches
Chacun s'entiche
Et se pourlèche
Ce sont des mines de phosphore
Dont j'explore en expert
Les tons de pêche

On dirait tout d'un coup
Que ce serait au fond du pré
Aux myrtilles
C'est là que te chatouillent
Des brindilles
A la racine de ton cou
Là où naissent les premiers cheveux
Ma main s'attarde à ton genou
Encouragée par tes frissons
S'enhardit sous ta jupe bleue
Pourquoi me dévores-tu
De tes grands yeux ? 
Tu respires fort ! 
Tu me veux polisson ?
Mais qu'est-ce que tu me chantes ?
Non, ma chandelle n'est pas morte !
Vois ! Elle palpite et s'emporte
Et mêle en des rêves éveillés
De son oeil de cyclope
L'appel de ta fente
Puis pour clairement t'exposer
Le fin du fond de sa pensée,
Va jusqu'au fond des choses
T'emporte et te bouscule

Au paroxysme du climax
Quand tout implose dans l'extase
Par compression de ton thorax
De ce geyser minuscule
Emplit ton antre de satin
Enfin, repus de satiété
Nous nous allongerions
Tête-bêche
Et me serrant à ton côté
J'admirerais ces petits pieds
Que sentimentalement je lèche
Prenant le temps de contempler
La source claire qui rejaillit
Du lait qui suinte en ce ravin
Au pré d'avril qui reverdit

Par la main de l'amasseuse





Rêve d'enfance, 1965, Assemblage - Boîte-reliefs, Bois flottés, bois, peinture

35x35x5 cm

Bien des artistes sont des amasseurs compulsifs. Ainsi Yolande Fièvre, la bien nommée.

Née le 27 janvier 1907 à Paris. Elle peint jusque dans les années 50, puis passe à l'utilisation d'objets récupérés, notamment les bois flottés. L'exposition qui s'est tenue dans l'hiver 2007-2008 à la Halle St Pierre (au pied de Montmartre) présentait à la fois des peintures de sa "première période", mais surtout (c'est beaucoup plus de mon goût) des tableaux-boîtes, qu'elle appelle "boîtes - reliefs", dans lesquelles sont rangés toutes sortes de petits débris abandonnés par la mer sur la ligne des laisses. On peut y voir des reliques (rappelant les reliques médiévales des saints - il y a pas mal d'os dans ses compositions), beaucoup de nostalgie et de poésie intérieure, et en même temps cela recompose des univers qui laissent de l'espoir dans un monde nouveau. Certains tableaux ressemblent à des plans de villes américaines, ce sont toujours des espèces de sociétés, plus ou moins vivantes (certaines évoquent des cimetières ou des nécropoles) mais le rêve y tient une grande place. Les titres des oeuvres orientent d'ailleurs franchement dans ce sens. 

Elle fut en relation suivie avec - entre autres- Jean Paulhan, dont elle sera un temps la petite amie (elle le rencontre à Vence, en 1938, chez Dubuffet), Iris Clerc et Jean Dubuffet.

Elle a été très proche des surréalistes, notamment des poètes, mais n'en a jamais fait partie vraiment, étant à la fois trop indépendante, et s'éloignant par certaines orientations des "fondamentaux " du mouvement (elle revendique l'omniprésence de Dieu dans son existence).

En 1942, elle épouse André Pierre Dubois, un type maniaque, plus âgé qu'elle, qui lui interdit de parler. Pas de chance pour lui, elle est atteinte de logorrhée. Elle n'a pas eu d'enfants, sa maternité frustrée se transformera en amour exacerbé pour les animaux. C'est Landy (un singe offert par Jean Paulhan) qui subira le flot de ses paroles... Finalement ellle vivra seule pratiquement toute sa vie.













Sans titre, Assemblage, Boîte - reliefs, Bois flottés, écorces, pierres, argiles

En 1964, Yolande Fièvre écrit à Iris Clerc :

"Je me sépare de tout grâce à François [un autre singe] qui brise et déchire tout ce qui lui tombe sous la main. François est un vrai blouson noir - mangeur de clous, papier, bois, etc, son arme préférée - le couteau - il devient grand - il est superbe - je ne sais comment cette aventure se terminera - je ne sais plus où me fourrer pour ne plus le rencontrer [...] Il ressemble de plus en plus à Cocteau - c'est très gênant- il efface ou arrache les yeux à toutes ses poupées, c'est une passion. "




Yolande Fièvre en 1962

Yolande arrive tout de même à se concentrer. "En ce moment, je fais des Horus (à tête de poisson, des singes bleus d'Océan), j'édifie des villes.[...] Je deviens de plus en plus obscure - parfois je me demande comment ai-je pu si bien réussir à me défigurer ?"

Extrait de la biographie du catalogue de l'exposition "Yolande Fièvre", éd. Halle St Pierre, 2007 

Elle meurt le 22 février 1983, à son domicile dans le 14ème arrondissement, dans un extrême dénuement et une certaine indifférence.


mercredi 17 mars 2010

A chum of mine

Le 10 janvier 2010,

Mano Solo est mort.

La chanson qui me retourne le coeur...

http://www.youtube.com/watch?v=REBBpmOZOFA

(Même si elle en est très proche, ce n'est pas exactement la version du CD, qui est + à mon goût...)

Pour ceux qui voudraient explorer ce monde désespéré et merveilleux :

- L'album "la marmaille nue" (1993) l'a fait connaître (c'est Solange Désert, à la fac d'Angers, qui me l'a mis dans les mains) et c'est excellent de bout en bout (la chanson " au creux de ton bras " s'y trouve).



- "Les années sombres" (1995), "Dehors" (2000) et "Je sais pas trop" (2005) sont superbes et même "renversants".

Les autres sont bons, mais à mon goût, un ton en dessous.

Et puis, il y a le cas du CD "Les frères misère" (1996) peu connu et pourtant percutant et très engagé au niveau des textes (un peu plus sur le versant social-collectif que les autres albums), retour étonnant à ses premières amours pop-rock, auprès du groupe de ses débuts (à 17 ans) les Chihuahuas.

http://www.youtube.com/watch?v=Bu-ykjlONhc

Il avait écrit un genre de testament ("Je suis venu vous voir", sur l'album "je sais pas trop")...
"Mes amis ne pleurez pas, le combat continue sans moi..."

http://www.youtube.com/watch?v=-7wL0dngbnk&feature=related



Pour ceux qui aiment et qui en veulent plus :

"15 ans du matin"
http://www.youtube.com/watch?v=33HrC9WcpmI&feature=related

"Une image" (Quand on a la version studio -la meilleure-, on n'a pas forcément de clip vidéo...)

http://www.youtube.com/watch?v=L63vAH-49-4&feature=related

"Il m'arrive encore" Bien qu'enregistrée en public, c'est bien la version qui figure sur l'album "je sais pas trop".

http://www.youtube.com/watch?v=t5wk3c_pHKE&feature=related

Tryptique des dragées pourries



Conservé une boîte de dragées de mon baptême.




Relique baroque


Avenir radieux

Si nos vies...

Un jour
Et ce sera une nuit
On se réveillera
Etonnés
Couchés
Tête bêche
L'un contre l'autre
Sous le baldaquin
D'un ciel d'été
Et serrant tes genoux
Dans mes bras
Je vérifierai
Longuement
-Quelle idée ridicule-
Qu'il n'y manque
Pas une rotule

mardi 16 mars 2010

Hommage à ma grand-mère




Merci à Valé pour la "créa".

Un goût commun et prononcé

Pour les câlins et les caresses

Suffit-il à expliquer

Qu'on s'attache à un greffier

Lorsque l'on n'a pourtant

Ordinairement

Aucun goût particulier

Pour les bestioles d'appartement 

Dont il faut se méfier

Comme de l'eau qui dort 

Quand les souris dansent...




dimanche 14 mars 2010

Ce soir, le programme musical sera

"Das Mädchen und der Tod" de Schubert.

Bon, c'est pas un grand film,

mais ce sera toujours une bonne idée de le montrer aux ados, vu la misère de régression des mentalités qu'on observe aujourd'hui.





















Une partie du documentaire est tournée au Québec, où il est longuement rappelé un fait divers tragique qui date du 16 décembre 1989, et dont je n'avais jamais eu connaissance. Ce jour-là, un type s'est pointé dans une école polytechnique au moment d'un cours. Il est armé d'une mitraillette. Il sépare les hommes des femmes, et après leur avoir demandé pourquoi elles étaient là, répond à leur place que c'est parce qu'elles sont féministes. Puis il les massacre (14 mortes, 13 blessées) et se tue ensuite. Déjà, ça remet à sa place Mickael Moore et sa soi-disant société canadienne exemplaire au niveau des armes à feu (Bowling for Columbine) et ça illustre quand même une grande tension entre les sexes au Québec. Il y est fait mention ensuite de militaires québecois qui chaque année fêtent et célèbrent ce jour de tuerie...
La première partie du film est intéressante, mais je regrette qu'elle se contente d'un propos descriptif, sans pousser l'analyse, notamment au niveau des représentations mentales de ce qui distingue un garçon d'une fille. Par exemple, on entend un psycho-quelque chose expliquer "Quand vous entendez un bébé pleurer et que vous demandez aux gens présents "Pourquoi cette petite fille pleure t-elle ? Ils répondent : Elle est triste, elle a un gros chagrin ! La même question à propos d'un garçon  appelle la réponse : "Il est très en colère, il est fâché, il lui manque quelque chose, etc..."
Il y a aussi une analyse d'image des albums de littérature jeunesse, assez intéressante, sauf que ça n'a pas progressé depuis les années 80, où on faisait déjà les mêmes  constatations (souvenirs d'école normale à Angers). L'image de la fille à la fenêtre représente la nana qui attend, rêve, soupire et espère... un prince charmant... Le garçon derrière la même fenêtre sera le pauvre malade qui attend de guérir pour sortir et s'éclater...
Dommage que ça n'aille pas plus loin dans l'analyse... Au bout du compte, on n'apprend pas grand chose.

Postériorité


Rassemblant tes envies

Cours à la mise en bière

Souffre qu'ils te vomissent

Des bas vers élégants


Quand, aux pieux souhaits

D'été, par des relents

Répulsifs et gerbants

Tu connaîtras quelques tourments,

N'oublie pas de les déterrer


Ils sont à vomir

Les courts espoirs atrophiés

S'inclinent comme des monts 

Léchés telles femelles grasses

Sucées les chairs mortes et fades

Le ressort de vanter tes nerfs effilés

S'appuie comme branle au vent,

Pend lamentablement et tu pleures :

"Oubliez-moi !"

Fachos hors de nos villes














Au bureau de vote, ce matin... (cliquer sur la photo pour l'agrandir)










Entre rouge et vert.


Le Barber Shop Quartet

Un quartet vocal qui s'appuie sur la tradition des barbiers US du 19ème et début 20ème, qui chantaient et faisaient chanter en travaillant. C'est gai et de grande qualité.

Philippe et Valérie (la reine des cannelés) proposent de les voir le vendredi 26 mars, à 20h30, au théâtre des Beaux-Arts de Bordeaux. Places en voiture au départ de Périgueux. Réserver.














Café Théâtre 

des Beaux Arts
2 rue des beaux-arts
33800 Bordeaux
05 56 94 31 31

Lecture au poil

Etourdi des vapeurs sous tes aisselles
Comme un poisson dans l'eau d'vaisselle
Je feuillette et détaille comme d'un livre
Les pages, tes pilosités qui m'énivrent

Comment séduire une adolescente

quand on est trentenaire, rentier désoeuvré et cynique au dernier degré ? En 1957, ce roman d'un libraire bordelais (et créateur de revue littéraire "La boîte à clous"), Jean FORTON, lui valut de solides inimitiés chez les puritains et lui fit manquer, dit-on, le Goncourt en 1960, avec "l'épingle du jeu".





















Délicieusement immoral et superbement écrit. Trouvé dans la librairie la plus proche de la place Gambetta à Paris 20ème (Le comptoir des mots - http://www.gambetta-village.com/?q=taxonomy/term/190). Comme chez Mollat à Bordeaux, les libraires proposent de petites notices (cartons griffonnés posés sur les livres) pour repérer les bouquins qui leur semblent les plus dignes d'intérêt.

Ed. Le Dilettetante

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Forton










samedi 13 mars 2010

Enfin un poète qui me cause,

et que j'entends. C'est rare. C'est un type de belge, aux allures de bouffon lubrique, mais s'il y a quelque chose qu'il brique sévère, c'est avant tout ses vers...



En fait, c'est l'auteur du texte de l'excellent spectacle dont à propos duquel j'articlai récemment ci-dessous (L'oral et hardi). Ce type, il se croit tout permis et il a bien raison. Tous ses mots sont réversibles, et quand on les retourne, on se rend compte qu'ils ont encore plein de facettes qu'on avait d'abord pas vues. A force de jouer avec les idées, de les croiser dans des facéties sans fin, ce bordel forme un genre de treillis qui me vêt bien. Un peu comme quand on se perd dans les liens de la terre nette, et qu'on en revient plus riche d'on ne sait pas quoi, mais plus riche. Liliane m'avait mis dans les mains tout ce qu'elle avait de lui, et dans ce parmi, il y avait "Sodome et grammaire". C'est daté de 2008, pour une fois, je suis pas trop à la remorque...
C'est tellement rigolo, confusant, troublant et riche de richesses démentes sémantiques, pour causer riche, que ne sachant opter, je propose le tout premier du :



Poème ultrarapide en cinq sec avec biographie

(premier sec)
Le poète massait si vite,
entre rime, rame et rythmique,
qu'on l'appelait le kinésithérapide
de la Clinique poétique

(deuxième sec)
A l'employé du guichet
qui le questionnait sur la nature du billet SNCF
qu'il désirait : Allais simple ou Allais retour ?
le Poéte répondait toujours que peu importait
pourvu que ce soit Alphonse la caisse
et le même jour !

(troisième sec)
Quand il s'agissait
de l'anniversaire d'un de ses nombreux enfants
(souvent les poètes en ont tant et tant),
le Poète passait un court instant
la tête entre deux portes de son appartement
pour faire juste un petit coucou
avant de se défiler séance tenante
non sans avoir en bon père de famille,
entonner un bref et vibrant :
rapide birth day to you
(entre nous, un bon tuyau, ce to you !)

(quatrième sec)
Poète 6 - Tortue 3

(cinquième sec)
Jamais au grand jamais,
quoi qu'il fît ou fasse de ses deux fesses
-question vitesse !-
le Rapide des villes n'égalera
le Rapide Duchamp et ses ready-made !


Jean-Pierre Verheggen,
Sodome et Grammaire,
Gallimard, 20008


["entonner" au troisième sec, est écrit comme ça dans le livre. Comme au royaume des poètes, tout est permis, je n'ose affirmer que c'est une faute de frappe et corriger...]

Graph, panneaux et pochoir
































































Récupérés sur le site

http://limperointeriore.splinder.com

vendredi 12 mars 2010

L'Oral Et Hardi


"Théâtre

Auteur : Jean-Pierre Verheggen
Musique : Louis SCLAVIS
Metteur en scène : Jacques Bonnaffé
Avec Jacques Bonnaffé

Durée : 1h20min


Le comédien Jacques Bonnaffé reprend son solo scénique à succès composé d'une partition de textes étonnants de l'auteur belge Jean-Pierre Verheggen : odes homériques, harangues, manifestes... Une gouaille poétique, un souffle épique, une inspiration étourdissante, interprétés par un comédien virtuose."

Molière 2009 du meilleur spectacle de compagnie



Jeudi 11 mars, Brive la Gaillarde, Théâtre des 13 Arches

Tu es si belle



93 poèmes d'Amour
Armand le poète
Ed. Quelqu'un marche