lundi 28 février 2011

D'abord, il y a sa personnalité, qu'on devine

en lisant ses souvenirs. Douceur, détermination, construction de la pensée et du discours. Puis il y a le récit, lent, précis, étayé de nombreux documents reproduits intégralement (elle avait pris la manière des encyclopédistes et des scientifiques de son siècle) des journées rouges et noires de la Commune. Elle rappelle des événements qui ont précédé de peu la guerre de 70 et la Commune et qui ont contribué à créer un climat quasi insurrectionnel, ainsi l'assassinat de Victor Noir (le 10 janvier 1870), par Pierre Bonaparte, suivi de funérailles grandioses, ou l'attaque d'une caserne à La Villette, en août, par des éléments blanquistes qui cherchaient à récupérer des armes...
On comprend mal comment elle a pu réchapper au massacre à la fin de l'expérience communarde, car une fois prise, elle a toujours reconnu son action, l'a défendue avec force devant ses juges, et même réclamé d'être au côté des fusillés. C'est peut-être cette absence de peur de la mort qui l'a sauvée.
Enfin, il y a le récit de la déportation en Nouvelle Calédonie. Elle fait le voyage sur "la Virginie", en septembre 1873.
"
J'ai raconté bien des fois comment pendant le voyage de Calédonie je devins anarchiste.
Entre deux éclaircies de calme où elle ne se trouvait pas trop mal, je faisais part à Madame Lemel de ma pensée sur l'impossibilité que n'importe quels hommes au pouvoir pussent jamais faire autre chose que commettre des crimes, s'ils sont faibles ou égoïstes; être annihilés s'ils sont dévoués et énergiques; elle me répondit: "C'est aussi ce que je pense!"
"
Louise Michel, La Commune, histoire et souvenirs
La Découverte

Il y a des lunes,

j'avais proposé ça déjà, mais je ne m'en lasse pas, c'est une chanson qui me porte dans des limbes.



Bertrand Belin "La perdue"

Je suis beaucoup moins attaché à "Hypernuit", titre et éponyme du dernier cd de Bertrand Belin, pourtant entendu régulièrement sur les fréquences de Monsieur et Madame Hertz.

(pourquoi toujours reléguer madame dans les placards à balais de l'histoire des sciences; qui sait si l'idée même de l'onde ne vient pas d'oscillations féminines ? Hein, qui ?)

dimanche 27 février 2011

Jean-Yves Le Drian est-il un "escroc" ?

Lien

Je ne sais pas. Ce dont je suis sûr, c'est qu'on peut énoncer des vérités quand elles font réfléchir, qu'elles sont aussi vraies qu'on peut en juger, quitte à froisser quelques susceptibilités.
Dans les années 90, un prof de fac breton m'avait assuré que de nombreux éleveurs de la région agrandissaient leurs exploitations sans prendre la peine de demander des autorisations (il parlait en particulier des cochoniculteurs). Plutôt que d'essayer de les défendre (au nom de l'image de la région, c'est curieux, alors que tout le monde sait que la Bretagne a ce problème spécifique de multiplication des algues vertes, la région a donc une image dégradée à cause de ça), il faudrait peut-être chercher ce qui a été fait illégalement, et envisager des solutions énergiques qui permettraient quand même à ces agriculteurs de poursuivre leur activité différemment. On sait à quel point les agriculteurs sont dans la panade depuis quelques années, et notamment les éleveurs.
Mais essayer d'empêcher la diffusion de vérités si simples à vérifier et connues de tous, c'est idiot.
Surtout qu'elles sont très réussies, ces affiches...

















samedi 26 février 2011

Ashes




















Ashes, Edward Munch

vendredi 25 février 2011

"Commencez dès ce midi !"

a précisé le médecin en me serrant la main et comme on venait de parler de montagne et de sports de froide saison, je me suis demandé s'il pensait à la pratique du curling, qui est un truc ridicule où des types qui ne prennent jamais un balai chez eux frottent la glace comme des malades, en Italie on dirait : "il a été piqué par une tarentule", mais le curling c'est plutôt québecquois, pour envoyer la plaque de marbre de l'adversaire dans les décors, ou bien de bobsleigh qui est de la luge pour les adultes mais faut la pousser comme des brutes au départ et où, curieusement, ils oublient de rigoler comme des fous à l'arrivée, en se mélangeant tout, les gens, la neige et la luge qui s'est retournée depuis longtemps quand tout marche comme prévu, ou bien de chien de traîneau, mais bon, il faut des hordes de huskys ou d'autres bêtes très spécialisées un peu comme les Terre-neuve qui ont les pattes palmées comme des oies mais eux c'est pour sauver des gens de la noyade, mais là je crois que ça va pas être possible, j'aime bien les chiens en photo, ou l'idée du chien chez les autres mais la bête matérialisée qui tire sur sa laisse pour choisir l'endroit du trottoir qu'elle va salir, ça non, je peux pas, puis comme j'étais un peu dans les vapes, j'ai repensé à son cabinet de médecin que je découvrais car le mien était absent et dans la salle d'attente était diffusée le son agressif d'une radio commerciale, RTL2, qui est un peu le prototype des premiers trucs qu'il faudrait foutre par terre, si on recommençait tout à zéro, car l'être humain n'a pas besoin de pub pour se développer harmonieusement, même que ça doit retarder des choses dans la connexion des neurones qui aident à décrypter ce monde complexe, pourtant je me suis demandé si c'était pas ça qu'il voulait ce médecin nouveau et singulier, que je commence à écouter RTL2 dès midi, mais toutes ces questions m'avaient fatigué, j'ai pris un Doliprane qui traînait là, au milieu d'autres petites boîtes, dans un petit sac en papier blanc et je suis allé me coucher.

mercredi 23 février 2011

A propos de ces pages sombres

de notre histoire nationale, je sors de la lecture d'Alexandre Jardin, et je recommande ce bouquin, qui me semble très utile. C'est déjà une leçon de courage, c'est clair qu'il a dû se mettre à dos à peu près toute sa famille; c'est aussi un cas intéressant de secret de famille dévoilé (on le savait déjà après la lecture du" zèbre"), mais là, il pousse l'enquête et la confidence beaucoup plus loin.
La question qui m'intéresse personnellement et que pose clairement ce livre, c'est "comment un type si fin, si parfaitement bien élevé, lettré comme très peu de gens peut-il avoir supporté et encouragé une oppression si abominable contre des personnes si proches de lui ?"
[Le grand-père Jardin a été directeur de cabinet de Pierre LAVAL, sous le régime de Pétain (en 1942, notamment, pendant la rafle du Vel d'Hiv)]
Bien des témoignages ont été apportés, notamment lors de la dernière guerre mondiale, de personnes très cultivées ayant sinon encouragé du moins s'étant tues au contact d'horreurs connues d'à peu près tout le monde. La conclusion que la culture ne protège pas de la barbarie ne doit pas pousser à considérer que dans tout homme sommeille un bourreau.
C'est contre cette idée de plus en plus commune que s'élève Charlotte LACOSTE, auteur de "la séduction du bourreau", qui analyse en particulier le bouquin de Jonathan Littell "Les Bienveillantes", emblématique de cette mentalité désespérant de la nature humaine.

Lien vers un article de blog qui en parle



Je pense pour ma part qu'une culture humaniste orientée vers le respect de l'autre, et la force de l'exemple que l'on donne au quotidien au regard de nos enfants, le courage de résister aux autorités toujours contestables (car dans le cas des collabos, la volonté d'apparaître comme de bons serviteurs fidèles de l'Etat a sans doute été un ressort puissant), tout ceci protège en grande partie de l'inhumanité.

L'hôtel du Parc,



dans une station thermale,
ça vous rappelle quoi comme lieu de mémoire ?

Réponse ici.

Neige (2)























































































































Gourette (64), Février 2011