mardi 29 décembre 2020

Dumas, le comte noir, de Tom Reiss

Une oeuvre d'historien, consacrée à la vie du père d'Alexandre Dumas, le fameux général Dumas, dont la vie a largement inspiré le fils, en particulier pour l'écriture du "Comte de Monte Cristo".

Un gros boulot de recherche pour faire le point de ce qui est avéré, et le distinguer de parts légendaires, que le fils, tout aveuglé par l'amour pour ce père à la stature éblouissante, a contribué lui-même à propager. L'appareil critique (les docs joints en fin d'ouvrage) est considérable, et l'écriture est délibérément fluide et d'une certaine façon légère, Reiss ne rentre pas dans la multiplication de détails qui alourdiraient le récit. 

Juste une remarque sur le personnage historique : ce personnage d'origine métisse avait un physique (il était né à Haïti) qui a étonné tous ses contemporains, grand, d'une force peu commune, et d'un caractère entier, n'acceptant aucune compromission, en particulier avec les principes humanistes et égalitaires de la Révolution qu'il défendra toute sa vie. Or il a connu une disgrâce, après que, devenu général de Napoléon Bonaparte, il se soit autorisé des critiques envers le 1er Consul lors de la campagne d'Egypte. Il est fort probable que le futur empereur ait mal vécu le côtoiement de ce géant intransigeant, lui, le petit homme prêt à tous les renoncements pour parvenir à ses fins.

Dumas, le comte noir

Isabelle D. Taudière

 

(Traducteur)

Lucile Débrosse

 

(Traducteur)

Flammarion, 2013
















C'est l'histoire d'une vieille dame têtue, un peu barge, économe, entreprenante...

 L'histoire se passe en Dordogne, il ne reste qu'à poursuivre l'alphabet architectural, bien sûr...




jeudi 22 octobre 2020

Yeruldelgger, polar de Ian Manook (Patrick Manoukian)

 Si j'ai mis plusieurs mois à le lire, ce n'est pas que c'est pénible à parcourir, c'est que je ne fais plus d'insomnies sévères... En réalité, j'ai trouvé ça passionnant, et je le recommande vivement. J'ai adoré la description de la société mongole moderne, prise en étau entre les désirs de conserver des traditions séculaires et l'appel de la modernité et des conforts de la ville. C'est un cliché mais cette question est vraiment abordée dans l'histoire car Yeruldelgger, le flic charismatique se pose en défenseur des traditions et il pose la dérive sociale des criminels qu'il traque comme la conséquence de cet abandon. On approche les banlieues d'Oulan-Bator, cernée de vastes étendues de zones où sont posées des yourtes où survit un lumpen prolétariat, complètement coupé des pratiques ancestrales des éleveurs qu'ils étaient par le passé. Il existe même une société souterraine de très pauvres qui vivent dans les égouts et que là encore on approche dans le récit.

Mais le livre reste un formidable roman policier avec une enquête minutieusement menée, des temps forts, des attaques surprises, des histoires d'amour, des meurtres sordides et la découverte progressive d'un réseau de flics ripoux aux ramifications inattendues. 

La description des espaces naturels, splendides, où plantes, animaux et éléments naturels sont considérés parfois comme des faits surnaturels, est une force du récit.  

Alors, laissez vous mener dans les steppes infinies de Mongolie...


Sur la couverture, ils ont cité deux prix, mais il en a reçu 12 en 2014 !





mercredi 21 octobre 2020

Etonnant Dupontel !

     Je n'ai pas encore vu le film pour lequel il est invité à ce rendez-vous chez Thinkerview, et je ne connaissais pas non plus l'homme privé que je découvre dans ses convictions marquées par une sensibilité originale, hors-normes sans doute. Plein de références ciné et de littérature qui vous intéresseront peut-être autant que moi...





En tout cas, ce qu'il déclare sur ses années de collège est proprement stupéfiant. Il tient ces propos à la suite d'une question sur la place de la femme dans la société (question du journaliste à 1h21mn), cette interview date du 14 octobre et l'attaque dont Samuel Paty a été la victime a eu lieu deux jours après. 



dimanche 13 septembre 2020

Cette comparaison me va.

 "Comme un air de précieuses ridicules la veille de 1789".


"Hermès qui vend un galet cale-porte en peau de croco à 720 euros...

Parfois, je me dis qu'après l'effondrement inévitable de la société thermo-industrielle, on érigera des musées pour exposer toute la vacuité intellectuelle du monde d'avant. On y trouvera probablement cet objet dans une vitrine avec un mot d'explication :
"Galet cale-porte de luxe surmonté d'une sangle en véritable peau de crocodile d'une marque populaire chez les super-riches pré-effondrement. Début du 21eme siècle. Aveuglés par le pouvoir et les apparences, l'humanité jouit d'un déni total de la réalité reposant l'essentiel de ses efforts dans la consommation de produits le plus souvent inutiles dans le but de donner un sens à leur vie aussi éphémère que futile. À cet instant clé de l'histoire, les alertes scientifiques étaient pourtant à leur paroxysme mais chacun fera comme si tout allait bien et toute critique sera rabrouée au nom de la liberté économique."
Dans ce simple objet, on trouve toute la symbolique d'un modèle à bout de souffle : l'inconsistance des choix de consommation dans une situation d'urgence absolue, la souffrance animale banalisée, un prix qui reflète les importantes inégalités, la transformation d'une ressource naturelle en capital privé, le culte des apparences et la croyance dans le prestige des marques au nom de la vanité d'une poignée d'Hommes. On ne trouvera pas plus beau symbole de la vacuité du monde d'avant. Comme un air de précieuses ridicules la veille de 1789.
Et si vous n'êtes pas convaincus, Hermès vend aussi une Théière volante à 4 500 euros, un volant pétéca rose (badminton) à 490 euros ou encore une balançoire d'intérieur à 7 800 euros. Ne soyez pas jaloux...




lundi 31 août 2020

Franchement cet Alain Damasio,

 il est juste radical comme il faut.



vendredi 12 juin 2020

Seattle quartier libre !

Actualité chaude, le gros Trump a annoncé qu'il écraserait cette crise de conscience citoyenne américaine…*


Les demandes des manifestants :

Le , des représentants de la zone autonome de Capitol Hill ont rendu publique une liste de demandes sur le site Medium. Ces demandes sont réparties en 4 catégories : économie, éducation, justice ainsi que santé et services à la personne.
Elles comprennent l'abolition des services de police de Seattle ainsi que des prisons privées, une enquête visant les cas présents et passés de violences policières à Seattle, l'amnistie pour les manifestants, un système spécialisé dans la gestion de crises de santé mentale pour le 911, le droit de vote pour les prisonniers, la dé-gentrification par le contrôle des loyers (en), une réforme électorale, une réforme du système éducatif, ainsi que le retrait des monuments en l'honneur des États confédérés d'Amérique11,18.
Les auteurs du document reconnaissent que la Zone est sur un territoire qui a été pris aux mains du peuple Duwamish, écrivant « bien que nous ayons libéré Free Capitol Hill au nom du peuple de Seattle, nous ne devons pas oublier que nous trouvons sur une terre autrefois volée des mains du peuple Duwamish, le premier peuple de Seattle, et dont le frère, John T. Williams (en) de la tribu Nuu-chah-nulth au nord, à été tué par les services de police de Seattle il y a 10 ans ».

* C'est moi qui la qualifie, là, ok ?



Anne-Marie Du Bocage, Les Amazones (1749), tragédie dédiée "Aux femmes".




Merci Pierre-Elie !



dimanche 7 juin 2020

"Il n'y a pas de violences policières en France!" prétend Christian Jacob, Président des Républicains











Moi je dis que c'est facile de répandre des informations fausses ou des rumeurs dans le PAF.
Par exemple vous savez quoi ? Il parait, -mais je ne sais pas, je l'ai seulement entendu dire-, il parait que Christian Jacob est un homme honnête !

Pourrait-il un jour avant d'asséner des contre-vérités aussi énormes, aller faire un tour incognito dans une manif parisienne, constater que les manifestants paisibles se font tout à coup nasser, bombarder de lacrymos, puis agresser par armes soi-disant défensives mais capables de mutiler le premier venu ?
Quand il aura fait cette expérience, il pourra donner une opinion motivée sur les agissements de la police française.

Faut-il rappeler un exemple parmi cent, qu'une vieille dame fermant ses volets au-dessus d'une manifestation des gilets jaunes à Marseille s'est pris une grenade et est allée mourir à l'hôpital ?



jeudi 4 juin 2020

Jane Evelyn ATWOOD

Une photographe américaine entre New York et la Bretagne




 



dimanche 3 mai 2020

mercredi 22 avril 2020

Une histoire d'amour !

Témoignage très étonnant à rebours des idées reçues malveillantes, et qui pose question quand même...




J'ai été surpris d'entendre "Gorron" comme lieu de résidence du couple. C'est en Mayenne, pas loin de mon berceau familial, mais je n'avais pas perçu d'accent patois mayennais à écouter le monsieur.

Jusqu'à ce qu'il parle de "l'enquête" qu'il a prononcé l'ench[i]ette. Le ch est prononcé comme le ch du "ich" allemand, pas comme le ch de chien.
Un petit indice pour la localisation...


  • Reportage : Leila Djitli 
  • Réalisation : Eric Lancien

dimanche 12 avril 2020

Interdit d'interdire : Franck Lepage sur «Covid-19 : l'ami des dominants» ?




Pendant la pandémie, la répression continue !

Évacuation de la Zad de Brétignolles-sur-Mer : les autorités n’ont pas respecté le confinement

La « Zad de la dune » a été évacuée mercredi 8 avril, en fin d’après-midi, à Brétignolles-sur-Mer (Vendée). Les autorités publiques et municipales ont enfreint les règles de confinement pour vandaliser la Zad. Le but : construire un port inutile et détruisant la biodiversité.

Mercredi matin 8 avril, un incident a éclaté aux alentours de la Zad de Brétignoles-sur-Mer. D’après les occupants du site, un couple d’automobilistes aurait écrasé un chiot leur appartenant. En retour, le propriétaire de l’animal a détérioré le véhicule, ce qui a conduit à une première intervention de la gendarmerie. L’homme a été interpellé.

En fin d’après-midi, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) s’est déplacé pour interpeller et arrêter les occupants de la dune. « La vingtaine de camarades présente sur place a été nassée dans les champs puis embarquée vers 18 h 30 pour des contrôles d’identité », indique un communiqué de presse écrit par les « gardiens de la dune ».

D’après un témoignage recueilli par France Bleu Loire Océan, le dispositif déployé (hélicoptère, drones, nombre de véhicules) était « impressionnant ». Selon Les Sables – Vendée Journal, « l’opération aura mobilisé deux Psig, un escadron de gendarmerie mobile, une quinzaine de gendarmes motocyclistes et 36 enquêteurs pour vérification d’identité ».

Les militants ont été répartis dans différents commissariats du département. La majorité a depuis été relâchée. « Certain.es sont sorti.es très tard [dans la nuit de mercredi 8 à jeudi 9 avril] dans des villes qu’iels ne connaissent pas, iels se sont donc retrouvé.es à la rue en pleine nuit et loin de tout soutien, à la merci du moindre contrôle et d’une amende puisque aucune attestation ne leur a été délivrée », écrivent encore les zadistes.

Les Sables- Vendée Journal écrit que « l’opération de gendarmerie qui a été menée ne serait pas une évacuation planifiée », mais une procédure de « vérification d’identité » dans le cadre de la procédure ouverte à la suite de l’altercation entre l’homme et les automobilistes, citant le colonel Véronique Sandahl, commandant du groupement de gendarmerie de Vendée.

La suite de l'article de Reporterre.
















samedi 28 mars 2020

La Trêve, récit autobiographique de Primo Levi

La couverture parle de "roman", mais c'est d'un grand récit autobiographique qu'il s'agit. Primo Levi a passé un an à Auschwitz. Il a raconté ce cauchemar dans "Si c'est un homme".
La trêve est forcément plus optimiste, puisqu'elle débute au moment ou les nazis quittent précipitamment le camp, en abandonnant quelques centaines de survivants faméliques à une mort de faim et de maladie quasi certaine. Levi fera partie d'une poignée de survivants. Il a vu sortir du brouillard les 4 premiers cavaliers soviétiques, qui avançaient au pas vers le camp, et découvraient l'horreur derrière les barbelés.
Commence alors une épopée absurde et incroyable. La seconde guerre mondiale a fait vivre des tragédies interminables à des foules de gens qui avaient comme Primo Levi, chimiste à Turin, une vie paisible et très ordinaire.
D'abord, les prisonniers encore vivants ont été regroupés plus ou moins par nationalités, mais dans un ordre "soviétique" chaotique et indéchiffrable. Ils ont été ballotés sans ordre ni raison objective, jusqu'à ce que l'Armée Rouge fasse partie des vainqueurs. La survie derrière les lignes russes était faite de débrouille, de magouilles, de coups de chance et de mauvaises rencontres… Le récit est une grande galerie de portraits et Primo Levi a une incroyable acuité pour sonder la psychologie des êtres humains. Cela fait de ce bouquin une lecture unique, qu'il me semble intéressant de rencontrer, dans ces temps de grand chamboulement de nos sociétés. Car il est question de survie, et de réponses collectives à une menace générale, omniprésente.
Et puis il y a le style de Primo Levi, incisif, comique, il n'insiste jamais sur ce qui est cocasse ou incroyable, ça survient là comme ça, c'est inénarrable, et c'est souvent aussi tragique que drôle !



L'itinéraire du "retour".






Ce récit a été porté à l'écran par Francesco Rosi, en 1997. 












dimanche 1 mars 2020

Adolfo Kaminsky, un exemple vivant

A plus de 80 ans, il sort de l'ombre et son histoire extraordinaire est enfin publiée, par la voix de sa fille, en 2009. La petite vidéo qui suit en dit assez pour vous donner envie de lire ceci...









Merci Aline !




samedi 29 février 2020

Retour au MASC (suite)

avec l'expo temporaire consacrée à Henri CUECO (jusqu'au 24 mai)...





Danaé aux roses, d'après Rembrandt (1965 - 1966)





D'après le concert champêtre de Giorgione, 1965






Les Hommes rouges I, 1970

















(Détail)







Manifestation, 1970












Manifestation, 1968 - 1970




Marx, Freud, Mao, 1968 - 1970



Et pour finir, Lucile devant 

Anti illusion #2, 2011, de Philippe DECRAUZAT(né en 1974)















vendredi 28 février 2020

Retour au MASC !

Le Musée de l'Abbaye Sainte-Croix, des Sables d'Olonne. Qui consacre une grande expo temporaire à Henri CUECO (1929 - 2017), qualifié de "jeune peintre" par la commissaire de l'expo, et dont on découvre de grands formats intrigants et spectaculaires...,

Mais tout d'abord, petit passage chez Victor BRAUNER, dont le musée a fait l'acquisition au fil des ans, d'un fonds très riche. Peinture très marquée par le surréalisme...

Il lui est arrivé un truc bizarre dans sa vie :
Pour les spécialistes, cette obsession de Victor Brauner pour l’œil qui n’est plus logé dans la cavité orbitaire sera prémonitoire. En 1931, il peint – alors qu’il veut échapper à l’ennui, selon ses dires – un « Autoportrait à l’œil énucléé ». Sept ans plus tard, alors qu’il s’interpose dans une bagarre des peintres surréalistes, il perd effectivement l’œil gauche.








La blessure avait exactement les mêmes apparences que celle du dessin, avoue par la suite Victor Brauner. « Peindre, c’est la vie, la vraie vie, ma vie », renchérira t-il, des mots qui se retrouveront également sur sa pierre tombale du cimetière de Montmartre, où l’artiste repose depuis 1966.
Rapporté ici !














La mère des rêves (1965)






Je ne connaissais pas Henri CUECO, peintre corrézien, fils d'émigré espagnol, qui "monta" à Paris à 18 ans en 1947, et fit la connaissance des artistes de "la Ruche" (ce nid d'artistes qu'on ne peut toujours pas visiter aujourd'hui, alors que soixante créateurs y sont encore installés dans le XVème arrondissement…) 








Les mariés (1960 - 1965)













Bicyclette (1953)













Nature morte à la cafetière, 1957









Femme et mouton (1966 - 1967)




jeudi 27 février 2020

Gwendal toujours vif !

Formé en 1972, on a beaucoup écouté ce groupe de virtuoses (surtout le flûtiste et le violoniste) dans nos jeunes années. Musique celtique à la base, mais dérivant le plus souvent vers du jazz, mais aussi vers le rock progressif. Beaucoup de reprises traditionnelles au départ (dans le premier album éponyme à la couverture très célèbre…) puis de plus en plus de créations originales...



















Il ne reste plus qu'un membre du groupe issu de la formation des années 1970 : Youenn Le Berre.
A noter la présence dans la formation originale, de Paul Faure, pianiste de jazz, créateur à Laval d'une école de musique et complice d'une amie d'enfance qui anime encore cette école* (Paul Faure est mort il y a un an).
Le groupe est aujourd'hui très célèbre en Espagne (plus qu'en France).
Vidéo de 2013, enregistrée au festival d'Ortigueira en Galice.






* Coucou Annie !

mardi 25 février 2020

Le discours, roman de Fabcaro

Adrien est prisonnier d'un repas de famille où non seulement il s'ennuie, mais sa sœur lui a demandé de faire un discours à son mariage et ça l'angoisse. Lui, en réalité, il ne pense qu'à son ex-petite amie dont il est séparé depuis un mois et à laquelle il a envoyé un SMS de relance… Il attend une réponse.

L'observation des mœurs de cette famille ordinaire est incisive et extrêmement comique. Le personnage d'Adrien décortique toute la banalité des propos pour retrouver les motivations profondes de tous les comparses. Il est percutant et perspicace...

Vraiment un excellent moment de lecture.

Fabcaro rejoint Claude Ponti au cercle des auteurs d'albums/BD qui ont réussi un passage au roman de façon magistrale (On peut lire "les pieds bleus " de PONTI, et toutes les BD de Fabcaro)...











Merci Olivier !








lundi 24 février 2020

Je me souviens (64)

du temps des batailles de pommes. On faisait deux camps chacun dans un coin de champ et on se canardait à distance avec les pommes trouvées dans l'arbre ou au sol. Parfois on utilisait un propulseur archaïque, un bout de branche au bout duquel on plantait la pomme et cela  prolongeait le bras pour lancer plus fort et plus loin. Mais c'était très imprécis quant à la hauteur du tir car la pomme se décrochait quand elle voulait dans le déroulé du geste. On ne pouvait régler que la direction… J'aimais bien ces joutes de gamins, pour lesquelles on utilisait parfois des palettes de bois pour se protéger mieux des tirs des ennemis.
Un jour, Mme Boué qui était notre voisine et dont la maison jouxtait le champ, avait tenté de nous faire déguerpir pour qu'on arrête de gâcher les pommes avec lesquelles le paysan qui était un ami à elle, faisait du cidre. Elle avait pris son chien en laisse, Urgo, un berger allemand pas trop finaud et couru vers nous en nous criant dessus. Je n'avais pas peur du chien, avec lequel je jouais souvent, mais tout le monde avait déguerpi à toutes jambes dans la campagne, à tout hasard...
C'était à Changé dans la Mayenne.

vendredi 21 février 2020

Asturias d'Isaac Albeniz, par John Williams








Femmes de marins par Cabestan

Une chouette chanson de marins pas traditionnelle du tout !

Auteur : le groupe Cabestan soi-même !




Femmes de marins

On les app'lait femmes de chagrins
Du temps de leurs grand-mères
Aujourd'hui gronde la colère
Des femmes de marins

Il y'eut le temps des femmes soumises
Élevant leur famille, lonla,
Élevant leur famille (bis)
Qui attendaient, tristes, indécises
Le retour du navire, lonla,
Le retour du navire (bis)

Puis vinrent les conserveries
Le travail à la chaîne, lonla,
Le travail à la chaîne (bis)
Il fallait pour gagner sa vie
Ne pas pleurer sa peine, lonla,
Ne pas pleurer sa peine (bis)

Quand arrivèrent les machines
Et les temps de chômage, lonla,
Et les temps de chômage (bis)
Elles firent grève dans les usines
Déjà femmes de courage, lonla,
Déjà femmes de courage (bis)

Maint'nant quand les hommes sont en mer
Elles s'occupent des affaires, lonla,
Elles s'occupent des affaires (bis)
Pour affronter les C.R.S.
Elles n'sont pas les dernières, lonla,
Elles n'sont pas les dernières (bis)


mercredi 19 février 2020

Ya dans la chambre une odeur

D'amour tendre et de goudron
Ça vous met la joie au coeur
La peine aussi et c'est bon





La marine
Poème de Paul Fort. Musique: Georges Brassens 1953

On les r'trouve en raccourci
Dans nos p'tits amours d'un jour
Toutes les joies, tous les soucis
Des amours qui durent toujours

C'est là l'sort de la marine
Et de toutes nos p'tites chéries
On accoste. Vite ! un bec
Pour nos baisers, l'corps avec

Et les joies et les bouderies
Les fâcheries, les bons retours
Il y a tout, en raccourci
Des grandes amours dans nos p'tits

On a ri, on s'est baisés
Sur les neunœils, les nénés
Dans les ch'veux à plein bécots
Pondus comme des œufs tout chauds

Tout c'qu'on fait dans un seul jour!
Et comme on allonge le temps!
Plus d'trois fois, dans un seul jour
Content, pas content, content

Y a dans la chambre une odeur
D'amour tendre et de goudron
Ça vous met la joie au cœur
La peine aussi, et c'est bon

On n'est pas là pour causer
Mais on pense, même dans l'amour
On pense que d'main il fera jour
Et qu'c'est une calamité

C'est là l'sort de la marine
Et de toutes nos p'tites chéries
On s'accoste. Mais on devine
Qu'ça n'sera pas le paradis

On aura beau s'dépêcher
Faire, bon Dieu ! la pige au temps
Et l'bourrer de tous nos péchés
Ça n'sera pas ça ; et pourtant

Toutes les joies, tous les soucis
Des amours qui durent toujours !
On les r'trouve en raccourci
Dans nos p'tits amours d'un jour...