jeudi 1 avril 2010

Parfois, avec ses amis,

on partage un goût pour une certaine poésie


Je vis, je meurs : je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m'est et trop molle et trop dure ;
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.


Louise Labé (qui vous sera reconnaissante de cliquer sur le titre)
Thanks to Oliver

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