Il me revint en mémoire que jadis, nous écoutions le groupe Sélune qui évoquait en chanson ce poète (la Sélune est une rivière normande). Ces chants sont des interprétations de textes du manuscrit de Bayeux écrit au XVème siècle.
Merci Pierre-Elie !
Un texte grivois à double sens ?
Dieu mercy, j'ay bien labouré,
Aussi ma charrue est lassée;
Jamais je ne l'atelleray,
Tant qu'el soit ung peu reposée (bis)
Aussi ma charrue est lassée;
Jamais je ne l'atelleray,
Tant qu'el soit ung peu reposée (bis)
J'avois deulx beufz et I poulain
Qui soulloyent bien tirer d'accord.
Mais le rouge a le cueur si vain,
Qu'a bien petit qu’il n’en mort.
Qui soulloyent bien tirer d'accord.
Mais le rouge a le cueur si vain,
Qu'a bien petit qu’il n’en mort.
Hellas! il est bien enhané
De la grant douleur que j’avoye,
Dont j’ay laissé, bien estonné,
La charruette enmy la voye.
De la grant douleur que j’avoye,
Dont j’ay laissé, bien estonné,
La charruette enmy la voye.
***
Je lesray ma terre gesir
Qui se voulsist bien labourer,
D’en voir le fruict j’ai grand desir;
Dieu m’y doint bien perseverer.
Qui se voulsist bien labourer,
D’en voir le fruict j’ai grand desir;
Dieu m’y doint bien perseverer.
Mais il y a ung feugueray
Qui est l’orée d’une valée,
Où j’ay par maincte foys bouté
Ma charrue jusqu’à la roye.
Qui est l’orée d’une valée,
Où j’ay par maincte foys bouté
Ma charrue jusqu’à la roye.
***
Il fault mon poullain reposer
Et froter et tenir chault,
Car il ne se veult disposer
A labourer, le cueur luy fault.
Et froter et tenir chault,
Car il ne se veult disposer
A labourer, le cueur luy fault.
En tout temps, esté et yver,
Volluntiers je laboureroye,
D’acord, de hait, sans estriver:
J’y prends soullas, plaisir et joye
Volluntiers je laboureroye,
D’acord, de hait, sans estriver:
J’y prends soullas, plaisir et joye