qu'à l'époque de l'Ecole Normale à Angers, je n'avais pas passé 20 ans, j'étais dans un groupe d'étudiants d'une petite vingtaine de personnes, parmi lesquelles se trouvaient deux filles très complices. Toutes deux très brunes et "bien fichues", comme on pouvait dire, entre garçons, à l'époque. Elles ne se quittaient jamais, sauf à l'occasion de certains cours, car le plus souvent dans une forme de nonchalance -peut-être un peu forcée-, elles arrivaient régulièrement les dernières et devaient prendre les places restées libres, pas forcément voisines.
Les jours de grand beau temps, elles portaient des espèces de shorts ou de bermudas noirs, très moulants, qui ciselaient précisément leur anatomie, et ne laissaient personne indifférent.
J'ai souvent surpris leurs échanges de regards lors des cours les plus barbants, -ils l'étaient presque tous- et ces regards en dessous, qui les accrochaient soudainement l'une à l'autre, furtifs mais appuyés, sensés échapper au reste du groupe, me rendaient songeur, m'emportaient dans des fantasmes qui me distrayaient bien de l'assommant pensum institutionnel, et me laissaient frustré de ne pas savoir mieux, dans l'intime réalité de leurs secrets d'alcôve, ce qui forgeait leur évidente et coquine complicité.
* Souvenir en grande partie monté de toutes pièces...
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