En empruntant un roman enregistré à la BM de Périgueux. "La tour d'amour", récit proche du fantastique, qui raconte l'histoire d'un jeune type, à la fin du XIXème, qui trouve facilement un emploi de gardien de phare, et qui ne comprend pas bien pourquoi il a été pris si rapidement... Cette lecture (audition) fut une bonne surprise. C'est très recommandable. C'est un des 60 romans de Rachilde qui est réédité aujourd'hui. Puis, me renseignant sur cette femme que je ne connaissais pas, je découvris qu'elle avait passé son enfance à moins d'un km de mon domicile actuel, je passe devant la maison (Le Cros) chaque fois que je vais à Périgueux. Il semble que la jeune fille n'ait pas vécu une enfance très heureuse en Dordogne, entre une mère dépressive et un père qui ne l'a jamais vraiment acceptée, attendant un garçon au sortir du ventre d'icelle (faut-i être con !*). Bref. Dès qu'elle put (à 18 ans), elle se sauva à la capitale où son caractère affirmé et son écriture singulière firent merveille. Elle intégra le microcosme des lettrés, au point de tenir un salon où vinrent nombre d'auteurs encore célèbres aujourd'hui **. Elle épousa Alfred Valette, fondateur et directeur des éditions "Le Mercure de France". Son premier roman à succès, qu'elle écrivit à 20 ans, "Monsieur Vénus" lui colla une réputation sulfureuse, tout comme son habitude de s'habiller "à la garçonne" (à l'époque, les femmes devaient demander l'autorisation à la préfecture pour porter un pantalon...). Ensuite j'ai lu "l'animale", un curieux récit qui évoque l'histoire d'une nana qui, déçue par la province et un amour qu'elle y a vécu, décide de tenter sa chance à la capitale. Elle y exploite ses charmes et son destin se termine tragiquement dans une relation bizarre avec un chat... En ce moment, je lis "la jongleuse".
Elle vécut 93 ans (1860-1953) et mourut oubliée de tous.
Aujourd'hui, la maison bourgeoise ressemble à ça.
* Il était militaire de carrière...
** Je ne sais pas si ça vous fait pareil, mais quand on cite des auteurs de temps révolus ayant fréquenté telle ou telle personnalité, on tombe sur des gens certainement respectables, mais sur lesquels le temps a tiré une couverture d'oubli plus ou moins épaisse... Mais très souvent, ça tient plus du blinis que de la crêpe bretonne... Enfin, je parle pour moi, bien sûr.
Ce n'est précisément pas le cas de Rachilde, qui fréquenta
Jules Renard, Maurice Barrès, Pierre Louÿs, Émile Verhaeren, Paul Verlaine, Jean Moréas, Paul et Victor Margueritte, Francis Carco, André Gide, Catulle Mendès, Léo Dorfer (Marius Pouget), Natalie Clifford Barney, Henry Bataille, Guillaume Apollinaire, Alfred Jarry, Léon Bloy, Remy de Gourmont, Joris-Karl Huysmans, l'astronome Camille Flammarion, Stéphane Mallarmé, Henry Gauthier-Villars dit « Willy », Jean Lorrain, Laurent Tailhade, Paul Léautaud et Oscar Wilde. (extrait de l'article Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Rachilde)
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