dimanche 17 novembre 2019

Pourquoi les garçons lisent-ils moins que les filles ?



Cela fait longtemps que nous savons que les petites filles lisent plus que les petits garçons. Les sociologues ne sont jamais en reste pour y trouver une explication. La question vient de réapparaître avec un rapport publié par un groupe de parlementaires britanniques (The Boys’ Reading Commission). 


L’étude dont il est question ici a été menée auprès de 226 écoles du Royaume et 21,000 enfants. Les résultats publiés lundi sont clairs: 62% des garçons préfèrent regarder la télévision au lieu de lire contre 45% chez les filles.


En outre, les garçons ont plus de mal à trouver des livres qui leur conviennent. Mais cela ne tient pas à des raisons biologiques de différences entre les sexes; d’autres études avancent d'ailleurs, chiffres à l’appui, que les garçons sont tout aussi capables que les filles de lire des livres complexes.

Derrière les statistiques publiées par la commission se cachent plusieurs réalités. L’étude met en cause non seulement les méthodes d’enseignement de la lecture mais également l’absence de figures masculines pour promouvoir la lecture. Face à cette lacune, la commission a fait un ensemble de recommandations au gouvernement, notamment encourager les pères à faire aimer la lecture à leurs fils. Autrement dit, faire de la lecture une activité aussi virile que d’aller au stade de foot du coin encourager son équipe.

La commission propose de faire venir dans les classes des «volunteer male reading models» (Graeme Paton du «Telegraph» utilise l’expression de «reading mentors»), et va même jusqu’à affirmer que c’est toute la façon de percevoir la lecture qu’il faut changer, à savoir que la littérature serait davantage une activité féminine que masculine… Mais est-ce bien nécessaire?

Les figures masculines pour faire aimer la lecture ne manquent pas, à commencer par les auteurs eux-mêmes: le panthéon littéraire mondial est rempli d’auteurs (masculins) susceptibles de convertir les petits garçons à la lecture. Tolkien ou Roald Dahl pour ne citer qu’eux. Et si ce n’est pas par l’intermédiaire du texte lui-même mais par la représentation attachée à la lecture que l’on veut inciter les garçons à lire, il suffit de mettre en avant la personne même des écrivains. En effet, quoi de plus fascinant que la vie d’un Hemingway qui écrivait  tout en participant aux grands événements de son époque? Il faudrait aussi rappeler qu’en dehors de la lecture, l’écrivain américain aimait chasser et boxer. 

Xavier Thomann


Quoi qu'il en soit, il existe des preuves par l'image que la lecture masculine, même minoritaire, reste florissante...



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