dimanche 16 décembre 2018

Heureux comme Lazzaro de Alice Rohrwacher

Film très curieux, qui nécessite une lecture cinéculturelle.

L'histoire d'un jeune homme dans un village reculé de l'Italie contemporaine (fin XXème siècle), qui au sein de la communauté paysanne, est exploité par tous du fait de sa grande naïveté et de sa gentillesse infinie. Il fait la connaissance du fils de la baronne locale, et fait curieusement à cause de lui une expérience sensorielle unique, une forme d'acmé à l'issue de laquelle il fait une chute très grave. A partir de là l'action se transpose à la ville, sale, hideuse où les familles du village ont été obligées de migrer par décision de justice. Les actes du jeune homme apparaissent alors tellement décalés par rapport à la société, qu'il s'en dégage un parfum de sainteté. Du reste quelques événements inexplicables ou magiques surviennent sans que personne ne s'en étonne.
Une amie dit que c'est un film pasolinien, en ce sens qu'il montre que ce que le fascisme n'avait pas réussi à faire de l'Italie (dissoudre l'âme et le caractère italien), la société de consommation et le capitalisme l'ont fait. En effet,à la fin du film, le jeune homme montre à ses pairs que les mauvaises herbes qui poussent sur le bord des routes possèdent des vertus et sont consommables. Ces gens de la terre ont tout perdu et tout oublié de leur culture ancestrale.
Mais aussi par la forte empreinte mystique du film.
C'est une lecture. Je ne peux pas dire que j'ai adoré (je n'ai pas apprécié l'esthétique-volontairement dégradée- de la seconde partie du film) mais c'est un film qui ne laisse pas indifférent.




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