mercredi 24 avril 2019

Du vélo en région parisienne

Je suis donc parti à vélo huit jours, avec l'objectif de faire le tour de la région parisienne, sur un itinéraire plus ou moins proche de Paris ville. Je voulais à la fois constater l'état des équipements favorisant la circulation à bicyclette, à l'occasion visiter des lieux de culture qu'on ne fréquente que rarement (quand on est un provincial en week-end à Paris), et faire appel au réseau Warmshowers pour les hébergements.
Je présupposais que la "banlieue" au sens large était beaucoup plus avancée en équipements favorisant la bicyclette qu'on ne pouvait se l'imaginer. Mais je voulais vérifier cela.

Après cette semaine de test, je peux affirmer qu'en dehors de quelques ouvrages exceptionnels (la coulée verte de Paris à Massy, la promenade de l'Orge...), les équipements de la couronne parisienne sont encore bien limités. Les pistes et bandes cyclables sont partielles, non connectées entre elles. Pourtant, généralement, quand elles existent, elles sont confortables, assez larges et quand elles sont installées sur le trottoir, c'est généralement qu'il y a de grands espaces partagés avec les piétons.
Mais la carte ci dessous, qui date de 2012, est parlante même si des progrès ont été faits depuis. Le constat saute aux yeux : les équipements publics qui concernent le vélo se concentrent à Paris même. La capitale apparaît par contraste comme un une ville exceptionnelle pour nos deux-roues. Je l'ai expérimenté dans ma 4ème journée, car il fallait que je traverse Partis du sud au nord, et j'ai eu droit à des pistes de bout en bout avec une vitesse moyenne de croisière très au dessus de l'ensemble de ma virée.


















Ceci dit, il y a beaucoup plus d'itinéraires où les vélos peuvent rouler en toute sécurité que ceux qui figurent sur la carte. L'usage de Google Maps comme GPS permet de le constater, car les chemins proposés empruntent des bords de route, des chemins de randonnée (à pied, les GR), des allées forestières, et même des sentes de terre à peine tracés au milieu de champs s'étendant de part et d'autre à perte de vue.
Par parenthèse, ce site de recherche d'itinéraires propose aussi (pour le vélo) le passage par des escaliers (entre deux voies ferrées, à Argenteuil par exemple)...


























Le lundi 15 avril, je pars de Sartrouville, où je suis superbement accueilli par Elissa, membre du réseau WShowers. Première soirée premier apéro devant Notre Dame en feu, qu'on suit d'un oeil aux infos télévisées... Sartrouville n'a fait aucun effort pour accueillir les cyclistes. On n'y voit qu'un bout de piste qui traverse le centre ville. Et rien d'autre. Le lendemain, en suivant la Seine ( j'ai souvent choisi l'option des chemins de halage et des voies sur berge) je rejoins Nanterre, en passant par les Terrasses qui mènent tout droit à l'esplanade de l'Arche de la Défense. Jusque-là, très peu de portions de route, la descente de l'Arche vers la ville est magnifique, il y a plein d'oeuvres d'art contemporain dispersées à chaque étage. Puis en rejoignant le bois de Boulogne, encore une longue balade sur des chemins verts.
Après avoir passé une soirée riche en échanges utiles (en particulier avec les grands enfants d'Alice, une amie) je rejoins la fameuse coulée verte, qui part de Paris 14ème, et file vers Massy. Je l'atteins à Malakoff. Magnifique itinéraire, c'est une bande d'une centaine de mètres de large environ, aménagée d'espaces boisés, de parcours de santé et de jardins divers. Je rejoins d'abord le CAC de Brétigny sur Orge, pour voir une expo très conceptuelle, un peu prétentieuse à mon avis, pour finir la journée en compagnie de Martine et Gilbert à Courcouronnes. Tous deux sont très occupés, ma présence ne les arrange pas mais ils m'accueillent magnifiquement. Je repars le lendemain matin sous le soleil vers Melun, en suivant la Seine. Je roule un bon moment en compagnie de deux vététistes avec lesquels je bavarde. Quand ils quittent le halage, ils me disent que plus loin ça passe en VTT, avec un vélo de rando, ils ne savent pas… Je leur dis que si, je devrais y arriver. De fait, ça passait sans problème, je renonce rarement devant les accidents de terrain. Je passe l'après-midi à Melun, déçu par le musée d'art et d'histoire, aux collections modestes et disparates, rasséréné par une expo consacrée à Christelle GUILLET à l'espace Saint Jean (l'office du tourisme).





Vénus d'Ingres, Christelle Guillet


Accueilli le soir par Yan qui arrive à vélo de son rendez-vous habituel à "la ruche qui dit oui", on rejoint la maison où il habite depuis peu avec Marie à Bois-le-Roi. Cette petite ville planquée dans les arbres du nord de la forêt de Fontainebleau semble couler des jours hors du temps. De nouveau, j'ai droit à un accueil superbe, autour d'un repas partagé.
Le lendemain, je souhaite rejoindre le MACVAL, gros musée d'art contemporain de Vitry, 50 kilomètres au nord, je reviens tout près de Paris. Suivre les itinéraires proposés par le phone s'avère impossible au nord de Melun, aucune piste sur le côté des routes, des 4 voies hyper fréquentées. Je repique par Savigny vers Corbeil et la rive gauche de la Seine.




Prise de vue à l'extérieur du musée, côté jardin.

Le MAC VAL est un lieu exaltant. Entre les oeuvres exposées en permanence et l'expo temporaire (Lignes de vies - une exposition de légendes), j'y passe une bonne partie de l'après-midi. Dernière expérience Warmshowers chez Marie-Noël son fils et son mari, dans une maison au milieu des immeubles de Vitry. Excellent moment, on se sépare tard ce soir-là.

Le lendemain, c'est la traversée rapide de Paris pour rejoindre Zoulikha, à Pantin. On a un programme serré dans la journée, mais ça, c'est une autre histoire… Les bords du canal de l'Ourcq sont magnifiques pour pique-niquer, flâner et… faire du vélo.

Dimanche 21, je finis la boucle de Paris en allant chercher ma voiture restée à Sartrouville, chez Elissa. Une dernière occasion de suivre les berges de la Seine, se perdre cette fois dans un chantier de matériaux de construction, faire demi-tour, pousser mon vélo sur des talus abrupts pour sortir de l'impasse, et choisir les trottoirs à Sartrouville où entretemps, rien n'a été fait pour accueillir les valeureux cyclistes.





Mon parcours en pointillés noirs représente plus une double diagonale Nord-Ouest / Sud-Est, qu'un vrai tour de Paris… Au final, je n'ai fait que 200 kilomètres environ. Les distances entre bleds de région parisienne ne sont pas énormes. Le vélo peut donc être utile et efficace très fréquemment.

Quant à Warmshowers, c'est vraiment un moyen très pratique de voyager à moindre frais en faisant des rencontres superbes. Seule contrainte : le temps passé avant le départ pour caler les accueils. Beaucoup de membres ne répondent pas, et il faut parfois recommencer des demandes plusieurs fois pour une date.
Merci à mes hôtes !





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