J'ai mis un certain temps à rentrer dans le sens de cette écriture, cela s'est fait doucement comme le point réalisé par l'auto-focus d'un appareil photo à partir d'une image floue.
Je suis arrivé à cette lecture conseillé par un des hurluberlus du Masque et la Plume, en fin d'émission, lorsqu'ils proposent tous un coup de cœur en marge des titres discutés dans l'émission.
Pippa Bacca, une artiste italienne a vraiment existé et son histoire tragique n'est pas une fiction. Elle s'interrompt dans une grosse voiture en Turquie, en mars 2008. C'était au cours d'un voyage en stop, vers le Moyen-Orient, effectué intégralement dans une robe de mariée. Elle avait imaginé cette aventure avec un ami artiste pour parler de paix entre les peuples.
Nathalie Léger reprend le parcours de cette femme italienne, mais rapidement, il est évident qu'elle nous parle d'elle-même, en particulier de sa relation forte avec sa mère. Ce sont des résonnances de cette tragédie avec sa propre expérience qu'elle développe. Vers la fin du récit, elle décrit un souvenir, sa mère essayant devant un parterre de vieilles copines sa robe de mariée qu'elle a conservée. Souvenir lourd, ce mariage ayant été un désastre intégral. Pour moi, cette scène est une des clés de ce livre singulier et envoûtant.
"Une robe blanche suffit-elle à racheter les souffrances du monde ? Sans doute pas plus que les mots ne peuvent rendre justice à une mère en larmes" Nathalie Léger.
(Les deux dernières phrases figurant sur la 4ème de couverture)
Nathalie Léger
Photo John Foley / POL
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