jeudi 23 novembre 2017

De la gratuité du geste

dans le premier chapitre de "The cute girl network", de Greg Means, MK Reed et Joe Flood, le héros est une nana jeune skateboardeuse qui bosse dans un magasin de planche à  roulettes. Un jour, elle tombe et se fait mal devant un vendeur de soupe ambulant, Jack, qui la dépanne en lui donnant une soupe froide qu'elle met dans sa culotte pour soulager la douleur.
Plus tard, Jack, qui est tombé illico amoureux de la fille la retrouve dans la rue. Ils discutent, se donnent rendez-vous, et de nouveau, il lui offre une soupe, à manger cette fois. Elle lui demande : "Combien je te dois ?"
Il répond : "Ben... Je ferme dans une heure et normalement je ramène les restes à la maison pour mes potes, mais si je te l'offre, tu me respecteras quand même ?"

Je n'ai lu que le premier chapitre, mais je peux déjà recommander cette BD, qui se passe dans les rues de New York...


























mardi 21 novembre 2017

Corps et âme, d'Ildiko Enyendi

L'action se passe dans un abattoir hongrois, les vaches tombent saignent et le directeur aussi, amoureux d'une nouvelle employée, "responsable qualité", qui se fait remarquer d'emblée par son zèle et ses difficultés relationnelles.
C'est donc une histoire d'amour entre ces deux-là. Ils se sont (logiquement ?) rapprochés après avoir constaté qu'ils partageaient les mêmes rêves. Lui en cerf, elle en biche, qui se rencontrent dans une forêt enneigée.
Tout est lourd et fort dans ce film, saisissant malgré quelques lenteurs.
La résolution est ouverte. Fin du rêve ou début d'une relation épanouie ?
Sorti en octobre 2017.








dimanche 19 novembre 2017

Vous est-il déjà arrivé...

... de vous souvenir d'une phrase marquante au fil d'une lecture, que plus tard, reprenant le même livre, vous auriez recherchée ?

Moi oui, plusieurs fois. Cela ne marche pas à tous les coups ! Il m'est arrivé de ne pas retrouver le passage en question. Ce qui est mystérieux, ou inquiétant quant à la qualité de ma lecture...

Or, voilà t-il pas que je reprends un livre d'ethnologie qui m'avait bien plu, et que, ne retrouvant plus sur les rayons de ma bibliothèque, je décidai de commander pour m'y replonger, avec l'idée tout de même de repérer, vingt ans plus tard, une phrase qui m'avait laissé songeur.
Et j'eus le plaisir cette fois de retomber dessus, à peu près intacte telle que dans ma mémoire, enfin, l'idée précise y était encore.

L'auteur Jacques Soustelle parle de son expérience, entre-deux-guerres, auprès des Lacandons, tribu indienne descendant de la galaxie maya et vivant au Chiapas mexicain. Son bouquin, "Les 4 soleils", est une leçon d'ethnologie qui fait le point sur l'histoire des cultures centraméricaines et même d'anthropologie, car il élargit souvent son propos à d'autres civilisations sur d'autres continents, en cherchant les traits significatifs de leur essor et les causes de leur déclin.

Il parlait de la civilisation aztèque, engloutie comme on sait par l'intervention brutale d'une poignée de cavaliers espagnols. Il notait la relative jeunesse de cette société florissante :
"La plupart des territoire annexés avaient été soumis à une date récente. L'expansion n'avait commencé qu'au XIVème siècle; il se peut quelle ait été pratiquement terminée vers 1520, mais nulle part la civilisation mexicaine n'avait reculé. On peut déduire de là qu'elle se trouvait en transition, à la fin ou très près de sa phase d'expansion, mais encore très loin de sa probable régression. Il est donc certain que c'est une civilisation encore jeune et bien éloignée de son déclin qui a subi le sort que l'on sait : accident de l'histoire, sans plus de signification intrinsèque, malgré son caractère dramatique, que la mort d'un animal de la jungle sous les crocs et les griffes d'un jaguar."

Cette idée m'avait étonné. Quelle "signification intrinsèque" peut-on chercher au cours de l'histoire humaine ? Je vous laisse béer sur cette question en vous recommandant ce bouquin qui date de 1967, et dont les données d'ethnologie universitaire sont forcément périmées mais qui permet d'approcher des Lacandons en voie de disparition (déjà à l'époque) et de prendre un recul saisissant par rapport à l'Histoire avec une grande hache.

























Tout ce pendant qu'écrivant pour vous (qu'est-ce qu'on dit ?) j'étais ouïssant (avec plaisir) ceci :































samedi 18 novembre 2017

Les champs du possible

Qui saurait comme moi
transcrire de ta peau
En langue des signes
Tes détours enjoués
Que tapissent d'iridescents pollens
De matinales émeraudes
En poudre de rosée
De bleuets saphirs
Celant d'inconvenantes pensées
Et les ors qui venaient
Sans ordre ni raison ?

C'était au matin tout petit,
Entre chien et loir et loup
Assoupis et complices
Dans le même repaire
Truffes serrées
Des amitiés carnassières

Au-dessus s'étend une colline herbeuse
et encore au-delà, la prime clarté
De la nuit qui s'apaise.
L'herbe est fraiche aux jambes nues,
Et dans l'ombre de l'aube, de hautes fleurs 
En tapis de  nuées sombres,
Appellent à frôler
Leurs frêles corolles en nappes paresseuses
Longues rêveuses assoupies.

Et l'on sait que
C'est là que tu te tiens,
Dans d'illusoires tuniques de vent
Tendant une main qui invite
A glisser les pieds nus dans l'herbe matinale
Et que nous trouve
Parmi des boutons d'or couchés et consentants
Avides et désireux de ne rien manquer
Agenouillés dans les hémérocalles
Un frais soleil d'été





samedi 4 novembre 2017

Quelquefois,

quand on en attend trop,
on oublie l'essentiel.
Ils sont là.