Alors, y'a un peu de délai légal, c'est bon, là ?
J'ai sauté la 4ème saga. Y'en a que ça épuise ? J'y reviendrai quand que le type qui l'a empruntée voudra bien la rapporter.
Bon, alors noir c'est noir, il y a peu d'espoir !
J'ai trouvé la première partie de ce tronçon assez sombre, glauque même parfois. C'est l'enfer du nord, sans les pavés. On y respire mal dans ces forteresses glacées et sans lumière. La seconde partie est plus ensoleillée, sans être plus riante, pasque la trahison et le crime rodent à chaque coin de scénette, ainsi va la mort, dans cette série de fourbes, même près des arcs outrepassés des royaumes du sud (chez les Maures ?).
Où sont passés les textes ciselés par des lettrés, qui rappelaient la faconde shakespearienne des premiers émois ?
Apus ! Ben merde alors, ce serait-il qu'on s'enfermerait dans des dialogues boulevardiers ?
De nouveaux personnages fadasses.
Je parle bien des récents, pas de lui, là, par exemple, le Ramsay Snow,
parce qu'il n'est pas tout neuf dans l'histoire, et en plus, il est quand même délicieusement pervers. Non, mais personne n'émerge de saillant dans la galerie des nouveaux venus.
Malheureusement, l'impression générale, c'est qu'on nous traîne dans une barque qui ne touchera jamais terre. C'est le plus redoutable des défauts des séries : elles sont sans fin.
Là où j'ai trouvé le plus de plaisir, c'est avec les personnages délicieux du début de la saga. Evidemment, le Tyrion, "the smallest, the smartest",
la reine fourbe, Cersei Lanister, qui passe sous des fourches intégristes très caudines, dans cette saison...
J'aime bien aussi le sourire matois de Petyr Baelish, dont on ne sait jamais vraiment quel jeu il joue...
La grande scène de cette saison, celle qui m'a le plus marqué, c'est le combat de gladiateurs qui dégénère sous les yeux de Daenerys Targaryen, avec tous ces spectateurs qui se changent en assassins, dans sa nouvelle cité aux fidélités incertaines...
Et enfin, je m'amuse toujours à rechercher dans ce paysage immense, les éléments de culture ou d'histoire anglaise, qui transpirent sans cesse comme des bêtes de somme.
En voici deux que j'ai repérés, les exégètes pourront contester, moi j'atteste, qui concernent tous deux Arya Stark. Dans le neuvième épisode, elle est vendeuse de fruits de mer et pousse une brouette.
C'est Molly Malone, dans la chanson populaire anglaise. Le portrait d'une vendeuse à la brouette qu'on aura bien du mal à trouver dans l'univers de la chanson française.
En voici le premier couplet :
In Dublin's fair city, where the girls are so pretty
I first set my eyes on sweet Molly Malone
As she wheeled her wheel-barrow
Through streets broad and narrow
Crying cockles and mussels, alive, alive-O!
Alive, alive-O! alive, alive-O!
Ensuite elle se retrouve à Braavos, accusée d'avoir assassiné Meryn Trant, et soudain menacée par Jaqen H’Ghar de boire une potion magique qu'on devine fatale...
Et là le Jaqen tout à coup, avale le poison lui-même, et s'écroule, apparemment raide mort. Il y a là un effet comique qui m'a immédiatement fait penser à "La vie de Brian" des Monty Python. Brian est sur la croix, pris pour Jésus, il va mourir par erreur. Et là, oh, divine surprise, arrivent soudainement ses sauveurs, les complices du Front Populaire de Libération de la Palestine, qui après un discours solennel pour remercier le Brian de son sacrifice, se suicident en groupe, au pied de la croix...
Merci, les Pythons !
C'est une chose de voir le G O Thrones, c'en est une autre, fort recommandable, de visionner "La vie de Brian", maintes fois mentionnée dans ces lignes...
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