L'autre qui convoque, c'est lui, l'Olivier des montagnes, là, il a la barbe, mais d'habitude, il est beau.
J'en fus.
On campit, on chantit, on buvit son saoûl, on s'esbaudit l'esgouloir, on s'entassit du beulot, mais sans excès cette fois, sauf à son baignoir tout plein de gros phoques s'arrachant la baballe et j'en fus, s'embuvant grand renforts de tasses et escoulant longuement le naseau des autres nazes.
Mais là où on racla les sommets de la gaudriole, ce fut lors d'un rendez-vous flottant de raftine, qui zappellent, sur le gave d'Oloron, où la sécheresse mondiale n'avait pas encore soufflé son feune desséchant, car ça débitait, même sans exhibition, soit dit en passant.
On a commencé à rigoler avant, quand il s'agissa de se préparer à l'embarque, parce que les types du louage, ils voulaient absolument savoir combien con n'était. Normal pour nous faire raquer au plus pire, les salauds. Voilà t-y pas que le Yves, il lui prend dans l'idée que si on était rangés par 3, ce serait bien plus taisé. Et de crier qu'on se rangit. Moi, j'ai obtempéré avec les plus résonnabes parce que y'en a quand même 4 ou 5 sur le tas. On était devant, tous les lèche-culs bien en ligne, et mon Yves qui continuait à crier, parce que les autres derrière, ils faisaient les turbulents, moi, ça me récugne, alors comme à chaque fois à cause de ces lobards, il tombait sur un compte différent, il a fini par aller annoncer 35 au pif, mais quand il fallut se répartir par barcasse, ils ont moins rigolé, parce qu'il apparut rapidement qu'on était plus que ça, 36, ou 38, on n'a jamais su vraiment à cause des turbulents.
Bon mais c'était pas grave, l'essentiel était à venir. On était 4 pneumatiques remplis à rabord de fêlés, sauf un où y'avait des gens normaux, qui étaient pas invités, mais qu'on a dû tolérer.
Ça commence comme ça : deux esquifs se foncent dessus, dans un esprit peut-être sportif, mais surtout agressif en fait.
Préalablement, les moniteurs ont briffé tout le monde, pour que les abordages soient des succès mémorables. Ils ont du avoir leur brevet chez les vikings, du reste, y'en avait un avec ses dread-locks, sa barbe rousse taillée en pointe, sa petite taille mais râblé comme un ours, et farouche avec l'air d'un gnome énervé, tout droit sorti d'une bd de Lanfeust, que chacun et tous surnomment "le viking", justement. C'était le pire.
Après, les photos sont floues, mais restituent une part de la réalité. C'est l'assaut, il faut essayer de retenir le bateau adverse pour qu'il soit abordable, sauter dedans et emporter un marin ennemi à la baille. On tombe avec, évidemment, mais faut savoir ce qu'on veut dans la vie d'un belot-rafteur. Dans les meilleurs cas, il ne reste pas des tas de monde à bord.
Des fois, on a pied, c'est de la triche, mais souvent, c'est mieux, on boit la tasse.
Moi, j'ai souffert d'une attaque surprise du Félix, qu'il est bête celui-là*, et il m'a tout de suite fait prendre la température de l'eau, et c'était frais, même avec les combis, et après, on a eu des tas d'incidents dont que soi-disant, j'aurais cassé les lunettes à Philippe, qui faisait son Agnan en criant que c'était ses plus belles lunettes de toute sa vie, et qu'elles étaient foutues, et que sa Anne allait lui foutre des torgnolles, alors que moi, je suis si doux, je l'avais même pas touché. Après, il a été pénible comme d'habitude, mais il s'est fait surprendre par la bête humaine, le Viking qui l'a crocheté par derrière au cou avec la poignée de sa pagaie, et v'là mon Philippe qui veurde en arrière dans l'eau douce, de tout temps, les Vikings, c'est fourbe.
A peu près tout le monde y est passé, sauf Béa, bien sûr, elle, elle a une prédilecfion pour tout fe qui est fec.
A la fin, tout le monde sont contents. Y'a pus qu'à remonter les barcasses et s'étreindre dans le bonheur humide.
Je sais pas pourquoi, j'ai l'impression que les moniteurs, ils se souviendront de notre passage. Ils nous ont même demandé de nous calmer un moment, pis fallait arrêter de déchirer ma brassière, y'a des brutes qui me voulaient du mal qui avaient trop tiré dessus.
Au retour, on était contents de nous, même Félix avec son regard de psychopathe, il a l'air beunaise. Et la mAlice se lit dans ses yeux.
Merci à la photographe, je crois que c'est Roxane, elle ne perd rien pour attendre, celle-la !
* Il va de soi que mon Félix n'est pas bête du tout, il s'en faut de beaucoup, cette phrase est récurrente dans "le petit Nicolas", qui a de loin, vaguement, plus ou moins inspiré le ton de cet article...
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