Le jeu est un film basé sur une idée venue d'Italie et adaptée à la sociologie française.
Donc, pour reprendre fainéantiquement le chapeau synopsistique de la page Allociné,
"Le temps d’un diner, des couples d’amis décident de jouer à un « jeu » : chacun doit poser son téléphone portable au milieu de la table et chaque SMS, appel téléphonique, mail, message Facebook, etc. devra être partagé avec les autres. Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que ce « jeu » se transforme en cauchemar".
Bon, cauchemar est trop fort, ya pas mort d'homme, juste des révélations de trucs que ces braves gens entre eux (dans leur couple ou entre amis) auraient aimé garder secrets.
J'ai passé un bon moment, les personnages ont leur caractère propre sans que ces portraits ne renvoient à une typologie trop attendue. Ils gardent un peu de profondeur et de complexité.
Il y a des faiblesses dans les dialogues. A la fin il y a une idée simpliste énoncée comme fondamentale (donnée solennellement) qui achève un peu gravement le film (je me souviens plus de cette phrase, mais allez voir, ça crève un peu le tympan). Quelque chose comme "en amour comme en amitié, il ne faut jamais avoir la faiblesse de cacher l'essentiel", ça m'a tué la conclusion du film que j'ai quand même bien goûté au final.
Autrement intéressant est, à mon avis que j'ai, "L'amour flou", de et avec Romane Bohringer et Philippe Rebbot, qui se sont amusés à faire un film d'une situation qu'ils ont approchée dans leur vraie vie (ils vivent ensemble dans la réalité tangible). Là pour le coup, l'idée de départ (un couple qui se sépare décide d'emménager dans deux apparts voisins et reliés par un passage pour ne pas perturber trop les gosses...) s'efface radicalement pour exposer des situations nouvelles, des rencontres, des tentatives, parfois classiques, parfois innovantes. La psychologie des personnages est complexe, ce sont des gens futés qui cherchent des voies originales.
Je ne sais pas pourquoi Philippe Rebbot me fait penser rien qu'à regarder sa tronche ravagée à l'ambiance de la Merditude des choses, du belge Van Groeningen. Ce côté déjanté, alternatif à première vue irresponsable, cache un type qui pense et rigole, une personnalité riche à ne pas manquer.
Et puis, parmi plein d'autres tous extras, il y a Reda Kateb, qui plante là un promeneur de chien, qui considère les bêtes comme des êtres pensants et qui les traite comme des humains.
Il faut dire que la loufoquerie s'invite au côté de la tendresse, et des humeurs tendues dans lesquelles chacun reconnaitra des lambeaux de son propre quotidien (presque tout le monde, pensé-je)...
La tendresse, oui, avec une scène finale où ces deux-là se font un serment inoubliable. Allez voir ça.
Un autre truc original : au générique de fin, on voit des extraits de scènes tournées mais non retenues au montage avec les noms des acteurs évincés qui apparaissent, ce qui est plutôt respectueux de ces comédiens lésés au final.
Nous avons beaucoup aimé ! (Je dis nous à des seins).
Les auteurs acteurs
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