Très ravissante bourgade, pleine d'histoire, avec le Emilion, qui était soit disant majordome dans un grand domaine de Bretagne (du côté de Vannes) et qui aurait dérobé du pain pour les pauvres des alentours , à la suite de quoi, il serait allé se faire voir ailleurs, -Miss Wiki nous dit que ...
...économe au prieuré de Saujon, en Saintonge, comblé de louanges et de respect en raison de sa grande vertu, Émilian finit par se retirer, loin de tous, dans la forêt des Combes qui recouvrait jadis l’actuel site de Saint-Émilion.
Par ses miracles et sa générosité, sa renommée rayonna par-delà la vallée et de nombreux disciples le rejoignirent. Durant dix-sept ans, Émilian évangélisa la population, créant ainsi un site monastique auquel fut donné son nom après sa mort. Une communauté de moines bénédictins géra l’accès à ce lieu de pèlerinage jusqu’en 1110, date à laquelle une réforme engagée par l’évêque de Bordeaux permit l’installation d’un chapitre de chanoines augustins.
Donc, comme il a fait vachement bien son ermite de l'ascèse, le CA de l'église catholique a décidé de le sanctifier, et un hagiographe a dû réécrire, des siècles après sa mort, ce qu'on croyait savoir de lui. Comme dans la majorité des vies officielles de saints, 95 % du contenu et a été strictement inventé pour les besoins de la bonne cause, qui faisait affluer les foules là où se trouvaient les reliques du sieur (elles aussi fausses, bien sûr) et mettaient les propriétaires des châsses en argent massif qui les contenaient, à l'abri du besoin.
Le problème, c'est que la dame qui guide la visite des lieux supposés de résidence de ce brave homme, n'utilise pas le conditionnel. On est prié d'avaler. On voit une cave, en bas de 36 marches (on retiendra le nombre),
une fontaine avec des rambardes de pierre, un siège creusé dans la roche (il méditait là), du coup, il est magique, la donzelle qui s'y repose enfantera dans l'année. Véridique. Et ça marche, ils ont reçu des lettres.
Crédit photo : cliquer sur l'image.
Mais revenons au bled. Très magnifique de vieilles pierreries. On est montés là-haut, à la tour du Roy, qui fut en réalité une sorte de donjon de la première forteresse, dont on ne sait pas avec certitude qui l'a construit, qui fut aussi le lieu de réunion des jurats, on dirait en Anjou des échevins, chargés de l'administration du terroir contigu à la ville, sorte de communauté de communes avant l'heure. Cette institution originale (ses "libertés" la garantissaient du système féodal) fut créée par Jean sans Terre en 1199. Le début du XIIIème fut la grande période de développement et de construction de la ville dans ses nouveaux remparts.
Les toits vus de la tour du Roy...
2000 habitants à l'année, 1 000 000 de visiteurs par an.
Portail roman de l'église collégiale. XIIème - XVème
Le cloître avec ses délicates colonnettes géminées.
On peut suivre le tracé des remparts sur une grande partie de l'enceinte. Le mur médiéval a été utilisé comme façade de nombreux logements, on y voit des fenêtres aujourd'hui.
La halle du marché.
Mais le clou du pompon, à St Emilion, c'est la partie souterraine avec son église monolithe et les galeries qui y mènent. On ne peut pas y faire de photos, tout est privé, et les proprios l'interdisent.
Les piliers de l'église sont ceintrés de gros montants de métal, pour éviter qu'ils ne s'effondrent (au-dessus est construit le clocher, très haut et très lourd). C'est très vilain, mais provisoire nous dit-on. La cavité a été creusée (de bas en haut) au XIIème siècle, à l'époque de Pierre de Castillon, qui est aussi le maître d'oeuvre de l'autre église monolithe du secteur, celle d'Aubeterre sur Dronne. Il en aurait eu l'idée, au retour de la première croisade (1096 - 1099) après être passé en Cappadoce en particulier.
Un bas-côté de l'église communique avec une galerie qui donne sur une autre encore, et sur une sorte de pièce ronde, surmontée d'une coupole percée qui était un puits de lumière à l'origine... Au plafond, autour du puits, trois bustes de personnes qui se donnent la main en cercle...
Le long des galeries, se trouvent des enfeus, des niches-sarcophages où reposaient
les nobles, les religieux et... les bébés, nous dit-on lors de la visite (?) ... Cette partie est une nécropole.
Tout ceci permet de passer un chouette moment.
On sent une aisance certaine chez la plupart des touristes qui fréquentent l'endroit (ceux qui viennent compléter leur cave ont forcément les moyens...), la concentration en voitures de luxe est notoire. Du reste, ces dernières sont présentes partout dans le bled, c'est bien chiant, difficile de faire des photos sans. On n'a rien vu de particulier pour favoriser l'usage du vélo...
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