mercredi 23 février 2011

A propos de ces pages sombres

de notre histoire nationale, je sors de la lecture d'Alexandre Jardin, et je recommande ce bouquin, qui me semble très utile. C'est déjà une leçon de courage, c'est clair qu'il a dû se mettre à dos à peu près toute sa famille; c'est aussi un cas intéressant de secret de famille dévoilé (on le savait déjà après la lecture du" zèbre"), mais là, il pousse l'enquête et la confidence beaucoup plus loin.
La question qui m'intéresse personnellement et que pose clairement ce livre, c'est "comment un type si fin, si parfaitement bien élevé, lettré comme très peu de gens peut-il avoir supporté et encouragé une oppression si abominable contre des personnes si proches de lui ?"
[Le grand-père Jardin a été directeur de cabinet de Pierre LAVAL, sous le régime de Pétain (en 1942, notamment, pendant la rafle du Vel d'Hiv)]
Bien des témoignages ont été apportés, notamment lors de la dernière guerre mondiale, de personnes très cultivées ayant sinon encouragé du moins s'étant tues au contact d'horreurs connues d'à peu près tout le monde. La conclusion que la culture ne protège pas de la barbarie ne doit pas pousser à considérer que dans tout homme sommeille un bourreau.
C'est contre cette idée de plus en plus commune que s'élève Charlotte LACOSTE, auteur de "la séduction du bourreau", qui analyse en particulier le bouquin de Jonathan Littell "Les Bienveillantes", emblématique de cette mentalité désespérant de la nature humaine.

Lien vers un article de blog qui en parle



Je pense pour ma part qu'une culture humaniste orientée vers le respect de l'autre, et la force de l'exemple que l'on donne au quotidien au regard de nos enfants, le courage de résister aux autorités toujours contestables (car dans le cas des collabos, la volonté d'apparaître comme de bons serviteurs fidèles de l'Etat a sans doute été un ressort puissant), tout ceci protège en grande partie de l'inhumanité.

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