lundi 20 août 2018

The girls, de Emma Cline


Une des lectures de l'été, qu'on m'avait recommandée (merci Agnès !)


Je m'autorise à vous proposer la critique des Inrockuptibles, sans fioritures stylistiques mais parfaite pour comprendre de quoi il s'agit.

Inutile de préciser que je recommande vivement ce bouquin qui se dévore comme du chocolat amer.

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Dans la nuit du 8 au 9 août 1969, Sharon Tate et ses amis furent assassinés dans la villa que l’actrice habitait avec son mari Roman Polanski au 10050 Cielo Drive, à Los Angeles. Sharon Tate était alors enceinte : son meurtre sauvage, gratuit, par de très jeunes gens sous influence de la drogue et du gourou Charles Manson, défraiera la chronique et sonnera le glas d’une décennie de liberté et de flower power.


























Charles Manson en 1971 (© AFP / UPI


L’énigme demeurera insoluble : comment des filles de bonne famille ont-elles pu accepter d’obéir à Manson et de sombrer dans la barbarie ? Née vingt ans après le drame, la jeune Emma Cline s’est inspirée de ce fait divers horrifique pour écrire son premier roman, l’envoûtant et beau The Girls, sensation des lettres US à sa sortie en 2014, et découverte incontestable de la rentrée littéraire française en 2015.
Si l’on reconnaît certains des protagonistes du clan Manson, Cline a pris soin d’en changer les noms : ce n’est pas tant la reconstitution du massacre qui intéresse la romancière (ils n’advient qu’à la fin et n’est pas décrit), mais bien toutes les étapes de la mécanique psychologique qui mène un être à s’assujettir à un gourou, même aussi loser et aigri que Manson, au point d’accomplir les pires atrocités sans questionnement ni rébellion.
Un univers féminin sauvage
La bande qui tua Tate était majoritairement composée de (jeunes) filles, aussi violentes que le seul garçon présent. C’est dans un univers féminin adolescent et sauvage que nous plonge Emma Cline à travers l’invention de sa narratrice : une gamine de 14 ans, Evie Boyd, laissée pour compte par ses parents séparés, incapable de comprendre sa mère qui vire baba cool même à un âge avancé. Elle va se laisser prendre au piège de l’apparente liberté d’une bande de filles sales, violentes, voleuses, mais ultra cool.
A leur tête, la sulfureuse et séduisante Suzanne, et ce sera comme un coup de foudre pour la jeune Evie, qui accepte alors de la suivre, de mentir à sa mère, de fuguer, enfin de se soumettre au gourou. On suit son parcours et sa fascination, son amour fou pour Suzanne, on l’épouse même grâce à la force de l’écriture poétique d’Emma Cline : et si tout cela n’était qu’un rêve ?
Un rêve de pauvre fille en quête de romanesque dans une vie banale, négligée par ses parents, prête à ployer face à la première figure d’autorité venue, encore malléable et sans limites morales. Cline n’explique rien, ne pardonne rien, mais nous donne à voir la fragilité des êtres à l’âge vulnérable. Une réussite.














 Des membres de la Manson family lors de leur procès (capture d'écran YouTube)
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Trouvé ici.

























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