vendredi 12 mai 2017

Venise (2) : Damien Hirst

Cela se passe à Venise, certes, mais c'est aussi chez son mécène et ami le français François Pinault, ce dernier lui ayant proposé d'investir les deux lieux qu'il possède à Venise, la pointe de la Douane, et le palais Grassi.
L'expo proposée par l'artiste anglais est gigantesque (au sens premier du mot, puisqu'elle expose un géant, et d'autres pièces monumentales), phénoménale, merveilleuse, quelque chose qui évoque les antiques merveilles du monde.
Nous avons été éblouis.
Nous ne connaissions pas les facettes sulfureuses du personnages de Hirst, très soucieux de la cote de ses oeuvres sur le marché international, semble t-il, mais présentons ici ce que nous avons vu.

L'argument de cette expo, son présupposé historique est un canular. On a eu du mal au départ, n'ayant rien lu ou presque sur l'origine des objets présentés, à démêler le vrai du faux. Du reste tout est fait pour brouiller les pistes.























The warrior and the bear,
Bronze, 73 x 260 x 203
 























Au milieu du Ier siècle de notre ère, un bateau chargé d'oeuvres d'art collectées aux confins du monde connu aurait fait naufrage au large des côtes de l'Afrique de l'est. Un esclave affranchi devenu richissime, Cif Amotan, en aurait été le propriétaire qui souhaitait rassembler ce lot exceptionnel.

Les oeuvres sont donc présentées telles qu'elles auraient été retrouvées au fond de l'eau, couvertes d'algues, de coraux, d'anémones, souvent abîmées, fragmentées, usées par endroits...



















Lion woman of Asit Mayor
Bronze, 
170 x 154 x 315
169,5  x 134  x 300.5



 





















Hirst prétend avoir fait des copies de ces pièces exceptionnelles, qui sont donc présentées plusieurs fois reproduites, débarrassées de leurs scories sous-marines, et recréées dans de nouveaux matériaux. Presque toutes sont annoncées comme faites de matériaux précieux, or, argent, bronze, marbres rares, porphyre, incrustées de pierres précieuses (on se souvient là du crâne couvert de diamants, une oeuvre marquante dans la carrière de Hirst).

Pour confirmer la véracité du propos, l'artiste a été jusqu'à filmer la supposée découverte de ce trésor, sous l'eau. Des photos en grand format de ces moments historiques et des films sont présentés pour prouver que tout est vrai. On y voit les archéologues sous marins dégager les statues de leur gangue de limon et de sable, et les remonter précautionneusement à la surface, sur le pont d'un bateau-grue géant lui aussi...
























The minautor,
Granit noir,
120 x 173 x 111
 
Or, une fois la surprise des premières découvertes passée, la question se pose rapidement de l'origine réelle de ce mobilier extraordinaire... L'étude même rapide des oeuvres présentées permet de répondre : tout a été inventé de toutes pièces par l'artiste anglais. Mais les cartes sont aussi brouillées au niveau des matériaux utilisés : aurait-il été jusqu'à tricher sur les cartouches de présentation des pièces ? Les créations sont-elles faites des prétendus  matériaux précieux pour l'essentiel ?  Là, on a plus de mal à trancher...



















The jewelled scorpion,
Or, tourmaline verte et rose, perles, rubis, saphirs et topazes,
11 x 16 x 11,5
 























The sadness,
Or,
4 x 18 x 15


 

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