Cette enseigne peu aguichante recèle des trésors -d'occasion-, à la chasse desquels il faut prendre le temps d'aller.
Quand vous entrez, le maître des lieux ne vous remarque pas. Il lit.
Les étagères n'en peuvent plus, mais vous serez d'accord avec moi : "qu'est-ce que ça peut foutre ?"
Beaucoup de souvenirs donc d'une enfance provençale, autour d'Arles et de Nîmes.
Le premier article raconte ceci :
"Clanclan a été longtemps le concierge des arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer. Je le croise juché sur son vélocipède. Un engin étrange qui date de la première guerre. Une pièce de musée, à pneus pleins, à pignons fixes et à freins en prise directe sur la roue avant. Il va quand même un peu plus vite qu'à pied.
-Ô Clanclan, mounté vas (Ô Clanclan, où vas-tu) ?
Il doit être pressé. Il ne descend même pas de sa machine pour me répondre.
- Vau a mi casteu (je vais à mes châteaux).
Ce sont les mêmes que les miens : des châteaux de nuages, de lumières, et de libres espaces."
Ed. Rivages, 1990.
* [Aurez-vous remarqué à quel point j'aime ces recueils d'articles courts, glossaires fantaisistes, compilations de chroniques radiophoniques, amas de pensées variées, dictionnaires de citations, tous parfaits bouquins de chiottes, non parce qu'ils sont médiocres, bien au contraire, mais parce que leur découpage en articles courts autorise une lecture hâchée...]
un endroit comme je les adore...
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