mercredi 29 août 2012

Belle du Seigneur

Y'en a qui disent que tant que vous avez pas lu ça, vous avez rien lu, ou bien qu'une fois que vous avez lu ça, vous pouvez aller vous coucher, c'est bon, le reste, c'est du Reader's Digest. C'est vrai qu'on a l'impression d'avoir un lingot dans les mains, pas seulement par la masse de papier (1100 pages dans l'édition Folio de poche) mais parce que ça brille de tas de feux qu'on se demande comment il a fait le type pour inventer un truc pareil. Je ne me sens guère de taille à faire un commentaire littéraire quelconque, je dirai seulement que sur le thème de la passion amoureuse, je n'avais rien lu de si riche, si pertinent, si détaillé, si malin. Il est aussi beaucoup question de la volonté de passion amoureuse, pas toujours consciente. On a droit à l'analyse ou au démontage de tous les ressorts, pas toujours avouables des élans du coeur. L'hypocrisie, les faux-semblants, les menus mensonges y compris envers soi-même, sont exposés là sans pitié. S'agit-il d'une cruauté sans pareille, ou est-on en présence d'un propos hyper-réaliste, utile et bienfaisant ? Le sommet du démontage de la mécanique amoureuse se trouve, à mon avis, au moment où Solal réussit, comme dans un paroxysme de cynisme, à séduire Ariane.
La critique sociale, très présente dans l'analyse du fonctionnement des fonctionnaires de la SDN, ou dans les moeurs pourries juqu'à la moëlle de la bourgeoisise genevoise, est pour moi un thème secondaire de l'oeuvre (Wiki le propose comme thème premier du livre).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_du_Seigneur

Autre réussite incroyable : le maniment des styles les plus variés, à mesure que la narration est menée par les différents personnages.
Je ne suis pas encore tout à fait au bout, mais il semble évident qu'on a droit là, à une belle et cruelle tragédie...



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